En attendant de savoir si l'Homme pourra coloniser les mondes de Proxima du Centaure, l'étoile la plus proche de nous, une équipe de scientifiques de l'université de Sydney veut mettre au point un satellite spécifique conçu pour détecter et localiser les mondes habitables d'Alpha du Centaure, un système à trois étoiles.


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    En attendant que le projet de la Nasa d'envoyer une sonde à destination d'Alpha du Centaure, à l'horizon 2069, se matérialise, une équipe de scientifiques de l'Université de Sydney, en partenariat avec le projet Breakthrough Initiative, Saber Astronautics en Australie et le JPLJPL, a présenté leur satellite d'observation d'Alpha du Centaure. Toliman, c'est son nom, a pour mission de découvrir des planètes potentiellement habitables, à ne pas confondre avec des planètes habitées, autour de cette étoile connue pour être la plus proche de la Terre, à seulement 4,3 années-lumière. Aucune date de lancement n'a été communiquée. 

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    Le but de ce satellite est de découvrir des planètes dites boucles d'or (en anglais Goldilocks planet), c'est-à-dire des planètes qui évoluent dans la zone d’habitabilité de leur étoile. Il s'agit de la région autour de l'étoile dans laquelle de l'eau peut exister à l'état liquideétat liquide à la surface d'une planète et où les conditions physiques (température en particulier) sont compatibles avec l'existence de la vie, du moins sous la forme que nous lui connaissons. Les scientifiques sont donc convaincus que Proxima Centauri b -- l'exoplanète potentiellement habitable la plus proche de notre Système solaireSystème solaire (forcément) qui tourne autour de Proxima du CentaureProxima du Centaure, une des trois étoiles du système triple Alpha du Centaure -- n'est pas la seule de ce système triple.

    Le saviez-vous ?

    Dans le Système Solaire, on estime que la zone d'habitabilité autour du Soleil s'étend à partir de 0,95 à 1,67 unité astronomique (UA, la distance moyenne de la Terre au Soleil, soit 150 millions de km environ). De fait, seule la Terre évolue dans cette région. Quant à Mars, elle se situe à la limite de la zone et reste donc un monde congelé. Cependant, d'ici quelques milliards d'années, la zone d'habitabilité s'étendra au-delà de l'orbite martienne de sorte qu'il est tout à fait possible qu'une forme de vie sur Mars apparaisse, voire se développe une nouvelle fois, ou se réveille, si tant est qu'elle ait bien existé.

    Cependant, les découvertes les plus récentes faites sur Terre mais également sur d'autres mondes du Système Solaire nous amènent à redéfinir ce qu'est la zone habitable du Système Solaire. Aujourd'hui, cette zone n'est plus seulement définie comme la région où l'eau peut rester liquide à la surface d'une planète. Des satellites, tels que Ganymède, Callisto, et Titan apparaissent comme de nouveaux candidats car tous abritent des océans souterrains ou des étendues de liquides dont on suppose que des formes de vies primitives sont capables de s'y développer. 

    Étude conceptuelle du satellite Toliman. Toliman est le nom arabe latinisé d'Alpha du Centaure et aussi l'acronyme de <em>Telescope for Orbit Locus Interferometric Monitoring of our Astronomical Neighborhood</em>. © Toliman team
    Étude conceptuelle du satellite Toliman. Toliman est le nom arabe latinisé d'Alpha du Centaure et aussi l'acronyme de Telescope for Orbit Locus Interferometric Monitoring of our Astronomical Neighborhood. © Toliman team

    Du fait de cette proximité, « ces planètes voisines sont celles où nous avons les meilleures perspectives pour trouver et analyser les atmosphèresatmosphères, la chimiechimie de surface et peut-être même les empreintes digitalesempreintes digitales d'une biosphèrebiosphère -- les signaux provisoires de la vie », souligne le professeur Tuthill, responsable du projet. L'autre intérêt de découvrir des planètes habitables proches de nous s'explique aussi parce que ces mondes « sont les destinations où l'humanité fera ses premiers pas dans l'espace interstellaire à l'aide de sondes robotiquesrobotiques futuristes à grande vitessevitesse », précise Pete Klupar, de Breakthrough Watch.

    Alpha du Centaure telle que devrait l'observer le satellite Toliman. Le motif floral dessiné sera utilisé pour déterminer les infimes perturbations orbitales de l'étoile provoquées par une planète en orbite autour. C'est du moins le pari de Peter Tuthill qui porte ce projet. © Peter Tuthill
    Alpha du Centaure telle que devrait l'observer le satellite Toliman. Le motif floral dessiné sera utilisé pour déterminer les infimes perturbations orbitales de l'étoile provoquées par une planète en orbite autour. C'est du moins le pari de Peter Tuthill qui porte ce projet. © Peter Tuthill

    Un motif floral pour découvrir des planètes habitables

    Pour découvrir des planètes, le satellite Toliman utilisera l'astrométrie qui consiste à mesurer de façon extrêmement précise la position de l'étoile dans le ciel dont l'orbiteorbite sera très légèrement perturbée s'il y a une planète en orbite autour de l'étoile.

    Présentée ainsi, cette méthode peut paraitre simple, mais cette mesure nécessite un « bond technologique dans la mesure de précision », précise Pete Klupar. Au cœur de la mission se trouve le déploiement d'un nouveau type de télescopetélescope qui utilise une lentillelentille pupillaire diffractive. Ce miroirmiroir diffuse la lumière des étoiles capturée par les étoiles voisines dans un motif floral complexe qui, paradoxalement, facilite la détection des perturbations de leurs mouvementsmouvements qui sont les signes révélateurs des planètes en orbite.

     

    Tour du monde des plus grands télescopes terrestres

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    Le télescope géant Magellan

    Le Giant Magellan Telescope (GMTGMT) -- en français, télescope géanttélescope géant Magellan -- sera installé à l'observatoire de Las Campanas, au Chili. Sa mise en service est prévue pour 2023. Il se composera de sept miroirsmiroirs de 8,4 mètres de diamètre chacun. Sa surface optique totale sera de 24,5 mètres de diamètre et sa surface collectrice atteindra 368 m2. Sa résolutionrésolution sera 10 fois supérieure à celle du télescope spatial Hubbletélescope spatial Hubble.

    © Giant Magellan Telescope, GMTO Corporation CC by-sa 3.0