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Mi-décembre 2017, le magazine New Scientist a dévoilé que la Nasa étudiait la possibilité d'envoyer une sonde spatiale vers les étoiles les plus proches de notre Soleil, le système Alpha du Centaure, à quelque 4,35 années-lumière de la Terre, à la demande d'un projet de loi de financement de 2016. Ce n'est, hélas, pas pour tout de suite ; la date prévue du lancement est symbolique : 2069, soit un siècle après ApolloApollo 11 et les premiers pas de l'Homme sur la Lune, l'astreastre le plus proche de notre berceau.
Pour l'instant, « c'est très nébuleux » a reconnu Anthony Freeman, interrogé par New Scientist à l'issue de la présentation du projet avec son équipe du JPLJPL, le 12 décembre dernier, lors des rencontres annuellesannuelles de l'AGU (American Geophysical Union)). Ce n'est encore qu'une ébauche. Tout reste à faire, en effet. Il faut surtout trouver des solutions pour voyager à 10 % de la vitesse de la lumièrevitesse de la lumière, comme cela est souhaité.
Voici à quoi ressemblerait un voyage imaginaire à une vitesse plus rapide que la lumière vers le système voisin d’Alpha du Centaure. La naine rouge Alpha Centauri C, ou Proxima du Centaure, est la plus proche des trois étoiles. Une exoplanète terrestre y a été découverte en 2016. © L. Calçada, Nick Risinger, ESO
Aller plus vite vers Alpha du Centaure
Pour l'instant, les sondes Voyager 1Voyager 1 et 2, parties il y a un peu plus de quarante ans de la Terre, demeurent, à ce jour, les engins de fabrication humaine les plus rapides. Croisant dans l'espace (interstellaire, pour la première) à quelque 61.000 km/h -- ce qui reste moins de 1 % de la vitesse de la lumière --, elles sont respectivement à 19 et 16 heures-lumière de leurs points de départpoints de départ, soit 141,5 et 117 fois la distance entre la Terre et le Soleil. Si elles se dirigeaient vers Proxima du Centaure, où une exoplanète habitable a été mise en évidence en 2016, elles l'atteindraient dans 76.000 ans environ, ce qui représente tout de même plus de 2.500 générations. C'est très long, évidemment, et personne n'a envie d'attendre aussi longtemps pour savoir ce qui se passe là-bas.
C'est pourquoi il faut trouver des solutions plus rapides. Ce ne sera sans doute pas nous mais nos enfants, voire nos petits-enfants, qui profiteront des premières moissons scientifiques de l'expédition. Car même si nous parvenions à propulser un vaisseau à 10 % de la vitesse de la lumière, la sonde qui partirait en 2069 n'arriverait que 43 ou 44 ans plus tard, soit après 2110. Et il faudrait encore ajouter 4 ans, le temps que les données transmises par la sonde parcourent les quelque 40.000 milliards de kilomètres qui nous séparent. De son côté, Breakthrough Starshot envisage depuis 2016 l'envoi de microsondes équipées de voiles photoniques allant à 20 % de la vitesse de la lumière. Cette idée de voiles très fines poussées par un faisceau laserlaser pourrait être retenue par la Nasa.
Autrement, la propulsion nucléaire est également évoquée. Peut-être s'agira-t-il d'un statoréacteurstatoréacteur Bussard (un système qui permet de collecter l'hydrogènehydrogène du milieu interstellaire nécessaire à la fusion nucléairefusion nucléaire), ou encore, d'une propulsion alimentée par la collision de matièrematière et d'antimatièreantimatière. Rien n'est encore prêt. La technologie reste donc à mettre au point.
Chercher la vie dans le système d'Alpha du Centaure
Le principal objectif de cette première mission de reconnaissance extrasolaireextrasolaire a déjà été défini, et il met tout le monde d'accord : explorer les mondes qui gravitent autour de ces étoiles. Alpha du Centaure est un système de trois étoiles comprenant Alpha Centauri A (une étoile un peu plus grosse que le Soleil), Alpha Centauri B et Alpha Centauri C ; cette dernière, distante de seulement 4,23 années-lumière, est plus connue sous le nom de Proxima du CentaureProxima du Centaure. Il s'agira d'identifier d'éventuelles traces de vie, directes ou indirectes, à la surface de l'une (ou plusieurs) des planètes. « Nous serons en mesure de caractériser l'atmosphèreatmosphère, a expliqué la directrice du projet, Stacy Weinstein-Weiss, du JPL. Nous serons en mesure de voir la planète, en supposant qu'elle ne soit pas couverte de nuagesnuages ». La Nasa profiterait aussi de ce voyage pour équiper le vaisseau d'instruments qui permettront d'étudier le milieu interstellaire.
Beaucoup d'incertitudes demeurent cependant en ce qui concerne les actions de la sonde à son arrivée : un simple passage à travers le système, sans s'arrêter, un survolsurvol des planètes qui intéressent les chercheurs ou la mise en orbiteorbite autour de l'un de ces mondes ? Affaire à suivre. Souhaitons que cet ambitieux projet aboutisse. Ce serait la première incursion de l'Homme, ou plutôt, d'une machine fabriquée par l'Homme, en dehors de son Système solaireSystème solaire natal.
En tout cas, selon une étude publiée le 18 décembre 2017 dans The Astrophysical Journal, il pourrait y avoir des planètes de moins de 50 massesmasses terrestres autour d'Alpha Centauri A et des planètes de moins de 8 masses terrestres autour de sa compagne, Alpha Centauri B (une étoile un peu moins grande et brillante que le Soleil).
Ce qu’il faut
retenir
- La Nasa envisage d’envoyer une sonde vers les étoiles les plus proches du Soleil, le système Alpha du Centaure, en 2069.
- Celle-ci pourrait voyager à 10 % de la vitesse de la lumière.
- Le principal objectif de la mission sera de déterminer si les exoplanètes habitables abritent de la vie.