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    Aujourd'hui, grâce à la présence de ces données abondantes et à un travail continu depuis un peu plus de 20 ans, on peut donc avec assez de précision caractériser les vaisselles lyonnaises du XVIIIe siècle. Mais il reste malgré tout encore de très nombreux points d'ombre, en particulier pour l'identification des origines des produits.

    Une partie des céramiquescéramiques est aujourd'hui attribuée sans difficulté à des officines précises grâce aux analyses archéologiques et de laboratoire, alors que d'autres n'ont toujours pas livré tous leurs secrets. Les pièces de luxe, comme les porcelaines de Chine, souvent présentes à l'unité, sont toujours plus faciles à identifier que toute la gamme des vaisselles dites communes qui équipaient en majorité les foyers lyonnais.

    Une enquête qui est loin d’être terminée : des milliers de céramiques dont l’origine est encore inconnue… © Inrap
    Une enquête qui est loin d’être terminée : des milliers de céramiques dont l’origine est encore inconnue… © Inrap

    Style, couleurs et décors, des éléments pour dater les céramiques lyonnaises

    Ces céramiques modernes résultent d'une évolution progressive amorcée dès la fin du Moyen Âge et qui est liée en partie à l'apport d'innovations comme l'engobe et l'émailémail. L'utilisation de ces nouvelles techniques aura un impact sensible sur les stylesstyles décoratifs et sur la morphologiemorphologie des récipients. La vaisselle en céramique est un produit idéal pour de nombreuses utilisations. Ses acheteurs, et par conséquent ses utilisateurs, veulent des objets fonctionnels et adaptés au foyer domestique, d'où une spécialisation liée à la préparation, la cuisson, la consommation des mets cuisinés, l'hygiène corporelle, etc.

    Les potiers n'ont eu de cesse de diversifier leurs productions face à une forte demande, aux changements des pratiques alimentaires, aux exigences du confort ou des goûts des consommateurs. En effet, les phénomènes de mode liés au goût des consommateurs sont plus difficiles à cerner. Dans la masse des informations recueillies, on en perçoit parfois quelques bribes, perceptibles dans la couleur des pièces, dans les décors et dans les styles. Cette recherche esthétique est liée à une représentation sociale, mais également à une certaine convivialité. La présence de belles pièces décorées sur les tables ou sur les vaisseliers ornant les pièces des maisons y contribue sans doute.

    Gardons en mémoire que les études des céramiques lyonnaises de la période moderne issues des fouilles archéologiques sont encore largement en cours et réserveront encore bien des surprises.