Un patient souhaitant resté anonyme est considéré en rémission durable pour le VIH à la suite à une greffe de moelle osseuse. C'est la quatrième personne « guérie » du VIH par cette technique, mais aussi le plus âgé !


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    « Quand j'ai été diagnostiqué positif au VIH en 1988, comme tant d'autres, j'ai cru que c'était une sentence de mort. Je n'ai jamais pensé que je vivrais assez longtemps pour voir le jour où je n'aurais plus le VIH », raconte le patient désormais en rémission. Souhaitant rester anonyme, l'homme de 66 ans a reçu une greffe de moelle osseuse en 2019 pour soigner sa leucémie myéloïdemyéloïde causée par le SidaSida.

    Par chance, son donneur était porteur de la mutation CCR5Δ32 qui le rend résistant au VIH. Le 27 juillet 2022, les médecins du greffé l'ont déclaré en rémission, faisant de lui le quatrième patient, mais aussi le plus âgé, soigné par cette technique.

    Le saviez-vous ?

    Le VIH infecte les cellules porteuses du récepteur CD4 CD4 (lymphocyte T4, macrophage, cellules dendritiques et microglies dans le cerveau). Sa protéine gp20 s'y accroche et change de forme pour ensuite pénétrer dans la cellule. Mais cette étape cruciale du cycle viral ne peut pas se faire sans la présence de corécepteur. Plusieurs ont été décrits, dont le CCR5 qui est le co-récepteur du VIH-1. 

    La mutation CCR5Δ32 est située sur le chromosome 3 et se matérialise par la disparition de 32 paires de base dans le gène codant pour le CCR5. La structure de la protéine finale est modifiée et empêche le VIH-1 d'infecter les cellules. Environ 10 % de la population caucasienne est porteuse de cette mutation. Ce chiffre varie selon les populations.

    Le VIH au microscope éléctronique. © CDC/Dr. Edwin P. Ewing, Jr.
    Le VIH au microscope éléctronique. © CDC/Dr. Edwin P. Ewing, Jr.

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    « Nous étions ravis de lui annoncer qu'il était en rémission pour le VIH et qu'il n'a plus besoin de prendre le traitement antirétroviral qu'il prenait depuis plus de 30 ans », commente Jana K. Dickter, l'un de ses médecins. Depuis qu'il a arrêté ses médicaments en 2021, le patient en rémission est surveillé de près par le corps médical du City of Hope. Il ne présente pour le moment aucun signe de rechuterechute. Il a dû subir une chimiothérapiechimiothérapie légère pour s'assurer que son cancercancer ne revienne pas.

    L'hôpital City of Hope est à l'origine d'un essai cliniqueessai clinique qui étudie la faisabilité des greffes autologuesautologues pour soigner les patients atteints du VIH et des cancers sanguins. La procédure consiste à prélever les cellules souches sanguines du patient, puis de les modifier pour les rendre résistantes au VIH, grâce à des techniques de génie génétiquegénie génétique, avant de les lui réinjecter. Le patient devient alors son propre donneur.