Selon les renseignements américains, la Russie serait en train de mettre au point un satellite doté d’un armement nucléaire. Cette menace est-elle crédible ?


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    Goldeneye, un redoutable satellite de l'époque soviétique est détourné pour exploiter son arme à impulsion électromagnétique pour engendrer une crise financière internationale. C'était de la fiction et l'agent James Bond incarné par Pierce Brosnan était alors parvenu à neutraliser cette menace. La réalité pourrait-elle encore une fois dépasser la fiction, étant donné le niveau de tension internationale entre la Russie et l'Occident depuis l'invasion de l'Ukraine le 24 février 2022 ? C'est en tout cas ce que suggère le Républicain Mike Turner, président de la Commission permanente sur le renseignement de la Chambre des représentants. D'après ses sources issues des services de renseignement américains, la Russie serait en train de développer une arme nucléaire pour détruire des satellites dans l'espace. Il s'agirait d'une grave menace, mais pour laquelle, il n'y aurait pas d'urgence selon les informations de Reuters émanant d'une source. Selon cette dernière, les États-Unis auraient même fait part de cette inquiétude auprès de leurs partenaires européens.

    Une arme nucléaire en orbite, vraiment ?

    Reste que la préparation d'une telle arme « nucléaire » serait surprenante. De l'armement conventionnel tirés depuis le sol pourrait largement suffire pour neutraliser des satellites ennemis. C'est d'ailleurs ce que la Russie avait fait en novembre 2021 pour détruire l'un de ses vieux satellites. Une opération qui avait d'ailleurs mis en danger la Station spatiale internationale (ISSISS) en raison d'un nuagenuage de débris. Autant dire que les dommages collatéraux pour ses propres satellites et ceux de ses alliés pourraient être contreproductifs pour la Russie.

    Il est plus probable qu'un armement électromagnétique, à l'instar du fameux Goldeneye, soit largement plus efficace. À moins que la Russie compte déployer de l'armement nucléaire à destination de cibles terrestres pour renforcer sa dissuasion. Ce cas de figure reste discutable, puisqu'il viendrait violer un traité sur l'espace datant de 1967 qui interdit tout objet transportant des armes de destruction massives, dont nucléaires, en orbiteorbite. Mais comme on l'a appris avec l'invasion de l'Ukraine, la Russie peut passer outre le respect du droit international pour tenter d'atteindre ses objectifs. En attendant d'en savoir plus, de son côté, le Kremlin affirme que les allégations ne sont que des ruses et mensonges de la part des États-Unis.