Une bonne organisation du jardin et quelques astuces permettent d’économiser la précieuse eau sans que les plantes n’en pâtissent. Découvrez nos conseils pour arroser vos plantes tout en restant respectueux de l'environnement.


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    Chaque jour, un Français consomme 150 litres d'eau potable mais n'en boit que 1 %. Une partie de cette eau potable est utilisée au jardin, pour arroser des plantes qui se contenteraient simplement d'eau douce. Alors, comment faire pour économiser l'eau du jardin ?

    Un jardin qui prend en compte les besoins en eau

    Un jardin bien pensé pour économiser l'eau, c'est d'abord une réflexion sur la plantation des végétaux pour mieux réduire l'impact du jardinage sur l'environnement.. Première étape, le choix des espèces. Dans la nature, chaque plante est adaptée aux caractéristiques de son milieu, dont la disponibilité en eau. La même logique peut s'appliquer au jardin en choisissant des plantes adaptées à la sécheresse dans les lieux où l'eau pose problème, tandis que les lieux plus humides accueilleront les plantes plus exigeantes.

    Dans le cas d'un potager, où l'assemblage des plantes ne suit pas une règle esthétique mais plutôt pratique, il est possible de rassembler les espèces selon leurs besoins en eau. Cela permet de rationaliser l'arrosage pour que les plantes profitent au maximum de l'eau selon leurs besoins. Par exemple, les plantes gourmandes en eau peuvent être rassemblées dans un carré qui sera arrosé tous les jours, tandis que le carré des plantes économes en eau ne le sera que toutes les semaines.

    La disposition des plantes d’un potager peut s’organiser en fonction des besoins en eau. © O. Mourot CC by-nc-nd 3.0
    La disposition des plantes d’un potager peut s’organiser en fonction des besoins en eau. © O. Mourot CC by-nc-nd 3.0

    Une plantation qui optimise les ressources en eau

    Deuxième étape, la plantation proprement dite. Un trou profond rempli de terre ameublie et de terreau ou de compostcompost riche en nutrimentsnutriments favorisera la croissance des racines en profondeurs, ce qui assurera l'autonomieautonomie de la plante vis-à-vis de l'eau. En surface, une cuvette en terre autour de la plante, constituée d'un creux entouré d'un petit remblai, conservera l'eau d'arrosage au plus près de la plante.

    Comble du raffinement, une bouteille retournée enfoncée en terre permettra d'arroser directement au niveau des racines. L'utilisation d'un récipient en terre cuite poreuse aura en outre l'avantage de diffuser l'eau d'arrosage progressivement.

    Une fois les plantations faites, plusieurs techniques limitent la consommation d'eau sans priver les végétaux. Le binagebinage tout d'abord, qui brise la croûtecroûte de terre de surface et ameubli le sol. Ce travail du sol facilite la pénétration de l'eau et limite l'évaporation en réduisant les remontées d'eau par capillaritécapillarité. C'est pour cette raison que les jardiniers disent qu'« un binage vaut deux arrosages ».

    Ensuite, le paillage, c'est-à-dire le dépôt de matériaux organiques, minérauxminéraux ou même plastiquesplastiques au pied des plantes, évitera que la croûte de surface ne se reforme. En outre, ce paillage protégera le sol des rayons du soleilsoleil et réduira l'évaporation, mais aussi s'imbibera de rosée et d'eau de pluie. Le paillage a d'autres avantages, comme de protéger les plantes des gelées.

    Le paillage protégera les semis de la déshydratation et de l’envahissement par les plantes adventices. © Arpent nourricier CC by-sa 2.0
    Le paillage protégera les semis de la déshydratation et de l’envahissement par les plantes adventices. © Arpent nourricier CC by-sa 2.0

    Arroser avec raison

    Pour finir, l'arrosage proprement dit. Les premiers arrosages d'une nouvelle plante sont cruciaux. Ils doivent tout d'abord l'aider à lutter contre le stress hydriquestress hydrique de la plantation, puis favoriser une croissance racinaire verticale, qui ancre la plante dans le sol et lui fournit l'accès aux réserves hydriques, et non horizontale. Il faut donc arroser souvent après la plantation, puis de manière abondante mais espacée dans le temps.

    Par la suite, l'arrosage devra se faire en fonction de la météométéo, pour éviter de le faire inutilement avant une pluie, et de préférence le soir ou le matin, pour limiter les pertes par évaporation. À noter que l'arrosage par système de goutte-à-goutte est plus économe que celui par aspersion, lui-même plus efficace que l'arrosage par inondationinondation.

    Enfin, dernier élément pour réduire la consommation d'eau potable, la récupération d’eau de pluie. Un système de collecte et de stockage de l'eau pluviale dans une citerne fournit une eau gratuite pour le jardin. Cette eau se substituera avantageusement à celle qui aura subi de nombreux traitements de potabilisation, inutiles pour les plantes, avant d'arriver au robinet. Ce système peut être un simple tonneau sous une descente de gouttièregouttière, ou être une installation plus élaborée, avec citerne, pompe et réseau dédié.