Qu'ils soient sur mer, sur terre ou dans les airs, les animaux se sont peu à peu adaptés à leur milieu, où, plus on va vite, moins on risque d'être attrapé par un prédateur. Dans le règne animal, l'Homme est loin d'être le plus rapide, mais il figure parmi les plus endurants. Voici donc le classement des animaux les plus rapides.
L'Homme le plus rapide au monde aujourd'hui est Usain Bolt. Il a battu le record du monde du 100 mètres en le courant en seulement 9,58 secondes. Lors d'une course, il a été flashé à 44 km/h lorsqu'il était en pleine vitesse. Pour le reste du monde, le footing moyen est de l'ordre de 10 km/h. C'est relativement lent par rapport au reste du règne animal, mais on dit que l'Homme est l'un des plus endurants. Dans les airs, les eaux ou sur terre, bon nombre d'espèces sont capables de pointes de vitesse bien supérieures à celle de l'Homme.
Sur les terres, des pointes de vitesse au-delà de 100 km/h
Sa vitesse l'a rendu célèbre : le guépard fait des pointes à plus de 110 km/h, parcourant jusqu'à huit mètres par foulée et quatre foulées par seconde. C'est un superbe sprinter, capable d'accélérer pour atteindre 70 km/h en seulement deux secondes, puis 90 km/h en une seconde de plus. Il tient une vitesse moyenne de 94 km/h sur 500 m, mais ne dépasse pas 49,89 km/h sur les distances plus longues.
Le springbok (ou gazelle à poche dorsale) est une antilope d'Afrique qui n'a pas grand-chose à envier au guépard. Fine et légère, cette gazelle est montée sur ressorts, elle fait des sauts de presque quatre mètres de haut et pointe aussi à plus de 110 km/h sur 400 m. Sa vitesse moyenne est de 88 km/h. En plus, c'est une athlète de fond, pouvant tenir une vitesse de 50 km/h sur six kilomètres.
Le chevreuil pourrait également suivre de près les guépards ou les springboks. Ce cervidé est capable d'atteindre des pointes de vitesse comprises entre 90 et 100 km/h. En endurance, lorsqu'il fuit ses prédateurs, le chevreuil peut facilement tenir une vitesse de 40 km/h sur de longues distances.
En mer, des poissons plus rapides que les mammifères marins
Comme le son, les animaux peuvent se déplacer dans l'eau plus rapidement que sur terre. Le makaire bleu (Makaira nigricans) et l'espadon voilier (Istiophorus platypterus) se disputent la place de l'animal marin le plus rapide. Difficile de statuer entre les deux cousins de la famille des istiophoridés, mais ils dépassent aisément les 110 km/h. Ces pointes de vitesse leur permettent de capturer seiches ou calmars sans trop de peine.
Le requin mako (Isurus oxyrinchus) aurait une vitesse moyenne d'endurance de 50 km/h, mais d'après les chercheurs du ReefQuest Centre for Shark Research, il serait aussi capable d'atteindre 110 km/h en vitesse de pointe. Il pourrait même être encore plus rapide que cela, car le calcul a été effectué au large d'Auckland, à partir de la vidéo d'un requin mako juvénile en train de chasser.
Dans la famille des thons, le thon rouge est le plus gros, mais aussi le plus rapide. Les thons rouges regroupent trois espèces : le thon rouge de l'Atlantique (Thunnus thynnus), le thon rouge du sud (Thunnus maccoyii), et le thon rouge du Pacifique (Thunnus orientalis). Si leur vitesse d'endurance est plutôt en moyenne de 12 km/h, ces thons seraient capables d'atteindre 100 km/h en vitesse de pointe lorsqu'ils chassent.
Dans les airs : les piqués inégalables du faucon pèlerin
Les oiseaux sont de loin les animaux les plus rapides au monde. Certains volent à plus de 200 km/h et ne se posent presque jamais. Les martinets noirs et certaines frégates par exemple ne peuvent pas se poser au sol : on les soupçonne de dormir en volant. On distingue différents types de vols : le vol plané, le vol à voile, le vol stationnaire et le vol en piqué.
En ne considérant que les descentes en piqué, où les oiseaux accélèrent en chutant pour attraper leurs proies, le faucon pèlerin serait le plus rapide. Sa vitesse maximale jamais enregistrée en piqué est de 389 km/h ! En moyenne, le faucon pèlerin plonge à 180 km/h, et plane avec une vitesse de 90 km/h.
L'aigle royal est un rapace capable de suivre de près le faucon pèlerin. En descente en piqué, sa vitesse maximale enregistrée est de 320 km/h, mais qui sait, il peut peut-être aller encore plus vite ! Par ailleurs, il est en moyenne plus rapide que le faucon lorsqu'il plonge. On estime qu'il pique en moyenne à 241 km/h.
