Selon Le Parisien-Aujourd’hui en France, le médicament antidouleur Tramadol, remplaçant du célèbre Di-Antalvic, inquièterait l’Afssaps à cause de ses effets secondaires, déjà connus : désorientations, vomissements, convulsions, hypoglycémies ou interactions médicamenteuses. Mais aussi et surtout pour l'addiction qu'il induit. Pour le moment, aucun rapport de l’autorité du médicament n’a été publié sur le sujet.

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    Dans le viseur de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) : le Tramadol. Ce médicament antidouleur a plus ou moins remplacé le Di-Antalvic, retiré du marché français en mars 2011 pour les risques de mort liés à une surdose.

    Parmi les différents antalgiques sur le marché, tous ne permettent pas de calmer les douleurs les plus intenses. Le Tramadol et la vingtaine de médicaments contenant le principe actif, le peuvent. Accessible uniquement sur ordonnance, il est prescrit assez facilement par les médecins aux patients se plaignant de maux violents. 

    Mais il y aurait un sérieux problème : il serait peut-être plus dangereux que son aîné. Le Parisien-Aujourd’hui en France annonce dans ses colonnes du mercredi 25 janvier que l'Afssaps surveille de près l'antalgique, soupçonné d'effets secondaires importants. Désorientations, vomissements, troubles du sommeil compteraient parmi les symptômes consécutifs à une absorptionabsorption du médicament.

    Des effets secondaires déjà bien connus par l'Afssaps

    La revue Prescrire avait déjà pointé du doigt il y a un an d'autres effets pervers qui ne se retrouvent pas écrits dans la notice, dont des convulsionsconvulsions, des hypoglycémieshypoglycémies ou une mauvaise interaction avec certains médicaments.

    L'âge, mais pas seulement, s'accompagne de douleurs articulaires que la kinésithérapie ou certains médicaments ne peuvent traiter. La solution consiste alors à se tourner vers des molécules plus efficaces, comme le Tramadol. Mais à traitements plus lourds, effets secondaires plus importants. Il faut peser les risques et les bénéfices de telles médications. © Jean-Marie Huet, Flickr, cc by nc sa 2.0

    L'âge, mais pas seulement, s'accompagne de douleurs articulaires que la kinésithérapie ou certains médicaments ne peuvent traiter. La solution consiste alors à se tourner vers des molécules plus efficaces, comme le Tramadol. Mais à traitements plus lourds, effets secondaires plus importants. Il faut peser les risques et les bénéfices de telles médications. © Jean-Marie Huet, Flickr, cc by nc sa 2.0

    Ces données ne sont pour autant pas nouvelles. Lors d'une étude menée en 2006 par l'Afssaps auprès du réseau national des centres antipoison sur les dangers du Di-Antalvic en cas de surdosage, les résultats comparatifs ont montré que le Tramadol était plus nocif. L'autorité sanitaire française a tout de même dû retirer le Di-Antalvic, en vente depuis 1964, pour être en accord avec la législation européenne.

    À la suite du scandale lié au Médiator des laboratoires Servier, l'Afssaps avait également renforcé la surveillance de 77 médicaments et annonçait la liste le 31 janvier 2011. Parmi eux, le Tramadol y figurait déjà.

    Le Tramadol, une drogue prisée au Moyen-Orient

    Mais les inquiétudes se portent également à un autre niveau. La moléculemolécule, analogue de la codéine contenue dans l'opium, agit sur les récepteurs morphiniques du cerveaucerveau, et peut donc entraîner une dépendance. En cas d'accoutumance à ce médicament de plus en plus consommé - 12 millions de boîtes vendues en 2011 - les autorités sanitaires craignent qu'un sevrage thérapeutique ne devienne nécessaire.

    En accès libre en Égypte, en Lybie ou à Gaza, le Tramadol y est déjà utilisé comme drogue, échangé dans les pharmacies contre un billet de 5 $ (équivalents à moins de 4 €). En France aussi, quelques cas mortels d'overdoses ont été signalés depuis 2010. L'Afssaps surveille donc attentivement toutes les dérives possibles, et se prépare à agir si les risques deviennent trop importants.