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    Le traitement de l'arthrosearthrose arrive en dernier recours. La préventionprévention de la maladie consiste à limiter les fractures, dépister les malformations congénitalesmalformations congénitales (luxation de la hanche), prévenir les microtraumatismes professionnels en adaptant les conditions de travail, et lutter contre l'obésitéobésité. En cas d'arthrose avérée, des traitements médicamenteux et chirurgicaux sont possibles.

    Comment soigner l'arthrose ? © edwardolive, Fotolia
    Comment soigner l'arthrose ? © edwardolive, Fotolia

    Les traitements médicamenteux

    Lors des poussées inflammatoires, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (A.I.N.S.) et les infiltrations locales de corticoïdescorticoïdes sont utilisés. En dehors de ces poussées, les antalgiquesantalgiques sont préconisés pour calmer la douleurdouleur.

    Des médicaments spécifiques de l'arthrose existent également : les chondroprotecteurs. Ils permettent de protéger et de régénérer le cartilagecartilage. Il s'agit par exemple des insaponifiables de sojasoja, de l'oxacéprol et de la chondroïtine-sulfate (molécule naturellement présente dans le cartilage).

    Motif de base de la chondroïtine sulfate. La chondroïtine sulfate est un polysaccharide composé de la répétition d'un motif composé d'une molécule de glucuronate (à gauche) et d'une molécule d'N-acétyl-galactosamine sulfate (à droite). © Wikimedia Commons, domaine public
    Motif de base de la chondroïtine sulfate. La chondroïtine sulfate est un polysaccharide composé de la répétition d'un motif composé d'une molécule de glucuronate (à gauche) et d'une molécule d'N-acétyl-galactosamine sulfate (à droite). © Wikimedia Commons, domaine public

    Les traitements chirurgicaux

    Plusieurs interventions existent :

    • Le débridement par arthroscopiearthroscopie. Il consiste à retirer les fragments d'os, de cartilage ou de synovialesynoviale qui se sont détachés et qui sont à l'origine des douleurs, notamment au niveau du genou. Au cours de l'opération, le chirurgien effectue une incision pour introduire l'arthroscope dans l'articulationarticulation. L'arthroscope contient un système optique afin d'observer l'intérieur de l'articulation et d'aspirer les éléments à retirer. Le débridement par arthroscopie n'est pas efficace pour tous les cas d'arthrose. C'est une intervention qui est plutôt à réserver à des cas d'arthrose légère du genou. En 2008, des résultats publiés par une équipe de l'université de Thaïlande montrent que le débridement peut conduire à des gênes et des douleurs après l'opération.
    • L'ostéotomie. Au cours d'une ostéotomie, le chirurgien coupe les os et les repositionne pour corriger les déformations qui ont été générées par l'arthrose. L'opération a également pour objectif de ralentir la destruction du cartilage en réorientant l'axe porteur du membre. Par exemple, au niveau du genou, on peut faire reposer le poids du corps sur une zone saine de l'articulation plutôt que sur la région détruite par l'arthrose. L'intervention est réalisée sous anesthésie généraleanesthésie générale ou locale et ne dure que 3/4 h environ. L'ostéotomie est plutôt utilisée sur des sujets jeunes ayant moins de 55 ans et dont l'arthrose est localisée. Pendant 10 à 15 ans, le patient voit sa qualité de vie améliorée et ses douleurs disparaître. La personne opérée peut reprendre ses activités sportives quelques mois après l'intervention.
    • La technique des micro-fractures. La technique des micro-fractures a été décrite dans les années 1990. Elle consiste à stimuler les cellules de moelle osseusemoelle osseuse. Avec une mini-perceuse, le chirurgien fait des trous de 2 mm de diamètre et de 3 mm de profondeur dans l'os, en utilisant l'arthroscopie. Un hématome se développe sur la zone de l'os ainsi perforée, puis un fibrocartilage est synthétisé pour réparer la lésion. Durant les mois suivant l'opération, le patient doit utiliser des cannes pour se déplacer ; il suit une rééducation immédiatement après l'intervention chirurgicale. La technique des micro-fractures est utilisée dans des cas où l'étendue de l'arthrose est limitée et où l'os ostéo-chondral est intact. Chez les sportifs, cette opération permet la reprise de l'activité sportive.
    • L'arthroplastie de remplacement ou prothèseprothèse totale. Quand l'articulation est détruite, son remplacement par une prothèse est possible. La pose d'une prothèse de hanche est une opération chirurgicale classique. C'est une solution pour des patients retraités souffrant de coxarthrose, même pour les octogénaires et les nonagénaires. Chez les patients très âgés, on évite l'anesthésie générale et on préfère la périduralepéridurale ou la rachianesthésie. Pour des patients plus jeunes, le problème de l'usure de la prothèse se pose, car leur durée de vie est limitée à une vingtaine d'années. Une chirurgiechirurgie mini-invasive, avec une courte incision est désormais possible, mais elle pourrait présenter des risques de malposition. La rééducation avec un kinésithérapeute débute dès le jour suivant l'opération. Elle permet de retrouver la mobilité et la musculature de la hanche.

    Une fois que le patient est sorti de l'hôpital, il doit poursuivre sa rééducation, soit à son domicile, soit dans un centre de rééducation. Il retrouve une activité normale environ deux mois après l'intervention chirurgicale s'il est plutôt sédentaire, environ 6 mois après l'opération pour les plus actifs. La reprise des activités doit toujours être réalisée de façon progressive.

    Les traitements du futur

    Des essais cliniquesessais cliniques de greffesgreffes de chondrocyteschondrocytes autologuesautologues ont été réalisés à l'hôpital Lyon Sud sur des patients ayant une lésion post-traumatique du cartilage. La réparation du cartilage avait pour but d'éviter une arthrose future. La greffe consiste à prélever des cellules du patient par arthroscopie, puis de les mettre en culture pendant trois semaines : c'est l'étape d'amplification. Ensuite, le patient est opéré par arthrostomie et une membrane de périoste (membrane qui recouvre normalement l'os) est cousue sur l'os. Les cellules en suspension sont injectées dans la poche ainsi créée.

    D'autres pistes de recherche sont explorées, avec des essais cliniques en cours (voir focus recherche).