Cette décennie est celle des océans avec le One Ocean summit qui se tient à Brest du 9 au 11 février 2022. Son objectif est de mobiliser les acteurs intéressés du monde entier pour les sensibiliser à la dégradation de l’océan et prendre des mesures de prévention et de soutien. 


au sommaire


    Cette décennie va connaître un grand mouvementmouvement pour la protection de l'océan grâce au sommet One Ocean, le premier du genre. Ce mercredi 9 février commence à Brest cet événement de trois jours organisé avec le soutien des Nations unies, dont l'un des objectifs est de sensibiliser à la dégradation de l’océan et de ses écosystèmes. Pour ce faire, sont organisés plus de 30 ateliers, forums, rencontres ainsi qu'un rassemblement d'une vingtaine de chefs d'État et de gouvernement, de 500 personnalités représentant plus de 65 pays, et plus de 100.000 participants sont attendus en ligne.

    Le rôle des océans et nos lacunes

    Les océans sont d'une grande importance car ils rendent de nombreux services : ils produisent de l'oxygène, régulent le climat, atténuent le réchauffement de l'atmosphère et sont remplis de richesses biologiques impressionnantes. Mais, avec le changement climatiquechangement climatique, les eaux se réchauffent, perdent leur oxygène et s'acidifient compromettant leur rôle de régulateur climatique. Il est donc primordial de soigner et de conserver les systèmes océaniques dans un bon état pour que la Terre puisse bien se porter. 

    Plus de 70 % de la surface de la Terre est recouverte par l'Océan mondial qui atteint des profondeurs moyennes d’environ 4.000 mètres. Il abrite la majorité des espèces vivantes sur Terre (les estimations varient entre 50 à 80 %). Il participe grandement à la production de l’oxygène et absorbe les émissions anthropiques de CO<sub>2</sub> qui, malheureusement aujourd'hui, conduisent à son acidification. © Budimir Jevtic, Adobe Stock
    Plus de 70 % de la surface de la Terre est recouverte par l'Océan mondial qui atteint des profondeurs moyennes d’environ 4.000 mètres. Il abrite la majorité des espèces vivantes sur Terre (les estimations varient entre 50 à 80 %). Il participe grandement à la production de l’oxygène et absorbe les émissions anthropiques de CO2 qui, malheureusement aujourd'hui, conduisent à son acidification. © Budimir Jevtic, Adobe Stock

    Cependant, les scientifiques manquent énormément de connaissances sur cette mystérieuse étendue bleue couvrant les trois quarts de la Planète : les impacts cumulatifs du changement climatique ne sont pas encore évalués, seuls 5 % du plancher océanique total ont été cartographiés dont seulement 1 % en haute résolutionrésolution ; des millions d'espèces restent encore inconnues et bien plus encore. Ainsi, les défis principaux pour l'actuelle décennie 2021-2030 qui vont être abordés pendant le sommet de Brest sont la protection, la gestion des espaces marins et des ressources marines, le verdissement des activités humaines en mer et surtout l'approfondissement des connaissances sur les océans. 

    De plus, sensibiliser de la communauté internationale et élever le niveau de l'ambition collective permettront une prise de conscience écologique pour comprendre le rôle que jouent les océans afin d'atténuer le changement climatique, l'intérêt d'une protection des écosystèmes marins et biologiques, la nécessité de la préservation des ressources et de la lutte contre la pollution plastiqueplastique.

    La communauté scientifique mobilisée mais sur ses gardes

    Ce mouvement prend une ampleur considérable avec une mobilisation de plus de 2.000 chercheurs du CNRS travaillant sur les systèmes océaniques dans une cinquantaine de laboratoires. Cette organisation montre également une interdisciplinaritéinterdisciplinarité remarquable en regroupant aussi bien les sciences de l'océan que du climat, la philosophie, la sociologie, la biodiversitébiodiversité, le droit maritime et d'autres encore.

    Il est rare d'avoir des images de ces créatures abyssales. Les grands fonds marins sont des environnements difficiles d'accès en raison des conditions de températures et de pression qui y règnent. Ils sont seulement trois à avoir exploré le point le plus profond connu. © Vladvictoria, Pixabay
    Il est rare d'avoir des images de ces créatures abyssales. Les grands fonds marins sont des environnements difficiles d'accès en raison des conditions de températures et de pression qui y règnent. Ils sont seulement trois à avoir exploré le point le plus profond connu. © Vladvictoria, Pixabay

    Une partie de la communauté scientifique est cependant sur ses gardes concernant la découverte des grands fonds marins dont 75 % restent encore inconnus. Leur exploration attise la curiosité et leur connaissance permettrait de trouver des solutions dans notre contexte d'urgence. Cependant, certains scientifiques redoutent que ces explorations visent à devenir des exploitations minières et que l'économie prenne l'ascendant sur la protection des écosystèmes. Ils craignent que les fonds marins ne soient endommagés sévèrement avant que tous les mystères de ces abysses ne soient compris.