Une étude se basant sur les deux patients français infectés par le coronavirus MERS-CoV suggère que la période d’incubation du virus pourrait être plus longue que prévue, et durer 12 jours au lieu de 9. Cela devrait inciter les médecins à rallonger les délais de quarantaine. En parallèle, le virus atteint un nouveau pays : l’Italie déclare ses trois premiers cas en deux jours.

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    Bien que le virus MERS-CoV soit peu contagieux d'Homme à Homme, il existe quelques cas avérés de transmission interhumaine. Il faut donc faire preuve de vigilance et placer les patients sous quarantaine pour éviter la propagation. Mais il ne faut pas oublier qu'entre l'infection et la déclaration des symptômes, jusqu'à 12 jours peuvent s'écouler. © Yasser Alghofily, Flickr, cc by 2.0

    Bien que le virus MERS-CoV soit peu contagieux d'Homme à Homme, il existe quelques cas avérés de transmission interhumaine. Il faut donc faire preuve de vigilance et placer les patients sous quarantaine pour éviter la propagation. Mais il ne faut pas oublier qu'entre l'infection et la déclaration des symptômes, jusqu'à 12 jours peuvent s'écouler. © Yasser Alghofily, Flickr, cc by 2.0

    Le coronavirus MERS-CoV est toujours sous le feufeu des projecteursprojecteurs. Si l'Arabie Saoudite paie le plus lourd tribut, et de loin, ce virus apparenté à celui à l'origine du Sras poursuit sa progression à travers le monde. Ce weekend, le ministre italien de la Santé annonçait les trois premiers cas dans son pays. Un homme de 45 ans, revenant d'un séjour en Jordanie de 40 jours, a été hospitalisé en Toscane après une fièvre, accompagnée de toux et de problèmes respiratoires. Son cas ne semble pas susciter une vive inquiétude pour le moment.

    Le lendemain, deux nouveaux cas étaient annoncés : une petite fille de 2 ans, proche de ce premier patient, est également porteuse du virus, de même qu'une collègue de 42 ans. Leur état est stationnaire. Après le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France, l'Italie devient le quatrième pays européen concerné par MERS-CoVMERS-CoV, et le neuvième pays à l'échelle mondiale. Cette fois encore, le virus aurait été attrapé au Moyen-Orient, source de l'épidémie. Ces cas portent à 53 le nombre de malades avérés au 2 juin, parmi lesquels on dénombre 30 décès.

    En jaune, on peut voir le coronavirus MERS-CoV, un genre de virus qui se caractérise par des contours faisant songer à une couronne. Au 2 juin, il a déjà tué 57 % des personnes qu'il a infectées, une mortalité très élevée pour un pathogène. © NIAID, RML, DP

    En jaune, on peut voir le coronavirus MERS-CoV, un genre de virus qui se caractérise par des contours faisant songer à une couronne. Au 2 juin, il a déjà tué 57 % des personnes qu'il a infectées, une mortalité très élevée pour un pathogène. © NIAID, RML, DP

    Prévoir trois jours de quarantaine en plus ?

    Les médecins tentent d'en apprendre plus sur le virus, au fur et à mesure que les patients s'accumulent. Des chercheurs français ont collaboré et viennent de publier dans The Lancet un état des lieux des informations qu'ils ont pu récolter à partir des deux malades avérés dans l'Hexagone. Cette recherche fournit de nouveaux indices sur le coronavirus et suggère même d'augmenter les délais d'isolement pour les personnes infectées ou suspectées de l'être, car l'incubation pourrait être plus longue que prévue.

    En effet, le premier patient est tombé malade suite à un séjour à Dubaï, avant de mourir de son infection le 28 mai. Hospitalisé dans un premier temps à Valenciennes, il a partagé sa chambre entre le 27 et le 29 avril avec un autre homme qui déclarait ensuite les mêmes symptômes, et chez qui MERS-CoV était détecté le 7 mai. L'incubation du virus a donc duré entre 9 et 12 jours, alors qu'on pensait auparavant qu'elle ne dépassait pas 9 jours. Prudence donc dans les délais de quarantaine à observer.

    MERS-CoV entretient le mystère

    Le reste des analyses révèle que MERS-CoV se retrouve dans le mucus des crachats ou après un lavage bronchique, et pas dans les prélèvements du nasopharynx. Le coronavirus infecte donc les voies respiratoires basses et non les parties supérieures de l'appareil respiratoire. Les auteurs pensent également qu'il serait possible de trouver des traces du pathogènepathogène dans le sang.

    Pour l'heure, rappelons qu'il n'existe pas de traitement thérapeutique ni préventif contre le virus. Il continue à se répandre bien que l'on n'ait pas réussi à en déterminer l'origine quand les transmissions ne s'effectuent pas d'Homme à Homme. De nombreuses questions demeurent, espérons que les réponses seront trouvées, avant que le nombre de cas ne continue à s'amplifier encore...