Le « patient de Genève » est en rémission pour le VIH depuis 20 mois suite à une greffe de moelle osseuse. Malgré son état de santé stable, les médecins restent prudents. Une rechute est toujours possible. 


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    Le « patient de Genève » est la sixième personne considérée en rémission prolongée du Sida, après les patients de Berlin, de Londres, de Düsseldorf, et de City of Hope, en Californie. Comme les cas précédents, l'homme soigné aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), en Suisse, a reçu une greffe de moelle osseuse en 2018 pour traiter une leucémieleucémie très agressive. Mais les cellules de moelle osseuse greffées n'étaient pas porteuses de la mutation CCRΔ32 qui les rendent naturellement résistantes au VIH. Les scientifiques du HUG, de l'Institut Pasteur et de l'hôpital Cochin qui ont accompagné ce patient présenteront leurs résultats durant le congrès de l'International AIDS Society à Brisbane, en Australie, le 24 juillet prochain.

    Une rémission prolongée mais encore fragile

    Infecté par le VIHVIH à la fin des années 1990, le « patient de Genève » a toujours suivi un traitement antirétroviral pour contrôler l'infection, mais sa greffe lui a permis d'arrêter définitivement ses médicaments en novembre 2021. Depuis, le virusvirus du VIH est indétectable dans son organisme. « Ce qui m'arrive est magnifique, magique, nous sommes tournés vers l'avenir », a-t-il déclaré dans un communiqué de presse. Malgré son état de santé stable depuis 20 mois, les médecins restent prudents car il pourrait faire une rechuterechute dans le futur. 

    En effet, si le virus est indétectable, cela ne signifie pas qu'il a été totalement éliminé de l'organisme du patient. Les deux patients de Boston, également greffés avec des moelles osseuses sans la mutation CCRΔ32, ont vu l'infection revenir quelques mois plus tard. « Ce patient particulier devra être surveillé de près durant les prochains mois et années », conclut Sharon Lewin pour l'AFP, présidente de l'International AIDS Society. Si ces cas de rémission sont porteurs d'espoir, la greffe de moelle osseuse n'est malheureusement pas une solution viable pour soigner les quelque 40 millions de personnes infectées par le VIH dans le monde.