Une start-up a mis au point un test salivaire qui permettrait de diagnostiquer rapidement et facilement l’endométriose. Sachant que la plupart des femmes attendent bien souvent plusieurs années avant d’obtenir le diagnostic, ce nouveau test est une véritable révolution.
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L'endométriose touche 10 % des femmes en France. Son diagnostic est complexe et les femmes subissent presque toutes une errance diagnostique durant plusieurs années avant de pouvoir être prises en charge. À ce jour, il n'existe pas de test permettant de poser rapidement et de façon fiable le diagnostic. Actuellement, le diagnostic repose sur deux examens : l'échographie abdomino-pelvienne et l'IRM pelvienne. Pour pouvoir réaliser ce type d'examen, les listes d'attente sont parfois longues. De plus, les femmes doivent parfois se déplacer loin de chez elles car tous les centres médicaux ne sont pas équipés.
Pour faciliter le parcours des femmes, une start-upstart-up lyonnaise nommée Ziwig a conçu un test salivaire permettant de diagnostiquer l'endométriose. Ce test s'appelle Endotest, il a été mis au point avec le soutien du Collège des gynécologuesgynécologues et obstétriciens français. Les résultats d'un essai clinique portant sur 200 patientes ont été publiés dans la revue New England Journal of Medecine.
Le principe du test salivaire
Le test consiste à séquencer les micro-ARN présents dans la salivesalive. Pour le moment, 2 600 micro-ARN humains sont identifiés. Il se trouve que les équipes de Ziwig ont réussi à montrer que 109 d'entre eux sont impliqués dans l'endométriose. La présence de ces micro-ARN constitue une signature de la maladie.
Après recueil de la salive de la patiente dans un tube, celle-ci est analysée avec un séquenceur de dernière génération. C'est ensuite une intelligence artificielleintelligence artificielle qui traite les nombreuses données obtenues.
Le test présente de nombreux avantages. Il est non invasifinvasif, facile à réaliser et rapide. En quelques jours, toutes les femmes âgées de 18 à 43 ans qui le souhaitent pourront savoir si elles sont atteintes d'endométriose ou non. Cependant, le test doit avoir été prescrit par un médecin.
Une fiabilité du test prometteuse
Selon les résultats publiés, le test présente une sensibilité de 96,2 % et une spécificité de 95,1 %. Pour mémoire, la sensibilité mesure la capacité du test à rendre un résultat positif lorsque la patiente est malade tandis que la spécificité mesure la capacité du test à rendre un résultat négatif quand la patiente n'est pas malade. Autrement dit, les faux négatifs et les faux positifs sont très rares.
De plus, le test est capable de détecter des formes très précoces d'endométriose, ce qui n'est pas le cas avec les méthodes diagnostiques actuellement disponibles (imagerie).
Des travaux sont encore nécessaires avant que ce test puisse être commercialisé comme des essais sur un plus grand nombre de patientes et des essais randomisésessais randomisés en double aveugle. Un des points faibles du test salivaire versus l'imagerie est qu'il ne permet ni de localiser l'endométriose (ovairesovaires ou utérusutérus) ni de spécifier son degré de sévérité. Néanmoins, il s'agit d'une découverte intéressante qui ouvrira sans doute la porteporte au diagnostic d'autres pathologiespathologies par voie salivaire.
Endométriose : vers des diagnostics rapides grâce à un test salivaire
Article de Stéphanie Le GuillouStéphanie Le Guillou publié le 15 février 2022
En France, une femme sur dix en âge de procréer est touchée par l'endométriose. Le diagnostic est toujours long et difficile ; les femmes subissent en moyenne huit ans d'errance diagnostique. Des Français ont mis au point un test de diagnostic rapide qui pourrait bien changer la donne !
L'endomètreendomètre est une muqueusemuqueuse qui tapisse l'intérieur de l'utérus. À chaque cycle, l'endomètre s'épaissit pour recevoir un éventuel embryonembryon. S'il n'y a pas eu de fécondationfécondation, l'excès d'endomètre est évacué sous forme de sang : ce sont les règles. Chez certaines femmes, des portions d'endomètre vont se développer à des endroits anormaux comme dans le système digestif, la vessievessie, les ovaires ou le péritoinepéritoine. Cette pathologie entraîne des douleursdouleurs importantes pendant les règles, trop souvent considérées comme « normales » par le corps médical et par les femmes elles-mêmes. L'endométriose peut aussi être à l'origine de difficultés à concevoir, voire d'une infertilité. D'autres symptômessymptômes sont possibles selon les femmes, comme des troubles digestifs ou des troubles urinaires.
Grâce au travail des associations de patientes, cette pathologie est aujourd'hui mieux connue du corps médical et du grand public. Elle vient d’être reconnue comme ALD (affection de longue duréedurée). L'un des problèmes de la maladie est le retard de diagnostic : huit ans en moyenne ! Des Français ont mis au point un test qui pourrait révolutionner la prise en charge de la maladie.
Un test de diagnostic très performant
Une équipe a mis en évidence le lien entre certains micro-ARN et la survenue de la maladie. Les micro-ARN sont des régulateurs qui circulent dans la plupart des liquidesliquides de l'organisme comme le sang, l'urine ou la salive. Il existe plus de 2.600 micro-ARN identifiés. Mais lesquels sont impliqués dans l'endométriose ? Pour le savoir, les auteurs ont analysé la salive de 153 femmes souffrant de la maladie et de 47 femmes saines. Ainsi, ils ont pu identifier 109 micro-ARN impliqués, une sorte de signature de la pathologie. Sur la base de ces résultats, un test de diagnostic rapide a été mis au point. Et les performances du test sont exceptionnelles. Il est capable de détecter :
- 96,7 % des cas positifs (très peu de faux négatif) ;
- 100 % des cas négatifs (aucun faux positif).
Par ailleurs, le test à la capacité de diagnostiquer toutes les formes d'endométriose, des plus superficielles aux plus profondes.
Une révolution pour les patientes
Jusqu'à présent, l'examen de référence pour diagnostiquer l'endométriose était la coelioscopie. Cet examen invasif est angoissant pour les patientes, nécessite une anesthésie généraleanesthésie générale et représente un coût important. Le test salivaire est délivré en pharmacie, sur prescription médicale. Il s'agit de déposer un peu de salive dans un tube et de l'envoyer par la poste à un laboratoire. Quelques jours plus tard, la patiente va chez son médecin pour qu'il lui présente les résultats.
L'errance diagnostique actuelle représente une perte de chance pour les patientes. En effet, en plus des douleurs subies, les lésions peuvent s'aggraver en l'absence de traitement. Espérons donc que ce test sera très prochainement disponible pour toutes les femmes.