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La température globale des océans n'en finit plus de battre des nouveaux records. Après avoir atteint la barre symbolique des 21 °C le 16 mars dernier -- du jamais-vu --, celle-ci se hisse désormais à 21,1 °C depuis le 1er avril. Elle s'est maintenue à ce niveau record tout au long des derniers jours, dépassant de +0,2 °C le pic déjà atteint début avril 2020 avec 20,9 °C. Les relevés de températures ne remontent que depuis 1981, la période du 1er au 5 avril 2023 est donc la plus chaude enregistrée depuis environ 40 ans.

Un océan à la chaleur record alors même que Le Niño n'a pas débuté

Ce qui est étonnant, c'est qu'un nouveau pic se produise actuellement, juste après un hiverhiver marqué par le phénomène climatique La NiñaLa Niña. Cette anomalieanomalie froide d'une partie des eaux du Pacifique a un effet refroidissant sur le climatclimat mondial : la hausse des températures des océans, malgré La Niña, est donc particulièrement inquiétante et prouve l'intensité du réchauffement climatiqueréchauffement climatique. Sur le graphique interectif de Climate Reanalyzer, on constate l'extraordinaire hausse continue de la température des océans entre 1981 et 2023 :

En noir tout en haut, la courbe de la température des océans 2023, en orange celle de 2022. © Climate Reanalyzer
En noir tout en haut, la courbe de la température des océans 2023, en orange celle de 2022. © Climate Reanalyzer

Si la température moyenne des quatre premiers mois de l'année 2023 se situe sous le niveau de celle de l'année 2016 (la plus chaude au niveau global à ce jour), celle-ci a subitement décollé et dépassé 2016 à partir de mi-mars. Un changement peut-être lié, en partie, à la fin du phénomène La Niña et à l'installation progressive de son homologue chaud El Niño même si celui-ci n'a pas encore réellement débuté.

Un tel niveau de températures dans les océans n'est pas une bonne nouvelle à l'approche de la saisonsaison des ouragansouragans : la chaleur de l'eau est le carburant principal des phénomènes cycloniques.


Un record de température pour les océans du monde

Article de Nathalie MayerNathalie Mayer, écrit le 22 mars 2023 

Que la température moyenne des océans du monde atteigne son maximum au mois de mars, ce n'est pas étonnant. Le résultat d'un été qui s'achève dans l'hémisphère Sudhémisphère Sud. Mais cette année, la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAANOAA, États-Unis) révèle que la température des eaux, prises entre 60° nord et 60° sud, a atteint un record (depuis le début des mesures en 1981) de 21 °C le 16 mars. Alors même que nous sortons d'une longue période La Niña rafraîchissante, c'est plus qu'en 2016, à la fin d'un puissant phénomène El NiñoEl Niño réchauffant !

Ce même jour, la température de l'Atlantique Nord frôlait les 20 °C, pour une moyenne sur la période 1982-2011 de l'ordre de... 19,25 °C, marquant pour notre océan quelque 10 jours consécutifs de températures record. Rappelons que pour l'Atlantique Nord, cette période de l'année est la plus froide. Pas plus tard que l'année dernière, notre océan avait établi, au mois de septembre, un record à 24,9 °C.

L'ennui, lorsque les températures de l'océan augmentent ainsi, c'est que la fonte des glaces de mer s'accélère et que l'évaporation augmente également. Les précipitationsprécipitations se font plus nombreuses. Une sorte de couvercle d'eau douceeau douce fraîche peut alors se former sur l'Atlantique Nord. Les échanges de chaleurchaleur entre l'océan et l'atmosphèreatmosphère deviennent plus difficiles. Et la chaleur en excès est renvoyée vers l'océan ArctiqueArctique. Là, elle pourrait participer -- avec la fontefonte du pergélisolpergélisol et des glaces de mer -- au déséquilibre des fonds. Et finalement déclencher de véritables éruptions de méthane, un puissant gaz à effet de serregaz à effet de serre.