L’un des enjeux de la COP21, qui vient de se clore, était de trouver un accord international engageant les pays à réduire durablement leurs émissions de gaz à effet de serre. Ce ne serait pas un luxe. En novembre dernier, un rapport de l’organisation météorologique mondiale notait encore une hausse des émissions de gaz à effet de serre, qui atteignent des niveaux record.

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    Les principaux gaz à effet de serre (GES), responsables du réchauffement de la planète, sont le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et le protoxyde d'azoteprotoxyde d'azote (N2O). Les CFCCFC (chlorofluorocarbures) et la vapeur d'eau sont aussi des gaz à effet de serre et l'effet de la vapeur d'eau augmente avec la température car l'airair chaud en contient davantage.

    En novembre 2015, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) a publié un rapport alarmant sur le niveau des émissionsémissions de GES. L'organisation, qui se base sur les concentrations enregistrées dans l'atmosphère en différents points du Globe, a encore enregistré une hausse des émissions de GES en 2014. Les valeurs enregistrées sur 2014 atteignaient 397,7 ppmppm pour le dioxyde de carbone, 1.833 parties par milliard (ppb) pour le méthane et 327 ppb pour le protoxyde d'azote. D'après l'OMM, ces valeurs « représentent respectivement 143 %, 254 % et 121 % des niveaux préindustriels, en 1750 ». La hausse enregistrée en 2014 pour le méthane et le protoxyde d'azote était même plus forte qu'entre 2012 et 2013 et que la croissance moyenne des 10 dernières années.

    Le dioxyde de carbone est le principal gaz à effet de serre influençant le climat, devant le méthane et le protoxyde d’azote. © idé

    Le dioxyde de carbone est le principal gaz à effet de serre influençant le climat, devant le méthane et le protoxyde d’azote. © idé

    Le protocole de Kyoto est dépassé

    Certes, localement, des améliorations ont pu être notées, comme en Europe : en 2011, les 15 pays européens signataires du protocole de Kyoto avaient un niveau d'émission de GES inférieur de 14,1 % à celui de 1990. L'objectif du protocole de Kyoto semblait donc dépassé puisqu'il consistait à réduire les émissions de GES d'au moins 5 % par rapport aux niveaux de 1990 sur la période 2008-2012. Mais le protocole de Kyoto entré en vigueur en 2005 n'avait pas été ratifié par les États-Unis et n'était pas contraignant pour des pays qui sont aujourd'hui de gros producteurs de GES (Chine, Inde).

    La réduction des émissions de GES permettrait de limiter le réchauffement climatique, mais il pourrait aussi avoir d'autres bénéfices, tant les conséquences de ce réchauffement sont nombreuses sur la santé, le climat et l'environnement : hausse du niveau des mers, perte d'habitats, inondationsinondations...

    Les secteurs qui produisent le plus de gaz à effet de serre sont l’énergie, l’industrie, les transports et l’agriculture. © idé

    Les secteurs qui produisent le plus de gaz à effet de serre sont l’énergie, l’industrie, les transports et l’agriculture. © idé

    Les gaz à effet de serre influencent aussi la santé

    En effet, en plus de réchauffer la planète les gaz à effet de serre influent aussi sur la circulation atmosphérique. Dans l'hémisphère sudhémisphère sud, l'augmentation de la température globale est devenue le paramètre qui influence le plus les ventsvents, devant El NiñoEl Niño. Une étude parue dans Scientific Reports en 2013 avait ainsi suggéré que la hausse des températures due aux gaz à effet de serre déplaçait les zones de hautes pressionspressions.

    La réduction des GES aura aussi un effet positif sur la santé des habitants. La combustioncombustion des énergies fossilesénergies fossiles libère non seulement du dioxyde de carbone, mais aussi des particules finesparticules fines et de l'ozoneozone, qui sont très toxiques pour la santé humaine. Une étude de 2013 de l'université de Caroline du Nord, parue dans Nature Climate Change, avait ainsi estimé que la réduction des émissions de GES pouvait sauver de nombreuses vies : environ un demi-million par an en 2030.