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    Le temps possède diverses acceptions. Il peut être ressenti comme cyclique (le renouvellement des saisonssaisons) ou comme vectoriel (la flèche du temps qui passe).

    Prenons de nombreuses photographiesphotographies d'une amie soufflant sur une fleur de pissenlitpissenlit, puis mélangeons les clichés. Nous réussirons à reconstituer la succession de ces événements instantanés car ils se déroulent dans un sens unique : le temps est irréversible. De nombreuses appréhensions du temps sont possibles selon les cultures, selon les religions et les sciences. Le temps est parfois abordé comme un temps social, un temps psychologique, un temps de la conscience. Il représente une valeur objective, puisqu'il se mesure. Et pourtant, il nous arrive de l'interpréter comme une grandeur subjective. Là où une petite fille trouve le temps long, sa maman ne voit pas le temps passer. Ces acceptions ont chacune leur raison d'être, leur champ d'étude et d'application. La notion du temps la plus fréquente reste celle du temps vectoriel, celui de l'histoire. C'est celui dont il est question ici.

    Une notion évanescente

    Le temps n'est ni de la matière que l'on peut toucher, ni de l'espace que l'on peut parcourir, ni des ondes, ni de l'énergie ou de la chaleur que l'on peut ressentir. Il n'est directement perceptible par aucun des cinq sens, et pourtant il a une réalité. La notion de temps relève d'une fulgurance et pourtant il demeure, encore aujourd'hui, une notion évanescente, un peu comme du sablesable qui disparaît lorsque l'on en serre une poignée pour mieux le sentir. De même, la vie nous paraît un concept évident alors qu'un biologiste ne peut la définir de façon simple et concise. Saint Augustin avait déjà cette réflexion : « Qu'est-ce que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais, mais si on me le demande et que je veuille l'expliquer, alors je ne le sais plus. » On n'a pas trouvé meilleure définition.

    Figure 1 - Alignement de Carnac, Bretagne. © Steffen Heilfort, <em>Wikimedia commons, </em>3.0
    Figure 1 - Alignement de Carnac, Bretagne. © Steffen Heilfort, Wikimedia commons, 3.0

    Mesurer le temps

    Le temps a d'abord été mesuré grâce à des cycles rythmés par le jour et la nuit.

    Les Chinois ont utilisé des cierges qui brûlent pour se repérer. Ils ont poussé la sophistication jusqu'à faire brûler des bâtons d'encens avec des parfums différents ; ainsi on ne lisait pas le temps, on le humait ! Le temps n'existe pas en soi, il nous apparaît grâce à des enregistrements ; il peut être appréhendé grâce à des repères. Le sablier en est la représentation la plus commune et la plus pertinente : il est du temps matérialisé dans l'espace.

    Depuis toujours, le temps est une notion que l'on a cherché à comprendre, à mesurer : dans la civilisation mégalithique, les alignements de Carnac par exemple (fig.1), comme les cercles de Stonehenge, en Grande-Bretagne, sont des repères astronomiques (le jour du solstice d'été, le soleilsoleil levant pénètre la constructionconstruction dans sa partie centrale). Des calendriers égyptiens et babyloniens procèdent quant à eux de repères temporels saisonniers, donc cycliques. Divers types d'appareils, divers types de systèmes ont été imaginés pour mesurer le temps : la clepsydreclepsydre, le cadran solaire, l'horloge puis les montres sont toutes des moyens qui utilisent l'espace pour se repérer dans un cadre temporel.