À la recherche d’une nouvelle Terre ? D’une planète B ? Oubliez la Lune et laissez Mars derrière vous. Mais pas trop, tout de même. Un physicien vous propose de partir vous installer sur une méga station spatiale en orbite autour de Cérès, la planète naine la plus proche de la Terre.


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    Imaginez une gigantesque structure composée de milliers d'engins cylindriques, tous reliés à un cadre en forme de disque par des attaches magnétiques. Le tout éclairé, alimenté -- et protégé des météoroïdes submétriques -- par des miroirs géants ajustables permettant d'exploiter l'énergie du Soleil. Et en orbite autour de Cérès, cette planète naine située dans la ceinture d'astéroïdesceinture d'astéroïdes, entre Mars et JupiterJupiter, à quelques centaines de millions de kilomètres de nous seulement. Ça y est ? Vous y êtes ? Parfait. Car à en croire Pekka Janhunen, physicienphysicien à l'Institut météorologique finlandais, c'est à ça que pourrait ressembler... notre planète B !

    Cérès est une planète naine située dans la ceinture d’astéroïde, entre Mars et Jupiter. Selon Pekka Janhunen, physicien à l’Institut météorologique finlandais, elle pourrait accueillir une colonie humaine. © Nasa, JPL-Caltech, UCLA, MPS, DLR, IDA
    Cérès est une planète naine située dans la ceinture d’astéroïde, entre Mars et Jupiter. Selon Pekka Janhunen, physicien à l’Institut météorologique finlandais, elle pourrait accueillir une colonie humaine. © Nasa, JPL-Caltech, UCLA, MPS, DLR, IDA

    Dans chacun des cylindres, une atmosphèreatmosphère artificielle et une gravitégravité semblable à celle de la Terre grâce à la force centrifugeforce centrifuge générée par sa propre rotation. Et surtout, tout l'espace nécessaire à quelque 50.000 humains. Ainsi que la possibilité de rejoindre les cylindres voisins grâce à des trains à sustentation magnétique. Mais attention au mal de l'espace. De telles liaisons se feront en apesanteurapesanteur.

    Sur ce photomontage, les tailles respectives de la Terre, de la Lune et de Cérès, en bas à gauche. © CWitte, Wikipedia, Domaine public
    Sur ce photomontage, les tailles respectives de la Terre, de la Lune et de Cérès, en bas à gauche. © CWitte, Wikipedia, Domaine public

    Pour les matériaux de constructionconstruction attendez-vous à une livraison directe et économique depuis CérèsCérès. Par un ascenseur spatial long - rendu faisable par la faible gravité et la vitesse de rotationvitesse de rotation rapide de la planète naineplanète naine - d'un peu plus de 1.000 kilomètres de diamètre lui aussi alimenté par des panneaux solaires. Déposés à la surface de la planète naine, cette fois.

    Dans les années 1970, un physicien de Princeton (États-Unis) a imaginé le même type d’habitat spatial que Pekka Janhunen. On appelle depuis ces habitats, des cylindres O’Neill. © Rick Guidice, Nasa
    Dans les années 1970, un physicien de Princeton (États-Unis) a imaginé le même type d’habitat spatial que Pekka Janhunen. On appelle depuis ces habitats, des cylindres O’Neill. © Rick Guidice, Nasa

    Une méga station spatiale autour de Cérès

    Avec ses plans, Pekka Janhunen parvient à résoudre -- sur le papier au moins -- un certain nombre de difficultés qui se sont posées par le passé à ceux qui ont imaginé une colonie humaine dans le Système solaireSystème solaire. Les problèmes d'adaptation à de faibles gravités -- sur Mars ou sur la LuneLune -- ainsi que les problèmes de liaisons ou, à l'inverse, de collisions entre des colonies en orbite autour d'un même corps céleste -- comme le Soleil.

    Le saviez-vous ?

    Cérès, avec son diamètre de quelque 950 kilomètres, est à la fois l’astéroïde le plus gros du Système solaire et la seule planète naine plus proche de notre Soleil que Neptune.

    Lorsqu’il est question de colonisation, Cérès peut apparaître comme une cible intéressante, « une alternative plausible », car l’objet est connu pour être riche en azote — comme l’atmosphère de notre Terre — et possiblement en eau.

    Le physicien nous promet des colonies urbaines et d'autres plus rurales. Avec des sols allant jusqu'à quatre mètres de profondeur. De quoi faire pousser des plantes et même des arbresarbres. Le tout sans craindre d'événement météorologique extrême ou autre catastrophe naturellecatastrophe naturelle. Le paradis... ailleurs que sur Terre ?

    Voici à quoi pourrait ressembler une colonie humaine en orbite autour de Cérès. © Pekka Janhunen, Institut météorologique finlandais
    Voici à quoi pourrait ressembler une colonie humaine en orbite autour de Cérès. © Pekka Janhunen, Institut météorologique finlandais

    C'est sans compter le fait que ni la gravité artificielle, ni les ascenseursascenseurs spatiaux, ni les miroirs géants, ni même les blindages contre les radiations cosmiques n'ont encore pu être mis au point. Et ne parlons même pas de la logistique nécessaire à transporter l'humanité au-delà de Mars. Mais, Pekka Janhunen promet qu'une fois toutes ces questions résolues, il ne faudra pas plus d'une vingtaine d'années pour construire la méga station spatialestation spatiale de ses rêves autour de Cérès.