Les variations naturelles de températures à la surface de l’océan Atlantique ont une influence forte sur le climat de tout l’hémisphère nord. Et des chercheurs viennent tout juste de montrer que leurs pics montent de plus en plus haut. 3.000 ans que les températures de l’Atlantique n’ont pas été aussi élevées.


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    L'oscillation atlantique multidécennale (OAM) correspond à des variations naturelles de températures à la surface de l'océan Atlantique sur des périodes allant de quelques décennies à un siècle. Et elle influence fortement le climat de notre hémisphère nord. Lorsque les températures sont hautes, on observe un plus grand nombre d'ouragans intenses, par exemple. D'où l'importance de bien comprendre sa dynamique.

    Pour cela, des chercheurs de l'université du Massachusetts (États-Unis) et de l'université du Québec (Canada) ont analysé des relevés de températures, des carottes de glacecarottes de glace et des sédimentssédiments, notamment du côté du lac de l'île d'Ellesmere. Cette région de l'ArctiqueArctique canadien est en effet sous l'influence marquée de l'OAM. Et ces travaux ont permis aux chercheurs de confirmer que l'oscillation atlantique multidécennale peut être tracée au moins jusqu'à 3.000 ans dans le passé. Leur conclusion : les pointes de température de l'OAM augmentent régulièrement depuis la fin du dernier petit âge glaciaire, vers 1860, dépassant largement les normales naturelles.

    L’oscillation atlantique multidécennale (OAM) peut amplifier ou atténuer le réchauffement climatique anthropique. <em>« Les eaux de surface de l’Atlantique ont été constamment chaudes depuis 1995 environ. Nous ne savons pas si les conditions vont bientôt passer à une phase plus froide, ce qui soulagerait le réchauffement accéléré de l’Arctique. Mais si le réchauffement de l’Atlantique se poursuit, des conditions atmosphériques favorisant une fonte plus sévère des calottes glaciaires sont à prévoir au cours des prochaines décennies »</em>, prévient Raymond Bradley, chercheur, dans un communiqué de l’université du Massachusetts (États-Unis). © Photocreo Bednarek, Adobe Stock
    L’oscillation atlantique multidécennale (OAM) peut amplifier ou atténuer le réchauffement climatique anthropique. « Les eaux de surface de l’Atlantique ont été constamment chaudes depuis 1995 environ. Nous ne savons pas si les conditions vont bientôt passer à une phase plus froide, ce qui soulagerait le réchauffement accéléré de l’Arctique. Mais si le réchauffement de l’Atlantique se poursuit, des conditions atmosphériques favorisant une fonte plus sévère des calottes glaciaires sont à prévoir au cours des prochaines décennies », prévient Raymond Bradley, chercheur, dans un communiqué de l’université du Massachusetts (États-Unis). © Photocreo Bednarek, Adobe Stock

    Le réchauffement climatique probablement responsable

    Les chercheurs ont aussi étudié des carottes plus finement résolues, couvrant les 230 dernières années et venant du sud de l'Islande. Là, les Turborotalita quinqueloba, des créatures à carapaces qui raffolent d'une eau froide, semblent vouloir se faire de plus en plus rares. Et même de plus en plus rapidement rares.

    Selon les chercheurs, ces résultats montrent que le réchauffement récent de la surface de l’océan Atlantique est sans précédent. Nous venons de connaître sa décennie la plus chaude depuis au moins 2.900 ans. Il existe certes des facteurs naturels susceptibles d'influencer cette élévation de température. Mais les scientifiques assurent qu'il n'est pas possible de ne pas y voir un autre impact du changement climatique anthropique.