Le masque étant rendu obligatoire dans tous les lieux clos et même en extérieur dans certaines agglomérations, des questions se posent pour la pratique d'une activité physique.


au sommaire


    Premièrement, rappelons une chose : la science est descriptive. Elle n'est pas prescriptive. La question « Faut-il porter un masque lors d'une activité physiquephysique ? » n'a donc pas de réponses scientifiques. Néanmoins, elle peut être éclairée par les données issues de la science. 

    Que se passe-t-il lorsque l'on fait du sport et que l'on porte un masque ?

    Une seule expérience est disponible dans la littérature scientifique à ce sujet et elle émane d'une prépublication, dont la méthode et les résultats ne sont que trop peu accessibles pour pouvoir être commentés. Si l'on raisonne de façon mécaniste (c'est-à-dire, grâce à ce que l'on sait au sein du paradigme physico-chimique actuel), avec le port d'un masque, le débitdébit d'airair inspiré et expiré diminue. Cela ne veut pas dire, comme on a pu l'entendre, que vous respirez votre propre dioxyde de carbonedioxyde de carbone. Non. C'est juste que vous inspirez moins de volumevolume d'air et que, par conséquent, vous en expirez moins. Mais les différents gazgaz que vous inspirez et rejetez passent bien à travers le masque. 

    Dès lors, pour un sportif, surtout pour celui qui pratique un sport aérobie (c'est-à-dire, avec un besoin accru en oxygène), se pose la question de la performance. Lors d'une activité les besoins en oxygène augmentent avec l'intensité et la duréedurée, jusqu'à atteindre la VO2 max du sportif (une mesure de la quantité d'oxygène qu'un individu peut consommer par unité de temps ; généralement exprimée en litres d'oxygène par minute). Si la demande augmente en volume d'air, le masque va normalement s'humidifier plus rapidement. Cela reste à mesurer et étudier. Le masque conférera-t-il alors une protection suffisante si l'activité sportive est de longue durée ?

    Le masque conférera-t-il une protection suffisante si l'activité sportive est de longue durée ? © nuiiko, Adobe Stock
    Le masque conférera-t-il une protection suffisante si l'activité sportive est de longue durée ? © nuiiko, Adobe Stock

    La balance bénéfice-risque

    Comme nous l'avons dit, la science ne peut répondre à un « faut-il que X ? ». À la lumièrelumière des données scientifiques, il semble que stopper la dynamique de l'épidémie soit, dans un prisme de santé publique, bien plus important que les performances des sportifs. Dans les lieux clos, il n'y a donc aucune question à se poser : le port du masque doit être obligatoire même lors d'une activité physique. 

    En extérieur, c'est différent. Le port du masque ne semble pas être forcément utile. La Belgique vient d'ailleurs de stopper le port obligatoire du masque en extérieur depuis le 1er octobre. Il semble que dans cette situation, le port du masque ne soit pas d'une grande utilité. Néanmoins, on peut imaginer que la législation à cet effet porteporte en elle une sorte de valeur symbolique pour sensibiliser les individus qui résident dans des zones actuellement en alerte maximale. Dès lors, se pose encore la question de l'efficacité d'une telle mesure, qui est une question à laquelle la science peut répondre mais dont nous ne disposons, à l'heure actuelle, aucune donnée.