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Pour déceler le Sida chez un patient, les laboratoires d'analyse ont recours à un test Elisa, une technique qui permet de repérer indirectement la présence du VIH, le virus à l'origine de la maladie, en détectant les anticorps spécifiques circulants dans le sang. Il existe pourtant une autre méthode, utilisée plutôt à titre indicatif, beaucoup plus rapide et simple d'utilisation : le test salivaire.
Cette technique diagnostique repose sur le prélèvement à l'aide d'un coton-tige de la salive contenue dans les joues, composée aussi d'un liquideliquide appelé transsudat, issu des vaisseaux sanguins qui tapissent la bouche. Le tout est placé dans une machine, comportant une solution enzymatiqueenzymatique. Après 20 minutes, en cas de détection du VIH, une ligne de couleurcouleur pourpre apparaît.
Cette méthode présente de nombreux avantages. D'un point de vue pratique tout d'abord, avec un test que l'on peut potentiellement pratiquer à la maison avec une réponse fournie rapidement. D'un point de vue psychologique aussi, car certaines personnes refusent d'aller faire les examens dans les cliniques par manque d'intimité, de peur d'une stigmatisation ou tout simplement par crainte des piqûres.
Le test salivaire tient (presque) ses promesses
Ce test ne sert cependant pas de référence depuis que des recherches précédentes ont montré le manque de fiabilité de cette technique. Pourtant, des chercheurs de l'université McGill (Canada) viennent de publier une étude comparative dans The Lancet Infectious Diseases qui remettrait en cause les conclusions tirées précédemment.
Le test salivaire consiste juste à prélever un peu de liquide dans la bouche avant de l'insérer dans une machine qui, grâce à des réactions enzymatiques, va révéler ou non la présence du VIH. On peut trouver ces kits, appelés OraQuick HIV1 / 2 dans les pays de l'Union européenne ou en Amérique du Nord. © Kimli, Flickr, cc by nc 2.0
En recoupant les données de plusieurs travaux de recherche et à partir de différentes bases de donnéesbases de données, les scientifiques ont montré que le test salivaire rendait des verdicts avec une précision de 99 % pour les personnes à risques d'attraper la maladie (hommes homosexuels, rapports sexuels non protégés, toxicomanes réutilisant des seringues...)), une proportion identique à ce que l'on retrouve pour le test Elisa. Cependant, pour une population moins à risque, la réussite tombe à 97 % pour le diagnostic oral, tandis qu'il reste de 2 % plus élevé dans les techniques sanguines traditionnelles.
Pour un dépistage du VIH à plus grande échelle
Qu'en conclure ? Si les auteurs de l'étude y voient des raisons d'être optimistes, principalement parce que cette technique moins envahissante et douloureuse pourrait permettre un dépistage plus large dans la population, il semble malgré tout qu'il faille rester vigilant quant à l'interprétation des résultats.
Ces tests, s'ils sont susceptibles de se banaliser et de permettre une prise en charge plus précoce des personnes séropositives, doivent obligatoirement être complétés par une investigation médicale plus poussée car ils n'ont qu'une valeur informative.
Ce que soulignent finalement les chercheurs, c'est l'intérêt de mettre à disponibilité de chacun un test de dépistagedépistage du VIH plus rapide et facile d'accès. Si l'on veut mieux contrôler la maladie, il faut savoir où elle se trouve pour éviter qu'elle ne se répande davantage.