Un nouveau petit séisme a été enregistré hier dans la région où ont lieu habituellement les essais nucléaires nord-coréens. Bien que d’origine naturelle, cette sismicité suggère que les précédents essais ont pu endommager la structure du sous-sol et déstabiliser certaines failles.


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    Le sol tremble en ce moment en Corée du Nord, et pas n'importe où. C'est l’office météorologique sud-coréen qui attire notre attention à ce propos. Il révèle en effet que, depuis plusieurs mois, plusieurs petits séismes se sont produits dans la région de Kilchu, dans la très fermée Corée du Nord. Une région que l'on sait abriter le site d'essais nucléaires de Punggye-ri.

    Dernier en date, un séisme de magnitudemagnitude 2,4 qui est survenu ce jeudi 11 janvier 2024. Nouvel essai nucléaire ? Que nenni ! nous indiquent les Sud-Coréens, qui bien évidemment suivent tout cela de très, très près. L'épicentreépicentre est en effet situé à une vingtaine de kilomètres de profondeur. Il s'agit donc d'un séisme d'origine naturelle. Mais les essais nucléaires pourraient toutefois avoir une implication dans cet événement.

    Une sismicité induite par les essais nucléaires

    Il est évident qu'un essai nucléaire ne peut passer inaperçu, du moins pour les sismologues des pays limitrophes. Comme le rappelle cet article du journal Le Monde, le dernier essai en date, réalisé en 2017, avait provoqué une secousse de magnitude 6,3 qui avait été ressentie sur des milliers de kilomètres à la ronde. L'analyse des ondes produites avait même permis de déterminer la puissance de la bombe utilisée : 250 kilotonnes, c'est-à-dire près de 17 fois plus que celle larguée sur Hiroshima.

    Les enregistrements sismiques (réalisés en Chine) des différents essais nucléaires réalisés par la Corée du Nord. On note la puissance du dernier en date qui a produit un séisme de magnitude 6,3. © Sakvaka, <em>Wikimedia Commons</em>, domaine public
    Les enregistrements sismiques (réalisés en Chine) des différents essais nucléaires réalisés par la Corée du Nord. On note la puissance du dernier en date qui a produit un séisme de magnitude 6,3. © Sakvaka, Wikimedia Commons, domaine public

    Les petits évènements sismiques des derniers mois ne sont donc clairement pas associés à ce type de test. La hausse de cette sismicité et la localisation des épicentres suggèrent qu'il existe pourtant un lien. Il est en effet tout à fait probable que la puissance des précédents essais nucléaires ait fragilisé le socle rocheux de la région, entraînant une déstabilisation des failles en profondeur.