Au Royaume-Uni, un essai clinique vise à tester l’utilisation d’une greffe de cellules souches pour des patients atteints de la maladie de Crohn. L’idée est de « rebooter » le système immunitaire pour qu’il cesse de réagir contre les bactéries du microbiote.

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    La maladie de Crohn est une pathologie inflammatoire chronique de l'intestin. De plus en plus fréquente, elle apparaît généralement autour de l'adolescence et touche environ deux personnes sur 1.000. Les patients souffrent de diarrhées, de douleurs abdominales et de fatigue. L'inflammation est due à des réactions immunitaires contre des bactériesbactéries du microbiote intestinal. Les traitements, à base de stéroïdesstéroïdes, visent à réduire cette inflammation. Si de nouvelles thérapiesthérapies sont arrivées sur le marché dernièrement, elles ne fonctionnent pas chez tous les patients. Beaucoup de traitements ont des effets secondaires et favorisent des infections. La chirurgiechirurgie est parfois envisagée.

    Pour ces raisons, les médecins cherchent d'autres solutions, en particulier pour les patients chez qui les traitements existants ne fonctionnent pas. Un essai cliniqueessai clinique, appelé ASTIClite, a donc démarré au Royaume-Uni. James Lindsay, professeur à l'université de Londres, en décrit le protocoleprotocole dans un article paru sur le site The Conversation.

    Une greffe de cellules pour restaurer un nouveau système immunitaire

    Le protocole utilisera des cellules souches du patient qui seront mises en culture puis regreffées. Les chercheurs avaient déjà testé une telle thérapie en 2015, mais il y avait eu de nombreux effets secondaires graves (infections notamment), dus aux médicaments. Un patient était même décédé. Pour ce nouvel essai clinique, les chercheurs ont décidé de réduire les doses des médicaments destinés à détruire l'ancien système immunitairesystème immunitaire.

    Les patients recevront d'abord des médicaments immunosuppresseurs et des facteurs de croissancefacteurs de croissance pour stimuler les divisions des cellules souchescellules souches de la moelle osseusemoelle osseuse. Celles-ci se retrouveront dans le sang, seront récupérées et conservées. Puis les patients prendront le traitement destiné à détruire l'ancien système immunitaire. Ensuite, les cellules souches seront greffées pour restaurer un nouveau système immunitaire. Les chercheurs espèrent que le nouveau système immunitaire répondra mieux aux traitements que l'ancien. Les résultats de cet essai ne sont pas attendus avant 2022.


    Maladie de Crohn : vers un traitement grâce au BCG ?

    Article de Destination Santé paru le 25 août 2011

    Plusieurs modèles expérimentaux de souris ont révélé l'efficacité d'un traitement contre les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI), à partir d'un dérivé du BCGBCG. Une avancée à confirmer avec des essais cliniques mais qui pourrait permettre de réaliser un traitement contre la maladie de Crohnmaladie de Crohn par exemple.

    Des chercheurs français ont développé un traitement susceptible de contrôler certaines maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) dont fait notamment partie la maladie de Crohn. Leur stratégie repose sur un dérivé du vaccin antituberculeux BCG. Pour l'heure, le modèle employé n'est qu'expérimental, mais la piste paraît « sérieuse ». Explications.

    Le traitement en question a été élaboré par des chercheurs de l'Institut Pasteur de Paris et d'Immunotherapix, une société de biotechnologiebiotechnologie. Ce dérivé du BCG cible les lymphocyteslymphocytes T régulateurs. Autrement dit, les cellules qui « ainsi que leur nom l'indique, vont réguler le système immunitaire afin d'éviter qu'il ne s'emballe, comme c'est le cas dans de nombreuses maladies inflammatoires » nous précise Gilles Marchal, principal auteur de ce travail. L'objectif est en quelque sorte d'en mobiliser un nombre important, avant que ces cellules ne migrent vers les foyers inflammatoires.

    Le dérivé du BCG pourra-t-il être un traitement contre les MICI ? © grook da oger CC

    Le dérivé du BCG pourra-t-il être un traitement contre les MICI ? © grook da oger CC

    Des résultats très prometteurs

    À ce stade, la stratégie paraît fonctionner à merveille « sur plusieurs modèles expérimentaux de souris », poursuit Gilles Marchal. Le traitement apparaît « très bien toléré, n'entraînant pas ou très peu d'effets secondaires. Et surtout il ne diminue pas les défenses naturelles de l'organisme ».

    Les scientifiques affichent leur confiance, estimant que leurs « résultats sont très prometteurs ». Prochaine étape : le lancement d'essais cliniques sur l’Homme. Il faudra toutefois encore un peu de patience. Ces essais ne devraient en effet pas débuter avant 2013.