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    L'héliographie est le tout premier procédé photographique que l'on doit à l'ingénieur Joseph Niépce (1765-1833), vers 1822, considéré comme l'inventeur de la photographie. C'est en étudiant le bitumebitume de Judée (une sorte de goudron naturel, connu depuis l'Antiquité et utilisé en peinture comme pigment depuis le Moyen Âge), qu'il découvre le principe de l'héliographie.

    Cette « écriture par le soleil » (du grec Hélios, Soleil, et graphie, dessin ou écriture) découle de l'observation des propriétés de sensibilité à la lumière du bitume du Judée (ou asphalte). Joseph Niépce découvre surtout son insolubilisation par l'action du soleil.

    L'une des toutes premières héliographies sur étain, 1827. © Joseph Niépce, Maison-Musée Nicéphore Niépce
    L'une des toutes premières héliographies sur étain, 1827. © Joseph Niépce, Maison-Musée Nicéphore Niépce

    L'héliographie, naissance de la photographie et de la photogravure 

    De cette découverte, s'ensuivirent deux applications majeures : les prises de vue que l'inventeur nomme les « points de vue » (la capture à proprement parlé d'un cadrage sélectionné) et la reproduction d'une image en plusieurs exemplaires.

    La prise de vue consistait à enduire une plaque d'étain avec du bitume de Judée mélangé à de l'essence de lavandelavande, placée dans une « chambre noire » (Camera obscura) et d'exposer à la lumière la surface photosensible pendant des jours au départ, puis au fil des améliorations du procédé, seulement quelques heures. Vers 1828, pour passer d'un négatif à un positif, Joseph Niépce utilise les propriétés de l'iodeiode pour obtenir enfin les images souhaitées telles que vues dans la réalité. Presqu'une photo au sens où l'on entend aujourd'hui.

    La première héliogravure faite par Joseph Niépce, en 1825, connue au monde. Bibliothèque nationale de France, Wikimedia Commons, domaine public
    La première héliogravure faite par Joseph Niépce, en 1825, connue au monde. Bibliothèque nationale de France, Wikimedia Commons, domaine public

    L'autre application de l'héliogravure va permettre la reproduction en empruntant à la technique de l'eau-forte : une plaque métallique recouverte du bitume de Judée qui durcit à la lumière, puis plongée dans l'acideacide nitrique. La plaque obtenue ainsi gravée en creux est encrée puis pressée contre une feuille de papier, elle devient un support avec lequel faire des reproductions à l'infini.

    Aujourd'hui, l'héliogravure a fait place à la photogravure mais le principe reste le même : le transfert d'une image (dessin, peinture, photo...) sur une plaque de cuivrecuivre grâce à une gélatine photosensible et qui permet de faire les tirages en milliers d'exemplaires.