Le gouvernement table sur une couverture de 80 % des foyers en fibre optique dans moins de trois ans, et l’ensemble du territoire d’ici 2025. Où en est le déploiement de ce chantier titanesque ?


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    Le Plan Très Haut Débit, adopté par le gouvernement en 2013, fixe les objectifs du déploiement de la fibre optique en France. Il prévoit la couverture de 100 % des foyers français en très haut débit (supérieur à 30 Mbps) d'ici 2022, dont 80 % en fibre. La finalité est une couverture à 100 % en fibre d'ici 2025. Pour atteindre ce but, les collectivités territoriales, l'État, l'Europe et les opérateurs télécoms ont consenti à un investissement de 20 milliards d'euros sur 10 ans.

    Où en est le déploiement de la fibre optique ?

    Selon les derniers chiffres de l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse), 36 % des abonnements à Internet en France concernent des connexions à très haut débit, soit 10,6 millions d'abonnements. Si le très haut débit est constitué de plusieurs technologies, l'Arcep indique que les nouveaux accès sont presque exclusivement fibrés. Au total, 16,7 millions de locaux (maisons, appartements, bureaux, etc.) sont raccordables en fibre optique, une hausse de 4,2 millions (34 %) en un an.

    La fibre optique pour tous à l'horizon 2025. © Franck, Adobe Stock
    La fibre optique pour tous à l'horizon 2025. © Franck, Adobe Stock

    Comment vérifier son éligibilité ?

    Les différents opérateurs, comme Coriolis Telecom, permettent de tester l’éligibilité fibre de son domicile. En se basant sur une adresse postale, ils peuvent indiquer quelles technologies sont disponibles, et quels débits espérer. Pour visualiser la couverture de la fibre optique sur l'ensemble du territoire, l'Arcep fournit une carte de déploiement. Elle affiche aussi bien la couverture des communes que le détail pour chaque adresse.

    Pour quels débits ?

    Le gouvernement définit le très haut débit comme une connexion d'au moins 30 Mbps en réceptionréception. La fibre dépasse largement ce chiffre, puisque le débit minimum proposé par les opérateurs est de 100 Mbps. En comparaison, le débit maximum théorique des connexions ADSL est de 24 Mbps. Cette technologie est donc classée dans la catégorie haut débit, et non très haut débit. De plus, la connexion se dégrade avec la longueur de la ligne téléphonique, et les débits réels sont souvent bien en deçà. Avec la fibre, la distance n'est plus un problème et les abonnés bénéficient bien des débits annoncés. Les offres proposées par les opérateurs varient beaucoup, avec entre 100 Mbps et 8 Gbps en réception, et 50 Mbps à 600 Mbps en émissionémission. La fibre promet donc jusqu'à 400 fois plus de bande passante qu'avec la meilleure connexion ADSL.

    Quelles sont les alternatives à la fibre optique en attendant ?

    Pour assurer une couverture complète du territoire en très haut débit, les opérateurs devront jongler, au moins temporairement, entre différentes technologies. Dans certaines communes, la présence du câble permet aux utilisateurs d'obtenir un débit dépassant les 30 Mbps. Pour les zones rurales, ou celles qui ne sont ni fibrées ni câblées, l'une des solutions est le VDSL2. Il s'agit d'une technologie similaire à l'ADSL, qui fonctionne également grâce à la ligne téléphonique et souvent la même box Internet. Elle permet d'atteindre jusqu'à 70 Mbps en réception et 12 Mbps en émission, à condition d'habiter très près du nœudnœud de raccordement (NRA).

    De nombreux opérateurs proposent également une box Internet 4G4G qui utilise le réseau mobilemobile. Cette solution peut théoriquement monter à 150 Mbps en réception, mais le débit réel dépendra surtout de la saturation du réseau. Pour les zones non couvertes, il existe la THD Radio, une solution similaire mais basée sur un réseau 4G dédié et indépendant des opérateurs mobiles.