Quatre mois après une infection bénigne au Sars-CoV-2, spontanément guérie, un homme est de nouveau diagnostiqué positif, cette fois-ci, au nouveau variant Sud-Africain, développant un syndrome de détresse respiratoire aigüe et nécessitant une prise en charge en réanimation par intubation et ventilation mécanique. La question de l'immunité et de sa durée est loin d'être résolue.

 


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    L'équipe du service de médecine intensive et réanimation de l'hôpital Louis-Mourier AP-HPHP, dirigé par le Pr Jean-Damien Ricard, de l'Université de Paris et de l'Inserm, rapporte le premier cas grave d'un patient réinfecté par le variant sud-africain 501Y.V2 du SARS-CoVCoV-2, quelques mois après une première infection par le SARS-CoV-2. Ce premier cas de réinfection par le variant Sud-Africain a fait l'objet d'une publication le 10 février 2021 dans la revue Clinical Infectious Diseases.

    L'acquisition d'une immunité collective semble aujourd'hui la seule issue possible à l'épidémie de Covid-19. Des doutes persistent toutefois quant à la duréedurée et la robustesse de l'immunité contre ce coronavirus. Des cas de réinfection par le virusvirus à distance d'un épisode initial ont été décrits mais demeurent à ce jour relativement rares, et la plupart du temps, bénins. L'émergenceémergence récente de nouveaux variants porteurs de mutations qui leur confèrent certains avantages sélectifs (plus grande contagiosité, virulence accrue et capacités d'échapper au système immunitairesystème immunitaire) soulève de nouvelles inquiétudes.

    La crainte d’une possibilité de réinfection ou d’infections par ces nouveaux variants malgré la vaccination commence à émerger

    Ces nouveaux variants, baptisés « anglais », « sud-africain » ou « brésilien » selon le pays dans lequel ils ont été décrits pour la première fois, sont actuellement associés à une nouvelle augmentation de l'incidenceincidence et de la mortalité liés à la Covid-19. La crainte d'une possibilité de réinfection ou d'infections par ces nouveaux variants malgré la vaccinationvaccination commence à émerger.

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    En 3d par imagerie en feuillet de lumière, ici la présence du virus dans les neurones du bulbe olfactif. © Nicolas Renier
    En 3d par imagerie en feuillet de lumière, ici la présence du virus dans les neurones du bulbe olfactif. © Nicolas Renier

    Plus de certitudes sur l'immunité protectrice

    L'équipe du Professeur Jean-Damien Ricard, chef du service de médecine intensive et réanimation de l'hôpital Louis-Mourier AP-HP, a récemment pris en charge un patient de 58 ans sans antécédent notable ayant présenté en septembre 2020 un premier épisode peu sévère de Covid-19 (fièvrefièvre et gêne respiratoire modérées), confirmé par RT-PCRRT-PCR. Ce premier épisode s'était résolu spontanément et la guérisonguérison avait été confirmée par deux tests PCRtests PCR négatifs en décembre 2020.

    En janvier 2021, le patient est réadmis aux urgences de l'hôpital Louis-Mourier AP-HP pour une récurrence de la fièvre avec gêne respiratoire. Le test PCR SARS-COV-2 se révèle à nouveau positif, et le séquençageséquençage du virus, réalisé au sein du service de virologie dirigé par le Pr Diane Descamps au sein de l'hôpital Bichat-Claude-Bernard AP-HP montre la présence de mutations caractéristiques du variant Sud-Africain 501Y.V2. Le patient a rapidement développé un syndromesyndrome de détresse respiratoire aiguë nécessitant une prise en charge en réanimation par intubation et ventilation mécaniqueventilation mécanique. Il ne présentait aucun stigmatestigmate biologique d'immunodépressionimmunodépression.

    La sérologie SARS-CoV-2 en début d'hospitalisation était positive, suggérant que l'immunité développée à l'issue de la première infection n'a pas permis d'éviter la réinfection par le variant sud-africain. Le virus responsable du premier épisode infectieux n'a pas pu faire l'objet d'un séquençage. Toutefois, la survenue de la première infection un mois avant la première description du variant 501Y-V2 en Afrique du Sud, et trois mois avant son premier signalement en France, écarte la possibilité d'une récurrence de la première infection.

    Des réinfections malgré la présence d'anticorps 

    Les Docteurs Noémie Zucman et Fabrice Uhel rapportent donc dans ce travail, la première description d'une réinfection grave par le nouveau variant sud-africain du virus SARS-Cov2. Si les données épidémiologiques et expérimentales suggèrent qu'une première infection est capable d'induire une immunité protectrice satisfaisante pendant au moins 6 mois, des cas avérés de réinfection malgré la présence significative dans le sang d'anticorps neutralisants ont été rapportés.

    L’impact de ces mutations sur l’efficacité des vaccins n’est pas encore clairement établi à ce jour

    Le variant sud-africain 501Y-V2 s'est rapidement répandu dans le monde entier depuis décembre 2020. Il est caractérisé par la présence de mutations dans les régions codant pour la protéineprotéine Spike qui lui confèrent une plus grande contagiosité. L'impact de ces mutations sur l'efficacité des vaccinsvaccins n'est pas encore clairement établi à ce jour.

    Dans l'attente de données scientifiques complémentaires permettant de mieux évaluer l'immunité croiséeimmunité croisée et l'efficacité des vaccins contre les nouveaux variants du SARS-CoV-2, la plus grande prudence reste de mise et le strict respect des règles barrières demeure une règle essentielle, y compris chez les personnes vaccinées ou ayant déjà présenté un premier épisode de Covid-19.

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