Cinq jours ! Cinq jours seulement permettent d'établir un lien avec la pollution atmosphérique et le risque d'accident vasculaire cérébral ou un décès. C'est ce qui ressort d'une étude portant sur 110 études et sur plus de 18 millions de cas d'AVC étudiés dans les pays à revenu élevé, passant au crible différentes tailles de particules et leur provenance. Dans sa conclusion, cette méta-analyse souligne l'urgence mondiale de prendre des mesures pour réduire la pollution atmosphérique, responsable de 7 millions de décès chaque année.

 


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    Une exposition à court terme à la pollution de l'air, qu'elle provienne des gazgaz d'échappement des véhicules à moteur ou de la poussière émise par les chantiers de constructionconstruction, est associée à un risque accru d'accidents vasculaires cérébraux. Un lien qui a déjà été établi par le passé pour une exposition mesurée sur plusieurs semaines ou mois, mais qui semble également se confirmer pour une exposition limitée à seulement quelques journées.

    « Des recherches antérieures ont établi un lien entre l'exposition à long terme à la pollution atmosphérique et un risque accru d'AVC. Cependant, la corrélation entre l'exposition à court terme à la pollution atmosphérique et les accidents vasculaires cérébraux était moins claire. Pour notre étude, au lieu d'examiner des semaines ou des mois d'exposition, nous avons examiné seulement cinq jours et nous avons trouvé un lien entre l'exposition à court terme à la pollution de l'airair et un risque accru d'accident vasculaire cérébral », explique d'emblée Ahmad Toubasi de l'université de Jordanie, dans un communiqué.

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    Pour les besoins de ces travaux, les chercheurs ont réalisé une méta-analyse rassemblant pas moins de 110 études portant sur plus de 18 millions de cas d'accidents vasculaires cérébraux. Le dioxyde d'azoteazote, l'ozoneozone, le monoxyde de carbone et le dioxyde de soufresoufre comptent parmi les polluants qui ont été analysés par les chercheurs. Lesquels se sont également penchés sur les différentes tailles de particules, dont celles provenant des gaz d'échappement à moteur, de l'inflammation des combustiblescombustibles des centrales électriques et d'autres industries, ou des incendies de forêt (PM2,5) et celles émanant de poussières issues des routes et des chantiers de construction (PM10).

     L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) indique que la pollution de l'air serait responsable d'un tiers des décès par AVC, par le cancer du poumon, ou par une cardiopathie. © Stavros, Adobe Stock
     L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) indique que la pollution de l'air serait responsable d'un tiers des décès par AVC, par le cancer du poumon, ou par une cardiopathie. © Stavros, Adobe Stock

    Quels types de particules fines dans l'atmosphère ?

    Publiée dans la revue médicale Neurology, l'étude suggère que les personnes exposées à une concentration plus élevée de plusieurs de ces polluants présents dans l'air présentaient un risque accru d'AVC, mais également de décès par AVC. Dans le détail, les chercheurs précisent que le dioxyde d'azote était tout particulièrement associé à une augmentation du risque d'AVC (28 %), devant le monoxyde de carbone (26 %), le dioxyde de soufre (15 %) et l'ozone (5 %). Si l'on s'intéresse à la taille des particules analysées, ce sont les PM2,5 qui étaient corrélées à un plus grand risque d'AVC (+15 %), suivies des PM10 (+14 %). Les chercheurs ont également observé un risque accru de décès par AVC avec des concentrations plus élevées de dioxyde de soufre (+60 %) et de dioxyde d'azote (+33 %).

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    Pourquoi la pollution de l’air altère nos fonctions cognitives ?

    « Il existe une association forte et significative entre la pollution de l'air et la survenue d'un accident vasculaire cérébral, ainsi que le décès par AVC dans les cinq jours suivant l'exposition. Cela souligne l'importance des efforts déployés à l'échelle mondiale pour mettre en place des politiques visant à réduire la pollution atmosphérique. Cela pourrait réduire le nombre d'accidents vasculaires cérébraux et leurs conséquences », conclut Ahmad Toubasi, l'un des coauteurs de ces travaux. Notons toutefois que ces recherches n'englobent pas des données issues du monde entier, la majorité des études incluses provenant d'Asie (59 %) puis d'Europe et des Amériques (25 % et 17 % respectivement). Un détail qui a son importance puisqu'il est précisé que « la plupart des études ont été menées dans des pays à revenu élevé, alors que les données disponibles pour les pays à revenu faible ou intermédiaire sont limitées ».

    La pollution de l’air affecte notre santé. © Organisation mondiale de la Santé (OMS)

    L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) indique que « neuf personnes sur dix sont aujourd'hui exposées à des niveaux de pollution atmosphérique à l'origine de 7 millions de décès chaque année ». Et de préciser que la pollution de l'air serait responsable d'un tiers des décès par AVC, par le cancer du poumoncancer du poumon, ou par une cardiopathiecardiopathie. L'autorité sanitaire mondiale estime par ailleurs à 15 millions le nombre de personnes touchées par un accident vasculaire cérébral chaque année dans le monde.