Ça se passe en ce moment : une comète est visible à l'œil nu, et elle sera au plus près de la Terre dans quelques jours, le 1er février ! Baptisée C/2022 E3 (ZTF) et surnommée plus communément ZTF, elle possède de nombreuses caractéristiques intéressantes à détailler.


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    Le 2 mars 2022, des astronomesastronomes observent à l'aide du Zwicky Transient Facility un objet situé à 4,3 unités astronomiques (ua) du Soleil, ressemblant à une planète. Quelques jours plus tard, une chevelure condensée a révélé que cet objet est en fait une comète ! Dénommée C/2022 E3 (ZTF) en référence à sa date de découverte et aux relevés astronomiques qui l'ont permis, elle s'est approchée du Soleil jusqu'à atteindre son périhélie le 12 janvier 2023, se trouvant alors à 1,1 ua du Soleil. Elle continue depuis sa route, qui va approcher l'orbite de la Terre jusqu'à atteindre son point le plus proche le 1er février 2023, où elle se situera à 0,28 ua de nous, soit environ 42 millions de kilomètres ! 

    Son dernier passage dans les environs de la Terre date d'il y a environ 50 000 ans. Après celui-ci, elle ne devrait pas revenir dans le voisinage terrestre de sitôt. Considérée comme une comète à longue période, son orbite excentrique laisse planer le doute quant à un prochain passage vers la trajectoire terrestre.

    La comète ZTF a développé plusieurs queues de plasma qui proviennent de vents solaires variables. © Jose Francisco Hernández
    La comète ZTF a développé plusieurs queues de plasma qui proviennent de vents solaires variables. © Jose Francisco Hernández

    Où et quand observer la comète ZTF ?

    D'ici le 1er février, sa magnitude apparentemagnitude apparente, donc sa brillance, devrait encore être inférieure à 6, potentiellement jusqu'à 5 ! Elle sera alors suffisamment lumineuse pour être visible à l'œilœil nu dans le ciel nocturne. On restera cependant loin de la luminositéluminosité de Neowise qui avait atteint la magnitude de 1. Il est ainsi préférable d'admirer la comète ZTF avec un instrument astronomique, jumelles ou télescopetélescope, qui permettra une meilleure vue. Pour l'observer, le mieux est de s'éloigner de toute pollution lumineusepollution lumineuse, en particulier celle des villes, et d'espérer un ciel sans nuagesnuages. Il faudra ensuite regarder dans la direction de la constellationconstellation de la GirafeGirafe, qui part de l'étoile polaireétoile polaire, et s'étend jusqu'à Cassiopée, Céphée et le Cocher.

    La comète ZTF possède une anti-queue et une chevelure verte

    Si l'on regarde la comète ZTF de plus près, plusieurs détails importants sont à noter. Tout d'abord, sa chevelure verte, aussi appelée comacoma : cette enveloppe, ou halo, autour du noyau de glace et de poussière se forme lors du passage de la comète près du Soleil. À ce moment-là, une partie des composants du noyau se sublime, donc passe directement de l'état solideétat solide (glace) à l'état gazeuxétat gazeux. Les chevelures peuvent s'étendre jusqu'à atteindre la taille de JupiterJupiter, mais le tout à des densités très faibles. La couleurcouleur verte correspond aux éléments sublimés. Elle peut notamment provenir de carbonecarbone diatomique qui peut émettre dans le domaine vert du visible. Mais un autre phénomène rentre en jeu : lorsque les vents solairesvents solaires frappent ces éléments, certains se décomposent sous l'effet des rayons ultravioletsultraviolets, un processus appelé photodissociation. Ils peuvent produire lors de cette étape des ionsions ou des radicaux libresradicaux libres qui, à leur tour, émettent des photonsphotons.

    Les événements de déconnection dans la queue de la comète ZTF observée par un astronome amateur. © Miguel Claro, Vimeo

    La comète ZTF possède aussi deux queues, un fait commun pour les grandes comètes. L'une est constituée de plasma, du gaz ionisé par les vents solaires, et souvent bleutée et plus faible que l'autre queue. Celle-ci, plus lumineuse et souvent blanche ou bleutée, se constitue de poussières expulsées du noyau par le Soleil. Sa trajectoire est plus courbée que celle de la première queue et la queue est plus courte. Enfin, les astronomes ont noté ce que l'on appelle une « anti-queue », l'équivalent d'une queue mais à l'avant de la comète ! Une queue qui ne devrait pas exister, car elle semble s'étirer vers le Soleil qui chasse pourtant la matièrematière expulsée vers l'extérieur. Ainsi, l'anti-queue n'était finalement qu'un effet de perspective dû au passage de la Terre dans le plan de l'orbite cométaire !