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    Où en est la recherche sur le diabètediabète de type 1 ? Séverine Sigrist, docteur en sciences et responsable du département recherche du Centre européen d'étude du diabète (CEED) lors de notre interview, répond à nos questions. Elle nous en dit plus sur l'origine et la préventionprévention du diabète de type 1.

    Quelle est l'origine du diabète de type 1 ? Comment le prévenir ? Les fruits et légumes sont des aliments sains pour la santé ; peut-être sont-ils la solution. © Pondpony, Shutterstock
    Quelle est l'origine du diabète de type 1 ? Comment le prévenir ? Les fruits et légumes sont des aliments sains pour la santé ; peut-être sont-ils la solution. © Pondpony, Shutterstock

    Quels sont les facteurs de risques du diabète de type 1 connus à ce jour ?

    Séverine Sigrist : Malgré l'évolution des recherches, on ne connaît pas encore exactement les causes de cette maladie. Trois facteurs sont cependant mis en avant : le facteur génétiquegénétique, bien que le diabète de type 1 ne soit pas une vraie maladie génétiquemaladie génétique, l'auto-immunitéimmunité et les facteurs environnementaux tels que la nutrition et l'environnement psychologique (stress, problèmes familiaux, travail...).

    Il y a une dizaine d'années, l'âge moyen d'apparition de la maladie était de 10 ans. Aujourd'hui, les études montrent qu'il est descendu à 18 mois, et le nombre de malades ne cesse d'augmenter.

    Séverine Sigrist. © DR
    Séverine Sigrist. © DR

    En quoi l’alimentation joue-t-elle un rôle dans le déclenchement du diabète de type 1 ?

    Séverine Sigrist : Notre organisme est à l'origine conçu pour lutter contre la famine. Or, aujourd'hui on ne manque de rien ; au contraire, notre organisme doit faire face à l'abondance de nourriture, alors qu'il n'y est pas encore adapté. Les enfants qui naissent maigres ont par exemple plus de chances de développer le diabète, car ils auront plus de difficultés à se défendre contre cette abondance.

    D'autre part, si l'alimentation a évolué au niveau de la quantité, elle a également changé au niveau de la qualité. Les fruits et légumes d'aujourd'hui ne poussent plus naturellement, et n'ont plus les mêmes propriétés que ceux d'il y a vingt ans. Les tomatestomates par exemple, sont actuellement 10 à 20 fois moins riches en antioxydantsantioxydants qu'auparavant. Or il est connu que les cellules bêtacellules bêta (β) du pancréaspancréas (les cellules sécrétrices d'insulineinsuline) sont les cellules les plus fragiles de notre organisme face au stressstress oxydant. En résumé : notre organisme reçoit de moins en moins d'antioxydants, alors qu'il est de plus en plus soumis au stress oxydant (radiations du soleil, auto-immunité, etc.) et aux pesticidespesticides contenus dans les aliments !

    Quelles sont les avancées de la recherche concernant la prévention du diabète ?

    Séverine Sigrist : Il n'y a pas vraiment de solutions pour prévenir le diabète de type 1 aujourd'hui, bien que nous essayions d'effectuer nos recherches en fonction de la piste de l'apport des antioxydants. La question serait de savoir comment rendre les aliments le plus naturel possible. Mais il va falloir encore des années avant de trouver une solution. Peut-être que d'ici là, notre organisme sera habitué et résistant à l'abondance dont je vous ai parlé.

    Voir aussi

    Une nouvelle piste pour prévenir le diabète de type 1