Une heure de marche pour éliminer un croissant, un quart d’heure de jogging pour dépenser 140 calories… Comment sont calculés ces chiffres que vous voyez régulièrement publiés ? Sont-ils fiables et de quoi dépendent-ils ?


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    La dépense énergétique quotidienne se répartit en trois postes :

    • le métabolisme de base (dépense énergétique de repos ou DER), qui représente 60 % à 75 % de la dépense énergétique totale ;
    • la digestion (effet thermique des aliments), environ 10 % ;
    • l'activité physiquephysique, dont la part varie en fonction de la nature, de la duréedurée, ou des conditions environnementales. Elle varie de 15 % chez un individu sédentaire à plus de 50 % chez un grand sportif.

    On obtient ainsi la dépense énergétique totale (DET), qui est l'énergieénergie dépensée en moyenne sur 24 heures par un individu.

    Les facteurs qui influent sur la dépense énergétique du sport

    Ces trois dépenses varient elles-mêmes en fonction du sexe et des caractéristiques physiologiques de l'individu (poids, proportion de massemasse maigre, sexe, âge, génétique...). On estime ainsi que pour une activité physique de même intensité, un individu peut dépenser 10 % à 30 % de plus ou de moins selon son déterminisme génétique.

    Les conditions extérieures influent également sur le coût énergique d’un sport. Celui-ci est ainsi supérieur de 4 % à -5 °C ou 32 °C par rapport à 20 °C. De même, un ventvent de face de 50 km/h peut doubler le coût énergétique d'un marcheur.

    Voir aussi

    Sport : combien de calories dépense-t-on pour ces activités ?

    Mesure de la dépense énergétique

    Il existe trois méthodes principales pour évaluer la dépense énergétique :

    • La calorimétrie directe

    On considère ici qu'il y a égalité entre production de chaleurchaleur et dépense d'énergie de l'individu. On mesure la perte de chaleur (par exemple en confinant l'individu dans une enceinte de taille réduite et hermétique ou une combinaison calorimétrique) et on en déduit la dépense énergétique. Cette méthode est cependant peu utilisée en raison des contraintes et de l'équipement nécessaire.

    • La calorimétrie indirecte

    On considère qu'il y a une équivalence entre l'énergie utilisée par l'organisme et celle convertie à partir de l'oxydationoxydation des nutriments (issue de la synthèse d'ATP), évaluée par la mesure de la consommation d'oxygène et la production de CO2 de l'individu (quotient respiratoire ou VO2). Les échanges gazeux sont habituellement mesurés avec un embout buccalbuccal au cours d'un exercice (marche, course, vélo...).

    • L’eau doublement marquée

    Cette technique consiste à faire boire une eau chargée de deux isotopesisotopes stables d'hydrogènehydrogène et d'oxygène au sujet. L'isotope d'hydrogène est excrété par la sueur et l'urine, et l'isotope d'oxygène par la respiration. La différence entre les taux d'élimination de deux isotopes permet d'évaluer le flux de CO2, qui est ensuite converti en kilocalories.

    Il existe encore d'autres méthodes, comme la mesure de la fréquence cardiaque (reliée étroitement au VO2), ou avec un accéléromètreaccéléromètre, qui permet de quantifier l'intensité des mouvementsmouvements et de les convertir en dépense énergétique.

    Classification des MET en fonction de leur intensité. © C.D.
    Classification des MET en fonction de leur intensité. © C.D.

    Calcul de la dépense énergétique d’un sport

    L'équivalent métabolique (metabolic equivalent of task, ou MET en anglais) permet de calculer la dépense énergétique d'une activité physique spécifique, ainsi que son intensité. Par convention, 1 MET = 3,5 ml d'oxygène/kgkg de poids corporel/min. Il existe ainsi un référentiel du MET pour chaque sport et pour toutes les activités quotidiennes (repasser, laver une voiturevoiture, etc.), que l'on peut consulter ici. Pour une meilleure compréhension par le grand public, on convertit généralement le MET en calories dépensées selon la formule kcal = MET x kg x h.