Le site de Saclay du CEA abrite l'IRM le plus puissant du monde. Construit dans le cadre du projet Yseult, il a livré ses premières images ; pas d'un cerveau ou d'un autre organe du corps humain, mais d'un potimarron ! À terme, cette prouesse technologique sera mise au service de la recherche sur le cerveau et son fonctionnement.
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Cent trente-deux tonnes, cinq mètres de long, cinq mètres de diamètre extérieur pour 90 centimètres de diamètre intérieur. Les dimensions de l'IRM le plus puissant du monde, mis au point par le CEA dans le cadre du projet Iseult, sont impressionnantes. Sa puissance l'est encore plus, son aimantaimant développe un champ magnétiquechamp magnétique nominal de 11,7 teslas. C'est beaucoup plus que les IRM hospitaliers classiques (1,5 ou 3 teslas). Ce bijou technologique est destiné à percer les mystères du cerveau et de son fonctionnement, mais avant de réaliser la première imagerie par résonancerésonance magnétique (IRM) sur un être humain, les scientifiques ont acquis des images à partir d'une cucurbitacée.
Une résolution d'image jamais obtenue
Jamais un potimarronpotimarron n'a été photographié avec un tel niveau de précision. Le champ magnétique nominal généré par l'aimant permet d'atteindre une résolutionrésolution de 400 micronsmicrons dans les trois dimensions. Des premières images prometteuses qui présagent de belles découvertes sur le cerveau humain. Il a fallu 20 ans de travail aux équipes de recherche du CEA et à leurs partenaires pour arriver à ce résultat. L'aimant a été mis au point à Belfort, dans l'usine Alstom, aujourd'hui General Electric. Ce dernier est alimenté par un courant électriquecourant électrique très intense : 1.500 ampèresampères, et refroidi par de l'hélium superfluidesuperfluide à -271,35 °C. Il est installé à NeuroSpin, la plateforme de neuroimagerie du site de Paris-Saclay.
L'IRM du projet Yseult permettra d'obtenir des images du cerveau 10 fois plus précises que celles qui sont produites à ce jour. Les scientifiques doivent encore mettre au point une méthodologie pour que l'IRM fonctionne de façon optimale ainsi que l'aval des autorités sanitaires avant que le premier volontaire ne s'allonge entre ses parois. D'ici là, peut-être que d'autres cucurbitacées seront utilisées pour éprouver les réglages.