Pour les autres oiseaux, il est difficile de dresser un classement, le manque de données fiables et la confusion entre les différentes espèces biaisent quelque peu la hiérarchisation. Les martinets épineux et noirs sont petits mais extrêmement rapides. Leur vitesse moyenne de vol est de l'ordre de 200 km/h, mais il n'est pas improbable que ce petit bolide soit encore plus rapide. Le faucon gerfaut est aussi un rapace rapide. Une équipe de recherche a enregistré un piqué à 209 km/h. Enfin, la frégate (à qui certains bateaux doivent leur nom) vole en moyenne à 153 km/h, mais serait aussi capable de piquer à la vitesse du faucon pèlerin. Difficile à prouver, mais ces oiseaux sont certainement les rois de la vitesse.
L'Homme, même pas une cervelle de moineau On vous dit souvent que vous avez une cervelle de moineau ? C’est un très beau compliment ! Pendant longtemps, pour se rassurer, l’espèce humaine a considéré que l’intelligence était fonction du rapport entre la taille du cerveau et la taille du corps… et elle croyait être la championne, selon ce critère. C’est faux ! Le cerveau humain, représenté ici par Albert Einstein, ne compte que pour 2 à 2,5 % du poids du corps alors que chez le moineau, la proportion s’élève à 7 % ! © Skeeze, Wikipédia, DP et InformiguelCarreño, CC by-sa 4.0
Vitesse : le guépard champion du sprint Le guépard peut se moquer en regardant courir Usain Bolt, recordman du monde du 100 m (9 secondes 58 centièmes) et du 200 m (19 secondes 19 centièmes). Certes, le Jamaïcain reste l’Homme le plus rapide de l’histoire. Lorsqu'il a réalisé ces exploits, il a parcouru la ligne droite à la vitesse moyenne de 37,58 km/h départ arrêté, avoisinant les 45 km/h après environ 80 m de course. Un résultat pourtant bien lent pour un guépard (Acinonyx jubatus) qui franchirait la ligne du 100 mètres en un peu plus de 3 secondes lancé à sa vitesse maximale : 110 km/h. Il mettrait juste un peu plus de temps départ arrêté. © Aktiv I Oslo.no, CC by-nc 2.0, JonathanC Photography, Shutterstock et Aki Sasaki, CC by-nc 2.0
Le ver lacet, un animal de taille Robert Wadlow est reconnu comme étant l’Homme le plus grand du monde avec une taille de 2,72 mètres. Il souffrait d’une hypertrophie de l’hypophyse, ce qui se traduisait par une production excessive d’hormones de croissance, le transformant en géant. Il grandissait encore à 22 ans, lorsqu’il mourut. Mais ce n’est rien comparé à ce que lui oppose le monde animal ! Si tout le monde pense à la girafe (plus grand animal terrestre qui dépasse allègrement les 5 m) ou à la baleine bleue (jusqu’à 30 m de long), on oublie souvent le ver lacet (Lineus longissimus) qui, malgré son petit centimètre de diamètre, détient le titre d’animal le plus long du monde. Certains spécimens dépassent les 55 m ! © Ollyy, Shutterstock et Helena Samuelsson, CC by 3.0
La daphnie rouge, cette puce d'eau qui possède plus de gènes que l'Homme Se rêvant appartenir à l’espèce la plus complexe, l’Homme a un temps estimé que son génome devait être composé de 100.000 gènes, travaillant de concert pour aboutir à une telle perfection. Quelle désillusion quand la carte du génome humain révéla qu’on ne disposait que de 23.000 gènes environ ! Surtout, quelle surprise lorsque l'on découvrit que la daphnie rouge (Daphnia pulex), une puce d’eau transparente de quelques millimètres, en possédait 31.000, soit 8.000 de plus… Alors, le plus haut degré de complexité dépend-il vraiment du nombre de gènes ? © Carl Sagan, DP et Paul Hebert, CC by 2.5
Taille du génome : le protoptère, champion du règne animal Dans chaque cellule humaine (à quelques exceptions près), on trouve un noyau d’ADN long de 3,2 milliards de paires de base. Si on le déplie, on obtient un filament d’environ un mètre, preuve qu’il est extrêmement compacté pour tenir dans une sphère de quelques micromètres. Dans le règne animal, le plus fort de tous est un poisson étrange appelé protoptère éthiopien (Protopterus aethiopicus). Son génome se compose de 132,8 milliards de paires de base. Déplié, le filament d’ADN est long de 45 mètres ! © Luc Viatour et Daderot, DP
