Le coronavirus, ou NCoV, « demi-frère du virus du Sras », a touché plus de 30 personnes et mobilise contre lui l'Organisation mondiale de la santé. Il reste mal connu, imposant à la fois des mesures sanitaires, notamment en France, et des études en laboratoire.

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    Le nouveau coronavirus NCoV, au microscope électronique. © Cynthia Goldsmith, Azaibi Tamin, CDC

    Le nouveau coronavirus NCoV, au microscope électronique. © Cynthia Goldsmith, Azaibi Tamin, CDC

    Depuis septembre 2012, 34 cas confirmés dont 18 mortels : à l'échelle mondiale, le nombre d'infections dues au nouveau coronavirus (NCoVNCoV) reste relativement faible. L'inquiétude semble toutefois grandir, depuis quelques jours, dans de nombreux pays, dont la France bien-sûr, mais également au sein de l'Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé (OMS). Et pour cause, ce nouveau virus, apparu au Moyen-Orient fin 2012, reste bien mystérieux. Il existe d'ailleurs peu de travaux de recherche fondamentale le concernant. Mais une chose semble sûre : ses caractéristiques moléculaires sont vraiment proches de celles du virus du SrasSras.

    « Il s'agit d'une nouvelle infection, a déclaré dimanche le docteur Keiji Fukuda, sous-directeur général chargé de la sécurité sanitaire à l'OMS. Cela signifie qu'il reste de nombreuses brèches à combler au niveau de notre connaissance. » Il fait particulièrement référence au mode de propagation du virus, encore mal connu. L'infection est-elle liée à des animaux, des contacts interhumains ou avec des surfaces contaminées ? Existe-t-il des facteurs de risque associés au développement d'une forme sévère ou modérée de l'infection ?

    « Le fait que nous ayons eu quelques flambées virales dans différents pays peut signifier qu'en cas de contact étroit, ce nouveau coronavirus peut se transmettre d'un individu à un autre », souligne Keiji Fukuda. C'est pourquoi il appelle « tous les pays à augmenter leur degré de vigilance et leur niveau de surveillance ». Ce qui revient « à surveiller les infections respiratoire aiguës (IRA) sévères et à examiner avec soin toute présentation inhabituelle », particulièrement chez des patients qui ont séjourné dans la péninsulepéninsule arabique. Pour le docteur, il est essentiel que « chaque pays nous rapporte ses cas, et ajuste en fonction sa réponse épidémiologique ».

    Apparu au Moyen-Orient et inconnu avant septembre 2012, le coronavirus, ou NCoV, a voyagé jusqu'en Europe. Dans les pays touchés, la lutte s'organise car ce virus, proche de celui du Sras, paraît dangereux. © Idé

    Apparu au Moyen-Orient et inconnu avant septembre 2012, le coronavirus, ou NCoV, a voyagé jusqu'en Europe. Dans les pays touchés, la lutte s'organise car ce virus, proche de celui du Sras, paraît dangereux. © Idé

    Trop peu de recherche fondamentale sur le coronavirus

    En France, le ministère de la Santé centralise les données. « Nous devons effectivement rendre compte à l'OMS de tout cas survenu sur notre territoire, a confirmé un porteporte-parole. En revanche, les éléments d'information du grand public par l'intermédiaire d'affichettes dans les aéroports internationaux et la mise en place d'un numéro vert relèvent de notre appréciation. »

    Sur le plan de la recherche, tous les regards sont tournés vers le Centre national de référence (CNR) du virus influenzae qui travaille aussi sur les coronavirus : un CNR coordonnateur se situe à l'institut Pasteur de Paris, et un CNR laboratoire associé au CHU de Lyon. C'est au sein de ces deux structures que sont réalisés les tests de détection, mais aussi des travaux de recherche sur les coronavirus.

    Le professeur Bruno Lina dirige le centre lyonnais. « À partir des deux cas français, explique-t-il, nous effectuons des travaux de recherche appliquée afin de savoir, notamment, si le virus a subi des mutations par rapport à ce qui a été observé au Moyen-Orient. Nous partageons tout ce que nous faisons avec les autres laboratoires internationaux impliqués dans ce domaine. D'une manière générale, il existe de nombreux travaux descriptifs sur les coronavirus, mais assez peu au niveau de la recherche fondamentale. »

    Prévention et information sur le NCoV

    Comme le souligne l'institut de Veille sanitaire (INVS) dans un document destiné aux acteurs de la surveillance, « ce virus est de la famille des coronavirus bêtabêta, relativement proches du coronavirus du Sras à l'origine d'une épidémieépidémie en 2003. » Bruno Lina précise que « les analyses phylogénétiquesphylogénétiques montrent que (...) le NCoV et le virus du SRAS sont en quelque sorte des "demi-frères". Ils ont des caractéristiques proches, donc il faut se méfier (...) sans pour autant être alarmiste ».

    Pour se renseigner au sujet du coronavirus, le numéro vert d'information à destination du grand public est le 0800 13 00 00 (du lundi au samedi, de 9 h à 19 h). Il est aussi possible de consulter les sites du ministère des Affaires sociales et de la santé, de l'OMS, de l'European Centre for Disease Prevention and Control (ECDC) ou de l'INVS. Par ailleurs, le ministère des Affaires étrangères publie des conseils aux voyageurs pour les déplacements vers les Émirats arabes unis, le Qatar et la Jordanie.