La fatigue et la somnolence sont responsables d'un accident mortel sur trois sur autoroute, selon la Sécurité routière. La faute aux mauvaises habitudes des conducteurs, pourtant simples à éviter.
Si 47 % des conducteurs ont déjà connu un épisode de somnolence au volant, 28 % reconnaissent s'être déjà assoupis en roulant, selon une étude de l'AFSA (Agence française des sociétés d'autoroute). La somnolence est ainsi une des premières causes d'accidents. Quelques règles simples suffisent pourtant à limiter les risques.
Anticiper son départ
Valises à boucler, voiture à vérifier, trajet à préparer... 83 % des conducteurs réduisent leur temps de sommeil au moment des départs en vacances, d'après une étude de l'assureur MMA. Une très mauvaise idée : ne pas avoir dormi pendant 24 heures équivaut à rouler avec un gramme d'alcool dans le sang. Pour partir reposé et l'esprit tranquille, prenez un jour de vacances supplémentaire avant le départ.
Éviter les heures à risque
La vigilance baisse naturellement entre 2 h et 5 h du matin et l'après-midi entre 13 h et 15 h. La nuit, le risque d'accident est aussi quatre fois plus élevé : il s'y produit 46 % des accidents pour seulement 10 % du trafic autoroutier. Si vous prévoyez de partir en soirée, il est recommandé de s'arrêter de conduire avant minuit et de ne pas reprendre le volant avant 6 h du matin.
Guetter les signes avant-coureurs
Certains signes doivent vous alerter et vous inciter à faire une pause : paupières lourdes, bâillements, raideur dans la nuque, sensation de froid, difficulté à fixer son regard, engourdissement des jambes... Dès que vous ressentez ces signaux, il faut impérativement s'arrêter sous peine de se mettre gravement en danger.
Bannir certains médicaments
3 % des accidents de la route seraient attribuables à la prise de médicaments affectant la vigilance, d'après une étude de l'Inserm. Les somnifères, anxiolytiques, les antidépresseurs ou les antiépileptiques induisent un risque élevé d'endormissement. Ils sont signalés par un pictogramme triangle de niveau 2 ou 3. Attention, car même des médicaments a priori au-dessous de tout soupçon, comme ceux contre le mal des transports, sont concernés.
Faire de vraies pauses
73 % des Français ont déjà conduit plus de deux heures sans faire de pause, rapporte une étude MMA. Certes, vous avez hâte d'arriver à destination. Mais s'accorder régulièrement de véritables arrêts n'est pas du temps perdu. On peut en profiter pour marcher un peu, faire des étirements, boire un café ou une boisson fraîche, grignoter un en-cas... De nombreuses aires d'autoroute proposent aussi des activités ludiques pour adultes et enfants.
Manger léger
Les glucides (pain, riz, fruits...) font monter le taux d'insuline et ont un effet sédatif, tout comme les repas riches en graisse. Il est donc conseillé de manger léger avant le départ, avec un petit déjeuner ou un repas contenant des protéines, qui ont, elles, plutôt tendance à réveiller. L'alcool est bien entendu à bannir y compris la veille du départ.
S’aider de la technologie
Certaines voitures détectent les signes d'assoupissement, comme les ondulations de trajectoire (franchissent des lignes), le relâchement de la pression des mains sur le volant ou la tête qui penche. Un logo lumineux ou un signal sonore alertent alors le conducteur pour lui signifier de s'arrêter. Chez certains constructeurs (Hyundai, Volvo, Citroën, Toyota...), la voiture enclenche elle-même le système de freinage ou rectifie la trajectoire lorsque le conducteur ne réagit pas. Il existe aussi des « lunettes intelligentes » ou des bagues connectées, mais dont l'efficacité est moins évidente.
Rouler au frais
Au-delà de 23 °C, les réflexes sont ralentis et on a tendance à piquer du nez. Veillez à garder une température correcte dans l'habitacle en ajustant la climatisation ou en ouvrant les fenêtres, et ne vous habillez pas trop chaudement. Attention, si l'air frais fait du bien et éveille temporairement, il n'est pas un remède miracle contre la fatigue.