Vision : les rapaces nous dépassent ! La vue est un sens particulièrement important pour l’espèce humaine. Nos ancêtres sautant de branches en branches, nous avons hérité de leur capacité à apprécier les distances et de leur sens du détail. Pourtant, les rapaces nous surpassent largement quand il est question de vision ! Doté de la meilleure vue du règne animal, un aigle peut distinguer un objet de 10 cm depuis 1 km de hauteur. À pareille distance, les yeux humains ne perçoivent que des objets de 26 cm. Cet oiseau voit donc 2,5 fois mieux que nous ! © ChristianGeorg, DP et Macro eye, Shutterstock
La loutre de mer, reine des animaux velus L’Homme est recouvert de poils mais, sur la majorité de son corps, ceux-ci sont très courts, ce qui donne l’illusion d’un singe nu, à l’exception de quelques régions, comme le pubis, les aisselles… et le sommet du crâne ! Là-haut, les cheveux se comptent en moyenne au nombre de 150.000, soit une densité de 500 par cm². Une moyenne ridiculement faible à côté de la loutre de mer (Enhydra lutris) qui, elle, comprend aussi 150.000 poils… mais pour chaque cm² ! © Andrew Reding, CC by-nc 2.0 et Celso Pizzolato, Shutterstock
Gestation : l’éléphant, ça dure énormément Chez la femme, la grossesse c’est 9 mois de bons et de moins bons moments : la douleur au moment de l’accouchement est forte et même à la limite de l’intolérable chez certaines. Pourtant, à la naissance, le bébé humain est presque un prématuré tant il n’est pas dégourdi. Une gestation plus longue se traduirait cependant par l’impossibilité physique de laisser passer un être aussi gros par les voies naturelles. L’éléphante, en revanche, doit donner naissance à un éléphanteau de plus de 100 kg, qui, très vite, apprend à marcher. Il faut donc le laisser plus longtemps dans l’utérus : jusqu’à 22 mois ! © Vasilyev Alexander et Andrzej Kubik, Shutterstock
Espérance de vie : la tortue géante des Galápagos, doyenne des animaux Les centenaires sont de plus en plus nombreux. Les progrès de la médecine repoussent chaque année de 3 mois notre espérance de vie. L’aînée de l’humanité, Jeanne Calment, est morte à l’âge de 122 ans. Elle est née en 1875, avant même que Graham Bell n’invente le téléphone, et elle a fini par décéder en 1997, alors que les portables commençaient à coloniser le marché. Si son existence a pu lui paraître longue, qu’en est-il des tortues géantes des Galápagos, qui atteignent assez régulièrement les 150 ans ? Et sans aucun médicament ! Décidément, Jean de la Fontaine avait raison, c’est toujours la tortue qui gagne à la fin… © Bernard Gagnon, GFDL et Lena1, DP
La puce peut sauter 300 fois sa taille ! L’espèce humaine peut se vanter d’avoir franchi les 2 m 45 par l’intermédiaire d’un homme : Javier Sotomayor. C’est déjà énorme, mais bien peu comparé à certains félins comme le puma ou le tigre, qui atteignent au moins 4 m. Cela en devient ridicule en comparaison de la puce, si l’on ramène la performance à la taille de l’animal. L’insecte, qui mesure quelques millimètres, peut en effet sauter 300 fois sa taille. À l’échelle d’un homme d’1 m 80, cela équivaut à un saut de… 540 m. Le plus dur sera la chute ! © Marie-Lan Nguyen et Katja ZSM, CC by 3.0
Saut en longueur : les springboks médaille d'or 30 août 1991, championnats du monde d’athlétisme à Tokyo : au terme d’une compétition épique qui a vu successivement Mike Powell et Carl Lewis battre le record du monde de saut en longueur, le spectacle atteint son apothéose quand ce premier s’élance pour son dernier essai… et améliore la marque de son rival de 4 cm : 8 m 95 ! Une performance exceptionnelle qui perd pourtant de la valeur quand on la compare à celle du springbok (Antidorcas marsupialis), l’antilope sauteuse qui a valu le surnom à l’équipe de rugby sud-africaine. En effet, la gazelle fait facilement des bonds de 15 m. Soit pile deux fois plus que la soviétique Galina Chistyakova, la femme qui a bondi le plus loin (7 m 52 en 1988). Des performances qui ne sont, de toute façon, pas données à tout le monde… © Marie-Lan Nguyen, CC by 3.0 et Johan Swanepoel, Shutterstock
