Au-delà d'une expérience douloureuse, la rupture amoureuse a des conséquences sur notre corps ! Les scientifiques s'y intéressent depuis longtemps, au point d'avoir publié, ces dernières années, plusieurs études sur la question.


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    Si un proche sort tout juste d'une séparationséparation douloureuse, gardez pour vous les « c'est la vie » et autres « un de perdu, dix de retrouvés ». La rupture amoureuse, c'est du sérieux, et ce sont les médecins qui le disent ! Tout d'abord, sachez que se séparer d'une personne que l'on aime revient à entrer en cure de désintoxication. Eh oui ! En 2010, des chercheurs américains ont fait passer des IRM à 15 personnes en train de regarder une photo de leur ex dont elles étaient toujours éprises. Les résultats, publiés en 2010 dans le Journal of Neurophysiology ont montré que leur activité cérébrale était sensiblement la même que celle de toxicomanes en manque de cocaïne ! La faute à deux hormones : l'ocytocine et la dopamine.

    Deux hormones à l'œuvre lors de la rupture amoureuse

    L'ocytocine est la fameuse hormone de l'amour, impliquée dans le renforcement des liens sociaux et affectifs. Elle est synthétisée dans le cerveau par l'hypothalamus et libérée par l'hypophyse lors de moments intimes avec l'être aimé : contacts physiquesphysiques, câlins, ou parfois même à la seule pensée de son ou sa partenaire ! Lorsque la relation se termine, la production d'ocytocineocytocine diminue, ce qui peut provoquer un sentiment de détachement, de manque et de solitude. En plus de cela, il faut également apprendre à vivre avec moins de dopamine, l'hormone du système de récompense synthétisée lors de stimuli agréables. Après une rupture, la réduction de la libération de dopamine peut contribuer à une diminution de la motivation et du bien-être. C'est le système dopaminergique que l'on retrouve également à l'œuvre dans le mécanisme de dépendance émotionnelle. Les personnes touchées vivent alors un véritable sevragesevrage !

    Si le cortisol coupe la faim, la diminution de dopamine peut, elle, entraîner un besoin de compenser le manque par la nourriture. © sek_gt, Adobe Stock
    Si le cortisol coupe la faim, la diminution de dopamine peut, elle, entraîner un besoin de compenser le manque par la nourriture. © sek_gt, Adobe Stock

    La rupture amoureuse : un véritable sevrage !

    Dans une autre étude, publiée en 2004 dans The American Journal Of Psychiatry, des chercheurs ont montré le rôle joué par deux autres hormones qui, elles, s'en donnent à cœur joie : le cortisolcortisol et l'adrénalineadrénaline. Sécrété lors d'un épisode de stressstress, le cortisol a pour principal rôle de mobiliser le corps pour qu'il puisse faire face à des situations urgentes, notamment la détresse émotionnelle provoquée par une rupture. Et ses effets sont très réels : perte de sommeil et d'appétit, troubles de l'humeur. Pour réagir face au stress, le cortisol peut compter sur l'adrénaline. Elle est responsable de l'accélération du rythme cardiaque, une augmentation de la pression artériellepression artérielle, une dilatationdilatation des bronchesbronches (pour faciliter la respiration), et une mobilisation des réserves de glucoseglucose pour fournir un surcroît d'énergieénergie. Des sensations qui peuvent aller de l'inconfort à des symptômessymptômes beaucoup plus graves, similaires à ceux d'un infarctus : on parle alors du syndrome de Takotsubo (ou maladie des cœurs brisés). Heureusement, ce phénomène reste très rare, et les scientifiques estiment que le « sevrage » d'une relation amoureuse dure environ trois mois.