Ariane 6 a été conçue pour des missions en orbite de transfert géostationnaire. Pourtant, elle pourrait également être utilisée pour lancer des véhicules en orbite basse. Ainsi, Arianespace étudie la possibilité de lancer la mini-navette Dream Chaser, de Sierra Nevada, à l'aide d'Ariane 6.

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    Le premier lancement du Dream Chaser sera réalisé par un lanceur Atlas V, d'ULA. Toutefois, à ce jour, la mini-navette de Sierra Nevada n'a toujours pas de lanceur attitré. L'entreprise -- qui a signé un contrat avec la Nasa pour la fourniture de service de fret à destination et en provenance de la Station spatiale internationale (ISS) pour au moins 6 vols -- a donc lancé un appel d'offres auprès des opérateurs de lancement.

    Chacun a proposé une solution. Ainsi :

    La décision d'attribuer le marché devrait intervenir ce printemps.

    Concernant Ariane 6, c'est donc la version à quatre boosters qui est proposée pour le Dream Chaser. Ses performances en orbiteorbite basse sont similaires à celles de la version d'Ariane 5Ariane 5 utilisée pour lancer le Véhicule de transfert automatique de l'Europe (ATVATV). Des études ont montré la faisabilité technique de ce choix mais cela nécessitera tout de même d'adapter certaines installations du Centre spatial guyanaisCentre spatial guyanais, dont le pas de tir, notamment pour accéder au Dream Chaser lorsqu'il sera en position haute sur le lanceur.

    Bien qu'Ariane 6 soit avant tout optimisée pour l'orbite de transfertorbite de transfert géostationnaire, Arianespace a de réelles chances de remporter cet appel d'offres. Ces chances se sont toutefois amenuisées avec l'arrivée de Donald Trump à la présidence des États-Unis (les entreprises américaines tendent depuis à être favorisées).


    À quoi ressemblerait une mission de transport de fret à destination et en provenance de la Station spatiale internationale (ISS) réalisée par la version cargo du Dream Chaser de Sierra Nevada ? © Sierra Nevada

    Ariane 6, un lanceur pour l'orbite basse 

    Cela dit, si Ariane 6 ne lance pas le Dream Chaser pour le compte de la Nasa, elle pourra très bien le faire pour l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne (ESA) ! En 2016, Sierra Nevada Corporation (SNC) a en effet signé un protocole dprotocole d'entente avec l'ESA et les sociétés européennes Telespazio (Italie) et OHB-System AGAG (Allemagne). Le but ? Démontrer la faisabilité technique et la viabilité commerciale, pour les secteurs public et privé, d'utiliser une version européenne du Dream Chaser, le DC4EU (DreamChaser for European Use). Cette version vise à fournir un accès européen à l'orbite terrestre basse qui soit indépendant, abordable et compatible avec le futur lanceur européen Ariane 6.  

    À la différence de la version habitée, la version cargo du Dream Chaser sera dotée d'un module pressurisé, de deux ailes pliables, de façon à tenir à l'intérieur d'une coiffe de 5 mètres de diamètre, d'un logiciellogiciel adapté à une utilisation sans pilote et, bien entendu, de capacités de transport étendues. Ainsi, ce véhicule automatique pourra transporter jusqu'à 5,5 tonnes de fret et en redescendre 1.750 kilogrammeskilogrammes. À la fin de ses missions, le module pressurisé sera utilisé comme poubelle et se consumera dans l'atmosphèreatmosphère terrestre avec jusqu'à 4,7 tonnes de charges.

    Le saviez-vous ?

    Ces futurs partenariats commerciaux constituent un élément nouveau du programme d'exploration spatiale de l'Agence spatiale européenne (ESA). Ils ont pour but d’élargir la communauté des utilisateurs européens de l’espace, en leur permettant d’accéder à l’espace à bon compte.

    En retour, en s’engageant dans un plus grand nombre de projets de coopération avec l’industrie, l’ESA trouve des opportunités inédites, et souvent intéressantes, pour faire avancer ses propres programmes et objectifs stratégiques pour explorer et utiliser l'espace.