Des médicaments inhibiteurs de certaines protéases – les cathepsines à cystéine – pourraient, en théorie, être utiles pour prévenir l'infection aux coronavirus en général. 


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    Le SARS-CoV-2 n'est pas le premier virus de sa lignée. Il existe beaucoup d'autres coronavirus, la plupart endémiquesendémiques et bénins, quelques-uns plus dangereux. La pandémie actuelle est la plus grande que nous vivons dans l'histoire médicale récente. Elle touche toutes les régions du monde. Les vaccins devraient, espérons-le, nous sortir de cette crise dans peu de temps. Pour autant, continuer la recherche concernant des traitements qui pourraient prévenir l'infection aux coronavirus en général est primordial si nous voulons être armés contre les prochaines menaces virales venant des coronavirus.

    Des scientifiques slovènes se sont penchés sur l'intérêt que pourraient avoir les inhibiteurs des cathepsines - une famille de protéines enzymatiquesenzymatiques servant à cliver les liaisons peptidiquesliaisons peptidiques - et spécifiquement les cathepsines qui agissent au niveau de la cystéinecystéine - un acide aminéacide aminé - sur les chaînes peptidiques. En effet, le SARS-CoV et le SARS-CoV-2, deux des trois coronavirus dangereux, se servent de ces enzymesenzymes pour favoriser leur multiplication au sein de nos cellules. Les chercheurs du département de biologie pharmaceutique de l'université de Ljubljana publient leur analyse dans la revue PLOS Pathogens.

    Empêcher les coronavirus de se multiplier 

    Les coronavirus ont deux stratégies principales pour pénétrer dans nos cellules : l'endocytoseendocytose, où la protéine Spike se lie aux récepteurs de l'angiotensineangiotensine 2 (ACE2) et fait entrer le virus au sein d'une vésicule - le système de transport de nos cellules - et la fusionfusion membranaire, où cette même protéine se lie à une enzyme, la peptidasepeptidase transmembranaire, membre de la sous-famille sérinesérine 2 (TMPRSS2) et relargue directement l'ARNARN au sein de la cellule. 

    Des recherches sont en cours pour tenter d'intervenir en amont, sur les récepteurs ACE2 pour éviter que le virus ne pénètre dans nos cellules. D'autres expériences s'attellent à développer des médicaments qui pourraient intervenir plus tard, avant que le virus ne relargue son matériel génétiquematériel génétique dans la cellule. En effet, la protéine Spike se sert d'une de nos enzymes, la cathepsine L, pour s'activer et permettre la réplicationréplication de l'ARN du virus dans nos cellules. Il serait donc fort utile d'inhiber cette enzyme précisément. Pour autant, sans essais cliniquesessais cliniques nous ne pouvons pas savoir si cela va fonctionner. En effet, le Remdesivir, médicament de la firme pharmaceutique Gilead, agit en inhibant l'action des enzymes nécessaires - des polymérasespolymérases - à la prolifération de l'ARN viral. Pourtant, les résultats empiriques sont unanimes : le service médical rendu du médicament est très insuffisant.

    Image du site Futura Sciences

    Les coronavirus utilisent principalement deux stratégies pour pénétrer dans nos cellules. © PLOS Pathogens

    Multiplier les pistes thérapeutiques 

    Contre les coronavirus, beaucoup de pistes sont explorées depuis la pandémie de SARS-CoV en 2002. Malgré les efforts colossaux fournis par la recherche ces dernières décennies et particulièrement cette année dans la lutte contre le SARS-CoV-2, aucun traitement ne semble efficace en prophylaxieprophylaxie. Mais on peut espérer qu'en comprenant toujours plus finement comment les coronavirus s'infiltrent dans nos cellules et en faisant progresser nos méthodes thérapeutiques on puisse trouver des traitements novateurs qui seront disponibles pour d'éventuelles prochaines épidémiesépidémies. La technologie issue de la science fondamentale a progressé comme en témoigne l'arrivée imminente des vaccins contre le SARS-CoV-2. Espérons qu'elle continue sur cette lancée.