Haltérophilie : le bousier, une force de la nature L’Iranien Hossein Reza Zadeh a fait très fort à l’épaulé jeté en 2004, aux Jeux olympiques d’Athènes. La performance est immense : 263 kg portés à bout de bras. Selon la Fédération internationale d’haltérophilie, aucun autre être humain n’a fait mieux. Mais ce gaillard de 190 kg n’a porté finalement que 1,4 fois son propre poids… C’est déjà pas mal, mais cela amuserait le bousier s’il savait qu’on acclame ce genre de champions. Du haut de ses quelques grammes, l’insecte peut soulever des charges de l’ordre du kilogramme ! Le Britannique Robert Knell s’est livré à une expérience assez inédite pour regarder quelle charge relative le bousier pouvait supporter. Le scarabée portait sur son dos un récipient qui se remplissait d’eau au fur et à mesure. L’animal a finalement arrêté de marcher lorsqu’il portait sur ses épaules l’équivalent de 1.141 fois son propre poids… Il faudra encore beaucoup d’entraînement à Hossein Reza Zadeh avant de soulever 217 tonnes ! © Peter van der Sluijs, GFDL et Pixabay CCO
Vitesse de nage : le voilier de l'Indo-Pacifique, sprinteur des mers Le Brésilien César Cielo est le nageur le plus rapide de l’histoire, détenteur des records du monde du 50 m (20 secondes 91 centièmes) et du 100 m nage libre (46 secondes 91 centièmes). Sur cette seconde distance, il a nagé à 7,7 km/h : il est donc allé plus vite qu'un humain marchant. Bel exploit, sachant malgré tout qu’il a bénéficié d’un plongeon et d’une coulée lui permettant d’améliorer un peu sa moyenne. À titre de comparaison, certains marlins, comme le voilier de l'Indo-Pacifique (Istiophorus platypterus) ici en photo, peuvent atteindre les… 110 km/h ! © Stockphoto mania, Refat, Shutterstock
Apnée : le cachalot maître des profondeurs Dans l'eau, soit on descend en profondeur, soit on tient longtemps, mais il est difficile pour l'Homme de faire les deux ! Ainsi, l’Autrichien Herbert Nitsch est descendu en apnée « no limit » jusqu’à 214 m de profondeur, record du monde homologué, au terme d’une plongée de 4 min 24. De son côté, le Français Stéphane Mifsud tient 11 mn 35 s la tête sous l’eau au niveau de la surface, sans bouger. Des performances surnaturelles ! Pourtant, il y a beaucoup mieux parmi les mammifères. Le cachalot va ainsi se nourrir jusqu’à 2.000 m de profondeur, après plus d’une heure sans être remonté respirer ! © Gabriel Barathieu, CC by-sa 2.0 et Dudarev Mikhailn, Shutterstock
Altitude : les oies à tête barrée dépassent l’Everest Le 29 mai 1953, l’alpiniste néo-zélandais Edmund Hillary et le Sherpa Tensing Norgay devinrent les premiers êtres humains à atteindre le toit du monde, le mont Everest, qui culmine à 8.848 m. Des températures glaciales, des niveaux d’oxygène très bas… si haut, le terrain est très hostile. Cela n’empêche pourtant pas les oies à tête barrée (Anser indicus) de voler en formation à des altitudes de 9.000 m ! © Travel Stock, Raju Soni, Shutterstock
Le gecko, champion de l'escalade L’Homme a toujours rêvé de prendre de la hauteur et s’amuse à grimper sur ce qu’il trouve en milieu naturel (falaises, roches, etc.). Certains s’attaquent même aux constructions humaines. C’est le cas par exemple d’Alain Robert, surnommé le Spiderman français, du fait des nombreux gratte-ciel qu’il a escaladés à mains nues et sans être assuré. Pour le gecko, cette performance qui nous paraît inouïe relève de la normalité. Il possède des pattes extrêmement adhésives, montées de fines lamelles qui profitent des anfractuosités les plus fines du décor. Les chercheurs veulent s’en inspirer pour développer des robots tout-terrain. © Photobac et Kittipong053, Shutterstock
Les gerris, ces insectes qui marchent sur l'eau Il est des animaux assez extraordinaires. Le genre Gerris regroupe différentes espèces d’insectes dotées d’une capacité spéciale : ils peuvent marcher sur l’eau. Ils profitent de leur légèreté et de terminaisons hydrophobes au bout de leurs pattes pour flotter, un peu comme s'il y avait de l’huile sur de l’eau. Naturellement, il est impossible pour l’Homme de réaliser une telle performance. Alors, pour se donner l’illusion de dompter la nature, il s’est créé une planche de surf et la laisse courir devant les vagues. © MarkMirror et Trubavin, Shutterstock
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