La fibromyalgie — comme d’autres pathologies caractérisées par des douleurs chroniques — reste encore souvent considérée comme présentant a minima une part de causes psychologiques. Mais des chercheurs pourraient bien avoir mis à jour un mécanisme tout à fait biologique responsable de tous ces symptômes.


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    Douleurs chroniques diffuses, fatigue, troubles du sommeil et de l'humeur, anxiété. En France, plusieurs millions de personnes souffriraient de fibromyalgie. Et longtemps, les médecins ont pensé à un trouble d'ordre psychologique, voire psychiatrique. Mais aujourd'hui, des chercheurs de l'université McGill (Canada) pourraient avoir découvert un mécanisme biologique susceptible de l'expliquer.

    « C'est comme dans le conte de fées de la princesse et du petit pois », raconte Samar Khoury, spécialiste de la douleur. « Dans cette histoire, la princesse est incommodée par un petit pois pourtant placé sous une pile de vingt matelas. Les patients qui souffrent de fibromyalgie -- NDLRNDLR : et de ce que les chercheurs qualifient d'une conscience somatiquesomatique élevée -- pourraient ressentir des douleurs causées par un pois si petit que les médecins sont incapables de le trouver. »

    La sérotonine (C<sub>10</sub>H<sub>12</sub>N<sub>2</sub>O), vue ici en 3D, est un neurotransmetteur impliqué dans le traitement de la douleur. © 2°1°°, Wikipedia, Domaine public
    La sérotonine (C10H12N2O), vue ici en 3D, est un neurotransmetteur impliqué dans le traitement de la douleur. © 2°1°°, Wikipedia, Domaine public

    Un déficit en sérotonine

    Et c'est justement sur ce petit pois que les chercheurs de l'université McGill pensent avoir enfin mis la main. Il s'avère en effet que les patients atteints de fibromyalgie semblent partager une mutation génétique responsable d'un dysfonctionnement d'une enzymeenzyme essentielle à la production de sérotonine.

    Rappelons que la sérotonine est l'un des neurotransmetteurs principaux du système nerveux. Elle est impliquée notamment dans la transmission et le contrôle de la douleur. Ainsi les chercheurs espèrent maintenant trouver le moyen de cibler les niveaux de sérotonine des patients afin d'atténuer leurs symptômessymptômes.