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    Les îles cernées par l'océan sont très exposées aux impacts du réchauffement climatiqueréchauffement climatique. La montée des eaux, la multiplication de très fortes tempêtestempêtes, les marées géantes menacent l'intégritéintégrité du territoire des États insulaires, mais aussi leurs ressources en eau et en terres agricoles, leur économie et leurs cultures. Les îles sont de parfaits laboratoires pour suivre l'impact des changements globaux sur la biodiversitébiodiversité. Elles sont des sentinelles, des gardiennes de notre Planète tout entière.

    Coucher de soleil aux Caraïbes. © Tpsdave, DP
    Coucher de soleil aux Caraïbes. © Tpsdave, DP
    L’archipel des Maldives est très vulnérable face à la montée des eaux. © Alexis Rosenfeld, reproduction interdite
    L’archipel des Maldives est très vulnérable face à la montée des eaux. © Alexis Rosenfeld, reproduction interdite

    Sans bases arrière, cernés par l'océan, certains habitants des îles craignent de devoir quitter leur pays inondé, ou devenu inhabitable. « Le changement climatique affecte tous les pays de la planète à des degrés divers. Cependant, il est ironique de constater que les pays les plus petits et les plus pauvres, qui contribuent le moins à l'effet de serreeffet de serre, sont en train de payer le prix ultime, afin que les modes de vie et le développement de certains pays soient maintenus. » Anote Tong, Président de Kiribati, 5e Conférence globale sur les océans, Paris, 6 mai 2010.

    Les îles – par leur taille réduite – ressentent rapidement l'impact des modifications environnementales. © Alexis Rosenfeld, reproduction interdite
    Les îles – par leur taille réduite – ressentent rapidement l'impact des modifications environnementales. © Alexis Rosenfeld, reproduction interdite

    La montée des eaux : une menace multiple

    Beaucoup d'îles coralliennes comme les îles Marshall, les îles au large de la Papouasie, Tokelau, les atollsatolls de Polynésie ou Kiribati culminent à quelques mètres à peine au-dessus de la mer. Elles sont menacées par la montée des eaux qui a atteint 10 à 20 centimètres en un siècle. Ce phénomène lié au réchauffement climatique pourrait submerger une partie des terres et accentuer l'érosion des côtes. Le réchauffement du climatclimat a aussi pour conséquence une augmentation des tempêtes les plus violentes - ouragans, cyclones - qui provoquent des inondationsinondations et des destructions catastrophiques pour les Hommes. Chaque année, les îles des Caraïbes sont frappées de plein fouet par les ouragansouragans. On dénombre en moyenne huit ouragans par an dans l'Atlantique nord (année record : 2005 avec 22 ouragans).

    Deux îles de la province indonésienne de Sumatra du Sud ont récemment disparu en raison de la montée des eaux.

    La perte de réserves d'eau douceeau douce et de terres fertiles suite à l'invasion d'eau salée est un phénomène déjà constaté dans de nombreux États insulaires comme Kiribati, Tuvalu ou les Maldives où des nappes phréatiquesnappes phréatiques sont envahies par l'eau de mer. Des marées géantes balayent de plus en plus souvent le littoral, déposant du sel qui laisse les sols infertiles. D'autre part, le réchauffement bouleverse les équilibres écologiques et menace la biodiversité marine et terrestre. Les espècesespèces sont affectées par les modifications de l'environnement et celles qui sont incapables de s'adapter se déplacent ou disparaissent...

    La pêchepêche et l'agricultureagriculture subissent les conséquences de ces phénomènes. Les populations insulaires les plus touchées vont peut-être devoir être déplacées sur le continent. Tuvalu, 26 km2 d'atolls (en plein océan Pacifique) qui culminent à 4,5 mètres environ, est déjà touché par l'exode. Dix mille habitants peuplent ces terres soumises aux marées et à l'érosion des terres. Le pays pourrait devenir inhabitable d'ici 2050. Plus de 3.000 Tuvaluans vivent déjà en Nouvelle-Zélande où ils veulent maintenir leur culture et leur identité vivantes.

    Maisons construites sur une île artificielle aux Seychelles. © Alexis Rosenfeld, reproduction interdite
    Maisons construites sur une île artificielle aux Seychelles. © Alexis Rosenfeld, reproduction interdite

    Les initiatives pour préserver l'environnement insulaire

    Un autre État très menacé par l'impact du réchauffement est la République des Maldives. Pour alerter l'opinion, le Conseil des ministres d'octobre 2009 s'est tenu en plongée, autour d'une table installée sous l'eau à 6 mètres de profondeur ! En combinaison et équipés de bouteilles, le président Mohamed Nasheed et une dizaine de ministres ont signé une résolutionrésolution appelant à la réduction des émissions de CO2 au niveau mondial.

    Les insulaires luttent contre ces bouleversements de l'environnement en protégeant leurs côtes, en adoptant un habitat adapté, en développant une meilleure gestion de l'eau et des sols. Face au changement climatique et aux enjeux environnementaux, ils sont les pionniers d'une meilleure gestion et préservation de notre Planète.

    Aux Maldives, où deux îles artificielles surélevées protégées par des digues ont été construites pour gagner des terres sur la mer, des mesures ont été prises pour protéger les terres. Les récifs coralliensrécifs coralliens qui forment un rempart sur la côte contre l'assaut des vaguesvagues sont préservés et des élevages de coraux renforcent cette protection naturelle. L'éducation à l'environnement se généralise. Une taxe payée par les touristes finance ces programmes d'adaptation au réchauffement climatique.

    Poulpe géant. © iStock Photo, reproduction interdite
    Poulpe géant. © iStock Photo, reproduction interdite

    En Polynésie, la création de parcs marins ou d'aires marines protégées contribue à préserver la bonne santé des écosystèmesécosystèmes marins le long des côtes. À Kiribati et aux îles Samoa, des programmes de replantation des mangrovesmangroves sont mis en place. Mais ces mesures doivent s'accompagner d'une prise de conscience mondiale. Si les insulaires peuvent inspirer les habitants du monde entier par la mise en place de solutions dont nous allons tous avoir besoin, un changement de nos sociétés et de nos modes de vie dans les pays les plus riches sera nécessaire pour limiter les émissions de gaz à effet de serregaz à effet de serre. Comme le dit Dessima Williams, présidente de l'Aosis, Alliance des petits États insulaires : « Nous dans les îles, si nous sommes menacés, tout le monde est menacé, si nous sommes forts, tout le monde est fort. »