À l'origine axé sur l'optimisation économique en prolongeant la durée de vie orbitale des satellites, le service en orbite prend aujourd'hui une dimension stratégique, suscitant l'intérêt de la Force spatiale des États-Unis. Reconnaissant les avantages opérationnels que ces services en orbite sont capables de fournir, elle a récemment confié à Astrocale US un contrat visant à développer un ravitailleur spatial pour ses satellites militaires d’ici 2026.


au sommaire


    Le service en orbite, actuellement en phase rapide de développement et d'essais en vol, promet des avancées technologiques qui suscitent un vif intérêt, notamment de la part de la force spatiale des États-Unis (United States Space Force ou USSF). Ce domaine offre des horizons économiques prometteurs, notamment dans le contexte où les satellites de télécommunications génèrent des chiffres d'affaires annuels considérables, et où le marché de l'exploitation des données issues de l'observation de la Terreobservation de la Terre connaît une croissance exponentielle, touchant divers secteurs. La continuité des observations et des services fournis par les satellites de communications est donc cruciale.

    Voir aussi

    La maintenance des satellites en orbite pourrait être une force de dissuasion spatiale

    Le carburant, facteur déterminant pour la durée de vie des satellites

    Dans un contexte où la réparation et le ravitaillement en orbite deviennent des solutions économiquement préférables au remplacement des satellites, le service en orbite présente aussi un intérêt particulier pour les satellites militaires. Ces services peuvent répondre à des besoins opérationnels clairement identifiés par la Force spatiale des États-Unis. Au-delà des considérations économiques, il s'agit de maintenir la disponibilité opérationnelle des satellites militaires aussi longtemps que possible. Outre la panne technique, le carburant est le principal facteur limitant dans la durée de vie des satellites : quand les réservoirs sont vides, les satellites ne sont plus contrôlables ni pilotables, et deviennent donc inutilisables.

    Dans cette perspective, Astrocale US développe, dans le cadre d'un contrat de 25,5 millions de dollars, un ravitailleur spatial pour le compte de la Force spatiale des États-Unis. Ce ravitailleur, l'APS-R (Astrocale Prototype Servicer for Refueling) aura pour mission de ravitailler en hydrazine les satellites militaires américains compatibles en orbite géostationnaire, à près de 36 000 kilomètres d'altitude. Selon Ron Lopez, président et directeur général d'Astroscale U.S, leurs « satellites ravitailleurs en orbite augmenteront, à terme, la portée et la mobilité des satellites en orbite, permettant à l'USSF d'optimiser l'utilisation de ses actifs opérationnels » et de préciser que l'APS-R permet de « repenser la manière dont les satellites sont conçus et exploités, ce qui constitue une avancée considérable en termes de capacités et de gestion durable des satellites en orbite ». Avec l'APS-R, « nous ne faisons pas seulement progresser la durée de vie opérationnelle des satellites, déclare le colonel Joyce Bulson, chef du Service de mobilité et de logistique spatiales de l'USSF. Mais nous améliorons également notre réactivité, notre flexibilité et les capacités globales de nos missions ».

    Garantir la continuité des opérations militaires en orbite

    Bien que les détails et les caractéristiques de l'APS-R restent confidentiels, le porteporte-parole d'Astrocale US nous a tout de même indiqué que le ravitailleur embarquera 23 kilogrammeskilogrammes d'hydrazine. Ce carburant est principalement utilisé par de petits moteurs qui servent à ajuster la trajectoire des satellites par rapport à leur orbite nominale. Au cours d'une même mission, l'APS-R « pourra ravitailler plusieurs satellites sur une même orbite ». Le caractère innovant de ce programme réside dans le fait qu'Astroscale US « livrera le carburant au client, sans que ce dernier ait à interrompre ses opérations pour se rendre vers un dépôt de carburant par exemple. Cette approche réduit les risques et permet de ne pas interrompre les opérations du satellite ».