C’est peut-être un mythe qui vient de tomber. Les fameux scorpions de mer géants présentés comme les redoutables prédateurs des mers de l’Ordovicien et du Permien n’étaient probablement que des charognards et même des végétariens, si l’on en croit une étude biomécanique portant sur leurs pinces.
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Les Euryptéridés (scorpions de mer) forment un groupe éteint d'ArthropodesArthropodes liés aux ArachnidesArachnides qui comprend le plus grand Arthropode connus, Jaekelopterus : il pouvait atteindre 2,5 mètres. Ils sont apparus avant les premiers PoissonsPoissons et ils n'étaient pas, en fait, de vrais scorpions. En outre, seuls les plus anciens étaient marins, les derniers vivaient en eau douceeau douce ou saumâtresaumâtre.

Jusqu'à présent, comme le montre cette vidéo, on les voyait comme de redoutables prédateurs des eaux chaudes et peu profondes des mers et lacs durant une période s'étendant de l'OrdovicienOrdovicien au PermienPermien (460 à 248 millions d'années).

<em>Jaekelopterus rhenaniae</em> à côté d'un homme. © Braddy <em>et al./Biology Letters</em>

Jaekelopterus rhenaniae à côté d'un homme. © Braddy et al./Biology Letters

Pas assez forts pour chasser le poisson blindé

Un groupe de chercheurs, parmi lesquels certains sont membres du Buffalo Museum of Science, vient de remettre en question cette image. Ces soi-disant grands prédateurs qui se sont éteints au cours de l'extinctionextinction massive du Permien-Trias, il y a 251 millions d'années, et dont les fossilesfossiles ont une répartition quasi mondiale, ne pouvaient probablement pas s'attaquer à des proies de tailles importantes.

Les chercheurs ont déterminé la pressionpression que pouvaient exercer les scorpions de mer Acutiramus avec leurs pinces sans qu'elles ne se rompent. Ils ont découvert que cette pression était de deux à trois fois inférieure à celle nécessaire pour perforer la carapace d'une limule moderne. Une étude plus fine de la jonction entre le corps et les membres portant ces pinces indique qu'il était plus facile pour l'animal de saisir des proies sur le fond que de chasser celles se déplaçant dans l'eau.

Commentant ces découvertes, Richard Laub, l'un des membres de l'équipe de chercheurs n'hésite pas à dire : « nos résultats déboulonnent l'image que l'on a des plus grand arthropodes connus ayant existé. Ils ne devaient pas pouvoir s'attaquer à leurs congénères ou aux poissons blindés de l'époque. Cela ouvre la possibilité qu'ils aient été des charognards ou même des végétariens ».