L’explosion simultanée des 17.000 ogives nucléaires disponibles dans le monde signerait-elle la fin de l’Humanité ? Elle entraînerait en tout cas des conséquences dévastatrices pour l’environnement et la santé, plongeant la planète dans un hiver nucléaire de plusieurs années.


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    Plus de 17.000 armes nucléaires sont détenues par neuf pays dans le monde, selon la cotation mondiale Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires (Ican). « Les États-Unis et la Russie maintiennent environ 2.000 de leurs armes nucléaires en état d'alerte, autrement dit prêtes à être utilisées en quelques minutes, alerte l'organisation. Une seule tête nucléaire, si elle explosait au-dessus d'une grande ville, pourrait tuer des millions de personnes et ses effets persisteraient pendant des décennies. »

    Une explosion d’une puissance de 3 milliards de tonnes de TNT

    Selon l'Ican, il suffirait de 1.000 têtes nucléaires, soit 5 % des réserves mondiales pour rendre la planète inhabitable. La chaîne scientifique YouTubeYouTube Kurzgesagt­ - In a Nutshell a calculé qu'il suffit de trois bombes nucléaires pour détruire intégralement une ville de plus de 100.000 habitants, ce qui signifie que l'on pourrait largement anéantir la moitié de l’Humanité avec l'arsenal disponible. Si toutes les bombes nucléaires mondiales explosaient au même endroit (par exemple au milieu de la forêt amazonienne), il se produirait une déflagration dégageant une énergie de 3 milliards de tonnes de TNT, l'équivalent de 15 éruptions comme celle du Krakatoa de 1883. Cela produirait une boule de feu de 50 kilomètres de diamètre qui enflammerait tout dans un rayon de 250 kilomètres autour de l'explosion. Un champignon atomique de 50 kilomètres de hauteur projetterait dans l'atmosphèreatmosphère des milliards de particules de cendres et de poussières radioactives, qui se dissémineraient sur toute la planète selon le ventvent.
     

    Si toutes les bombes nucléaires explosaient en même temps. © Kurzgesagt, YouTube

    Un hiver nucléaire provoquerait un nouvel âge glaciaire

    D'après l'Ican, 150 millions de tonnes de fumée seraient émises dans la stratosphèrestratosphère, ce qui entraînerait une réduction de 45 % des précipitationsprécipitations dans le monde et le refroidissement de 7 à 8 °C de la température moyenne au sol, soit davantage qu'à l'ère glaciaire. Les particules radioactives causeraient une réduction grave et prolongée de la couche d'ozonecouche d'ozone, avec une augmentation du rayonnement ultraviolet et des cancers de la peaucancers de la peau, ainsi qu'une destruction de la vie marine.

    Cancer et contamination des sols

    Dans une ville à forte densité, une bombe de type Hiroshima causerait jusqu'à 870.000 décès dans les premières semaines. « Si 500 ogives frappaient les grandes villes américaines et russes, 100 millions de personnes mourraient dans la première demi-heure, et des dizaines de millions seraient mortellement blessées », assure l'Ican. La plupart des survivants décèderaient dans les mois qui suivent d’irradiation et d'épidémiesépidémies. Mais les effets pourraient perdurer à plus long terme encore : on estime que le risque de cancer de la thyroïdecancer de la thyroïde et du sang chez les enfants exposés continue d'augmenter même 10 ans après et qu'il existe même des effets héréditaires. Les retombées radioactives contamineraient également les plantes et animaux qui deviendraient impropres à la consommation pour des dizaines d'années.

    Rassurons-nous, une telle explosion nucléaire est hautement improbable : aucune attaque n'a d'ailleurs été lancée depuis la seconde guerre mondiale malgré les tensions extrêmes durant la guerre froide et l'impressionnant arsenal nucléaire accumulé par les différents pays.