L'une des plus grandes études mondiales portant sur la Covid-19, lors de la première vague de l’épidémie en France, vient d'être publiée. Elle permet de confirmer quelles maladies chroniques et quels états de santé peuvent développer des formes sévères de la maladie et conduire au risque d'hospitalisation, voire de décès. Par ailleurs, d'autres données sont fournies sur les conditions de santé moins fréquentes mais nécessaires pour cibler les populations prioritaires lors des campagnes de vaccination.


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    Trisomie 21, retard mental, greffés du rein et du poumon, dialysés, mucoviscidose et cancer du poumon, représentent sept états de santé chroniques à risque très élevé d'hospitalisation pour la Covid-19Covid-19 et de décès, selon une vaste étude conduite sur plus de 66 millions de Français. Néanmoins, les personnes âgées sont de loin les plus fragiles face à la Covid-19, confirme cette étude d'Epi-Phare, associant l'Assurance maladie Cnam et l'Agence du médicament ANSM, qui porteporte sur les risques de Covid lors de la première vaguevague de l'épidémieépidémie (du 15 février au 15 juin 2020).

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    La quasi-totalité des 47 affections chroniques étudiées (diabètediabète, maladies cardiovasculairesmaladies cardiovasculaires, cancers...) est associée à des risques accrus d'hospitalisation pour Covid et de décès à l'hôpital, à l'exception de la dyslipidémiedyslipidémie (excès de graisse dans le sang), d'après l'étude très détaillée englobant la quasi-totalité de la population française. Pour le diabète (3,8 millions de patients traités en France) par exemple, le risque d'hospitalisation augmente de 64 % et de 75 % pour le décès.

    Vaste et détaillée, l'étude recense de nombreuses pathologies

    Les patients les plus vulnérables face à ce virusvirus, avec des risques accrus d'hospitalisation et de décès, inscrits dans sept cas moins fréquents : trisomie 21 (7 fois plus de risques d'hospitalisation et 23 fois plus de risques de décès), retard mental (4 fois plus de risques d'hospitalisation et 7 fois plus de décès), mucoviscidose (4 fois plus d'hospitalisation, 6 fois plus de décès) et insuffisance rénaleinsuffisance rénale chronique terminale sous dialysedialyse (4 fois plus de risques d'hospitalisation, 5 fois plus de décès).

     Les personnes atteintes de trisomie 21 sont particulièrement vulnérables au coronavirus avec 7 fois plus de risques d’hospitalisation et 23 fois plus de risques de décès. © Getty Images
    Les personnes atteintes de trisomie 21 sont particulièrement vulnérables au coronavirus avec 7 fois plus de risques d’hospitalisation et 23 fois plus de risques de décès. © Getty Images

    S'y ajoutent, le cancer « actif » du poumon, en cours de traitement (3 fois plus de risques d'hospitalisation, 4 fois plus de décès), ainsi que les greffesgreffes rénales (5 fois plus pour l'hospitalisation, 7 fois plus de décès) et du poumon (3 fois plus de risques d'hospitalisation et 6 fois plus pour le décès).

    « L'âge est le principal risque, et de loin, d'hospitalisation et de décès », souligne le professeur Mahmoud Zureik, directeur d'Epi-Phare. Chez les personnes âgées de 85 ans et plus, le risque d'hospitalisation pour Covid-19 est 5 fois plus élevé que chez les 40-44 ans et le risque de décès à l'hôpital dû à cette maladie est plus de 100 fois plus élevé. »

    L'étude confirme aussi que les hommes sont plus à risque que les femmes. Ils ont « 40 % de plus de risque d'être hospitalisés et deux fois plus de risque de décéder de la Covid », indique M. Zureik, professeur d'épidémiologie et de santé publique à l'université de Versailles-Saint-Quentin-en -Yvelines.

    Lors de la première vague, 87.809 personnes (134 pour 100.000 habitants) ont été hospitalisées pour Covid dont 15.661 en sont décédées, selon l'étude n'incluant que les hospitalisations dont le motif principal était la Covid, soit 94 % des cas. L'étude est la plus vaste réalisée sur la Covid et avec autant de pathologiespathologies, assure M. Zureik. Une précédente étude anglaise avait porté sur 18 millions de personnes.