La Journée mondiale contre la douleur se déroule le 14 octobre 2019. Migraine, douleurs opératoires, fibromyalgie, lombalgie, douleur chronique… La douleur revêt différentes formes, ce qui rend son traitement parfois difficile. Quels sont les différents types de douleur et les nouvelles pistes de médicaments ?


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    Plus de 12 millions de Français souffrent de douleur chronique, selon la Société française d'étude et de traitement de la douleur (SFETD). La douleur reste un phénomène complexe, multifactoriel, d'expression très variable d'un patient à l'autre, ce qui le rend difficile à prendre en charge. La douleur chronique est ainsi liée à de nombreuses pathologies, comme la polyarthrite rhumatoïdefibromyalgie, la sclérose en plaquesclérose en plaque, la maladie de Crohn ou le cancer.

    Or, chez de nombreux patients, les antalgiques classiques comme l'aspirine, l'ibuprofène et le paracétamol restent inefficaces. Sans compter que ces médicaments ne sont pas anodins pris à forte dose : le paracétamol est par exemple toxique pour le foie et l'aspirine augmente le risque d'hémorragie de façon non négligeable. Ils pourraient même présenter des effets similaires à ceux des perturbateurs endocriniens.

    Les antidouleurs de niveau 2 (dérivés de la morphine et autres opioïdesopioïdes) sont quant à eux sous le feufeu de critiques depuis ces derniers mois. Aux États-Unis, la consommation d'opioïdes a causé plus de 300.000 décès par overdose depuis 2000. Depuis 2017 en France, les médicaments contenant de la codéine sont délivrés uniquement sur ordonnance, car ils sont responsables de dépendance physiquephysique.

    Le saviez-vous ?

    La douleur revêt des formes diverses :

    • la douleur aigüe, de courte durée, disparaît en peu de temps ;
    • la douleur chronique, qui dure et évolue depuis 3 à 6 mois malgré un traitement antalgique et alors que la cause est parfois disparue ;
    • la douleur nociceptive, d’origine externe (chaleur, brûlure, coupure, piqûre…) ou interne (inflammation, arthrose…), qui se traite au moyen de médicaments antalgiques ;
    • la douleur neuropathique, due à un dysfonctionnement du système nerveux ;
    • la douleur psychogène, liée à un dysfonctionnement du système neuropsychique (trouble émotionnel ou psychiatrique), traitée par des antidépresseurs et des neuroleptiques.

      Des avancées dans la compréhension de la douleur

      Ces dernières années, les chercheurs ont découvert de nouveaux mécanismes sous-jacents à la douleur. En août 2019, un nouvel organe sensible au stimulus douloureux a été découvert sous la peau. Dans le cerveaucerveau, une cytokine se fixant sur certains récepteurs des neurones sensitifs a été identifiée comme cause des douleurs chroniques. Des chercheurs de l'université de Stanford ont trouvé dans l'amygdale, une paire de noyaux situés à la base du cerveau, des neurones spécifiques qui associent la sensation désagréable au signal de la douleur. Dans la fibromyalgiefibromyalgie, c'est une mutation génétique altérant la production de sérotonine qui pourrait être en cause.

      De quoi ouvrir des nouvelles pistes pour le traitement de la douleur. Une étude de 2016 a ainsi montré qu'une trentaine de neurones à peine régulait la libération d'ocytocineocytocine dans le cerveau, qui atténue la douleur. Cibler ces neuronesneurones précisément permettrait donc de limiter les effets secondaires des traitements analgésiquesanalgésiques. Dans la migraine, un nouveau médicament ciblant un neuropeptide appelé CGRP a récemment fait l'objet de tests cliniques et montré une bonne efficacité... Mais chez la femme seulement.

      Plus insolite, de nouveaux antidouleurs pourraient également provenir... du venin de serpent ou de poisson. Sans oublier les approches alternatives, comme le cannabis, le yoga, la sophrologie, la méditation ou les thérapiesthérapies comportementales. Selon une étude de l'université de Münster, même le sexe serait efficace contre les symptômes de migraine !