Trésor de biodiversité, les îles Galápagos sont l’une des pierres angulaires du combat pour la préservation des espèces. Bonne nouvelle : les chercheurs pensent avoir découvert de nouveaux éléments qui pourraient améliorer la protection de leur écosystème face à la menace grandissante du changement climatique.


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    Les îles Galápagos sont l’un des plus précieux écrins de biodiversité que la Terre possède. Hôtes d’un vivier d’espèces endémiques qui avaient attiré jusqu'à elles le célèbre scientifique Charles DarwinCharles Darwin, elles rejoignent le patrimoine mondial de l'Unesco en 1978, pour y rester. Mais en dépit des efforts de conservation mis en place pour le protéger, force est de reconnaître que l'archipel en lui-même offre en apparence un habitat bien peu favorable à l'épanouissement des créatures qu'il abrite. Rocheux, dénué de précipitations ou d'une végétation abondantes, il cache bien le secret qui permet aux espèces d'y florir.

    À l’interface de l’eau et du vent

    Un mécanisme crucial, découvert il y a plusieurs décennies par les scientifiques, permet actuellement à la vie de s'épanouir aux Galápagos : des aquifères riches en nutrimentsnutriments situés le long des côtes. Ceux-ci fournissent en effet les éléments nécessaires à la prolifération du phytoplancton, un pilier essentiel de la biodiversitébiodiversité sur les îles. Mais les mécanismes alimentant ces sources et leur sensibilité aux variations climatiques demeuraient jusqu'à présent méconnus, rendant difficile l'établissement d'un pronosticpronostic quant à leur santé future.

    Une nouvelle étude, parue dans la revue Scientific Reports, propose aujourd'hui de jeter la lumièrelumière sur ces éléments. Une équipe multidisciplinaire des universités San Francisco de Quito et de Southampton, ainsi que du Centre national équatorien d'océanographie, a pour cela travaillé à la modélisationmodélisation de la circulation océanique régionale autour des îles. Cette carte haute résolutionrésolution leur a permis de constater que les ventsvents du Nord donnaient naissance à d'importantes turbulencesturbulences sur les fronts océaniques à l'ouest de l'archipel. Ces turbulences provoquent à leur tour l'apparition d'un fort contrastecontraste de température le long de la côte, amenant les eaux profondes et les nutriments qu'elles contiennent à remonter vers la surface.

    Ces images en fausses couleurs offrent un aperçu de la concentration de phytoplancton le long des côtes de l'archipel des Galápagos. © Nasa Earth Observatory
    Ces images en fausses couleurs offrent un aperçu de la concentration de phytoplancton le long des côtes de l'archipel des Galápagos. © Nasa Earth Observatory

    Mieux comprendre pour mieux défendre

    Armés d'une meilleure compréhension de ces phénomènes, les chercheurs espèrent désormais être mieux à même de prédire et de contrôler l’influence du changement climatique sur ces régions fragiles. « Nos résultats montrent que les remontées d'eau des Galápagos sont contrôlées par des interactions atmosphèreatmosphère-océan très localisées », explique Alex Forryan, de l'université de Southampton. « Il faut maintenant se concentrer sur ces processus pour surveiller l'évolution de l'écosystèmeécosystème des îles et atténuer sa vulnérabilité au changement climatiquechangement climatique du XXIe siècle. »

    Son collègue, Alberto Naveira Garabato, renchérit : « Ces nouvelles connaissances sur l'endroit et la manière dont se produit l'injection de nutriments des grands fonds marins dans l'écosystème des Galápagos servent de base aux plans actuels d'expansion de la réserve marine des Galápagos et d'amélioration de sa gestion face aux pressionspressions croissantes du changement climatique et de l'exploitation humaine. »