Chaque année, à l’occasion du 14 juillet ou du Nouvel An, des milliers de feux d’artifice sont lancés partout en France. Malheureusement, ces derniers contiennent un cocktail de produits chimiques particulièrement polluant.


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    Un feufeu d'artifice est essentiellement constitué de poudre noire servant de combustiblecombustible, composée de charbon, de soufresoufre et de salpêtre, ainsi que d'un agent oxydantagent oxydant (le plus souvent du perchlorate de potassiumpotassium). On trouve aussi des particules fines métalliques qui confèrent leurs couleurscouleurs éclatantes aux feux d'artifice. Le bleu provient par exemple du cuivrecuivre, le rouge du strontiumstrontium ou du lithiumlithium, et le vert vif ou le blanc du baryum.

    Les feux d’artifice plus polluants que la circulation automobile

    Lors de son explosion, la bombe libère des millions de particules fines dans l'atmosphère qui génèrent une importante pollution, bien plus élevée que celle due à la circulation automobileautomobile. En 2012, Airparif a analysé la concentration des particules fines dans l'airair suite au spectacle dans la capitale et a observé une augmentation de plus de 3.000 % dans la zone de tir. Le niveau retombe ensuite rapidement à la normale, mais au niveau national, la concentration en particules fines demeure encore 42 % plus élevée durant les 24 heures qui suivent un feu d'artifice, d'après une étude portant sur la fête nationale du 4 juillet aux États-Unis et publiée dans Science Direct. Au Royaume-Uni, les feux d'artifice constituent aujourd'hui la plus grande source de production de certaines particules métalliques dans l'atmosphère. Ces particules fines sont à l'origine de problèmes de santé bien documentés : affections respiratoires, augmentation des risques chez les asthmatiques et les personnes cardiaques, etc. 

    Lors du tir des feux d’artifice du 14 juillet, le niveau de particules fines est multiplié par 30. © AirParif 
    Lors du tir des feux d’artifice du 14 juillet, le niveau de particules fines est multiplié par 30. © AirParif 

    La combustioncombustion de la poudre noire entraîne elle un important dégagement de CO2. Un feu d'artifice de 30 minutes comme celui du 14 juillet avec 3 tonnes de poudre projette ainsi dans l'atmosphère 1,5 tonne de CO2, l'équivalent d'un trajet de 12.500 km en voiture essence.

    La pollution des sols et des rivières

    Lorsqu'elles retombent sur le sol, les poussières vont aussi polluer l'environnement. Le propergolpropergol (un agent de propulsion) et les colorants non brûlés contaminent les sols et les rivières. Le cuivre, par exemple, est susceptible d'entraîner des taux élevés de dioxinedioxine et des problèmes de peaux ; le phosphorephosphore entraîne une eutrophisation des lacs et le baryumbaryum peut avoir des effets nocifs sur le cœur et l'intestin. Les plans d'eau à proximité des stations balnéaires et des parcs d'attractions, où les feux d'artifice sont fréquents, connaissent ainsi des problèmes récurrents de qualité de l'eau. Il faut enfin compter avec la pollution « visible » : les résidus de carton et de papier qui jonchent le sol après le tir et qui ne sont pas toujours ramassés.

    Les particules polluantes des feux d’artifice retombent au sol et contaminent l’environnement. © Vernon Raineil Cenzon, Unsplash
    Les particules polluantes des feux d’artifice retombent au sol et contaminent l’environnement. © Vernon Raineil Cenzon, Unsplash

    Les alternatives écolos aux feux d’artifice

    Depuis quelques années, les artificiers tentent cependant de réduire l'impact environnemental des feux d'artifice. Les feux d'artifice modernes utilisent maintenant de l'air comprimé pour propulser les engins pyrotechniques et les perchlorates peuvent être remplacés par des composés azotés comme le tétrazole ou le bistétrazole. Mais on pourrait surtout substituer les feux d'artifice par des spectacles son et lumièrelumière, ou même des vols de drones en essaim, pour des spectacles tout aussi époustouflants.