Le Moyen-Orient est touché par une épidémie d'un coronavirus proche du Sras et provoquant également des troubles respiratoires parfois mortels. Que sait-on de ce nouveau pathogène nommé hCoV-EMC ? Pas grand-chose pour le moment...
Neuf cas confirmés dont 5 morts, et bien des questions sans réponses. Les recherches se poursuivent à travers le monde pour cerner le nouveau coronavirus proche du Sras, qui sévit actuellement au Moyen-Orient. Est-il vraiment similaire à celui du Sras ? Comment se propage-t-il ? Quel est son réservoir naturel ? Peut-il être rapidement éliminé ? Les premiers éléments de réponse n'incitent pas à l'optimisme.
Le docteur Christian Drosten et son équipe de l'université de Bonn (Allemagne) suivent à la trace ce nouveau coronavirus répondant au nom de code hCoV-EMC. « Bien qu'il ne semble pas se transmettre d'Homme à Homme, le taux de mortalité élevé [dont il est responsable] et le fait que son réservoir n'a pas encore été identifié sont particulièrement inquiétants », explique-t-il.
Pour l'heure, les médecins ont constaté que ce coronavirus entraînait une pneumonie sévère, et bien souvent aussi une insuffisance rénale. « Il est effectivement proche du Sras et entraîne le même type d'affections », poursuit Christian Drosten.
Un virus qui passerait de l’animal à l’Homme… et vice-versa
À partir de ce constat, l'enjeu est de trouver la porte d'entrée de ce virus dans l'organisme. Utilise-t-il le même récepteur cellulaire que le Sras, ce qui faciliterait grandement l'approche des chercheurs ? « La réponse est clairement non, poursuit Christian Drosten. Et nous ignorons encore le récepteur en question. »
Les scientifiques allemands sont également en quête du réservoir naturel de ce coronavirus. Comme ce fut le cas pour le Sras, la piste menant aux chauves-souris est suivie de près. « Notre étude montre que le hCoV-EMC peut infecter des cellules de différentes espèces de chauve-souris ce qui est totalement inhabituel pour un coronavirus », précise Christian Drosten. Et ce n'est pas tout : « il peut aussi infecter des porcs, ce qui laisse supposer qu'il existe un récepteur commun à ces animaux ».
Pour Christian Drosten, cette nouvelle n'est pas forcément réjouissante. « Si ce récepteur est présent par exemple à la surface des poumons, il est cohérent de penser que ce virus peut se transmettre de l'animal à l'Homme, et ensuite de l'Homme à l'animal, etc. Voilà qui le rendrait particulièrement difficile à éliminer... »
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