La pollution plastique, le réchauffement climatique, l’hiver nucléaire. De nombreuses menaces planent déjà sur notre monde. À en croire les scientifiques, il faut désormais en ajouter une. « Une menace mondiale sans précédent pour la nature » portée par un ennemi inattendu.


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    À l'heure où nous écrivons ces quelques lignes, près de 10 000 satellites sont en orbite autour de notre Terre. Leur nombre pourrait être multiplié par pas moins de six d'ici 2030. L'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne (ESA) estime d'ores et déjà à plus de 130 millions le nombre de débris qui voguent à moins de 2 000 kilomètres au-dessus de notre Planète aujourd'hui. Autant d'objets qui polluent notre ciel de manière désormais inquiétante, nous préviennent des chercheurs dans une série d'articles parus dans la revue Nature.

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    Les chercheurs estiment, par exemple, qu'à l'horizon 2030, la pollution lumineuse engendrée par tous ces satellites -- et ces morceaux de satellites -- va réduire le nombre d'étoilesétoiles accessibles au grand observatoire Vera Rubin -- pourtant construit dans la partie du monde où le ciel est le plus sombre -- de 7,5 % -- faisant grimper son coût de près de 22 millions de dollars. Ce qui laisse imaginer à quel point notre ciel à tous sera impacté. « C'est l'un des patrimoines communs de l'humanité, celui qui la relie à la science, à l'art, à l'histoire de ses origines, qui est maintenant en danger », déclarent les astronomesastronomes.

    Dénoncer la folie des « marchands de lumière »

    D'autant que la pollution créée par les satellites touchera l'ensemble de la Planète. Contrairement à la pollution lumineuse venue du sol qui laisse l'espoir de conserver quelques régions du monde plongées dans le noir. Les chercheurs préviennent qu'ils pourraient ainsi passer à côté de la détection d'objets comme des comètescomètes ou des astéroïdes géocroiseurs, potentiellement dangereux pour nos civilisations.

    Il faut rappeler que, au cœur de la nuit, la lumièrelumière artificielle correspond bien à un polluant anthropique tel que défini par les Nations unies. Les chercheurs n'hésitent plus aujourd'hui à comparer les « marchands de lumière » à l'industrie du pétrolepétrole, du sucresucre ou du tabac. Des marchands prêts à tout pour vendre toujours plus. Y compris à illuminer nos nuits au mépris de notre santé et de celle de notre environnement. La problématique, selon eux, est la même concernant l'industrie de l'espace.

    « Nous avons été naïfs de croire que l'économie spatiale en plein essor se limiterait. Aujourd'hui, nous ne pouvons plus exclure l'idée d'interdire les mégaconstellations de satellites. Car si elle n'est pas arrêtée, cette folie deviendra de pispis en pis », concluent les scientifiques.