Enfants, nous comptions les jours avant nos anniversaires pour recevoir nos cadeaux. Lorsqu’on commence à travailler, l’horizon de la retraite semble terriblement lointain. Mais lorsqu’on atteint un certain âge, nous trouvons à l’inverse que le temps passe trop vite. Mais qu’est-ce qui cloche dans notre perception du temps ?


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    Si le temps semble s'écouler plus vite lorsqu'on vieillit, ce n'est évidemment pas qu'il s'accélère. Ce n'est pas non plus notre capacité à évaluer le temps qui passe qui s'amoindrit (minutes ou heures, le temps s’écoule de la même manière quel que soit l'âge) mais notre perception du temps sur le long terme.

    Plusieurs hypothèses peuvent expliquer ce phénomène. On vit ainsi plus de nouvelles expériences quand on est jeune (la première fois qu'on va à l'école ou qu'on voyage en avion). À l'inverse, quand on vieillit, se crée une routine où la vie semble « dérouler » plus vite. Une autre idée est celle du ratio : une année semble plus longue quand on a huit ans car cela représente un huitième de la vie mais c'est quasi insignifiant quand on a 80 ans. Nous sommes aussi victimes d'un « effet vieillissant », qui tend à nous faire sous-estimer la date des évènements passés et du coup à créer un sentiment de temps qui est passé très vite quand on s'en rend compte (cela fait déjà 10 ans qu'on ne s'est pas vus ?). On a aussi pu montrer que des faibles niveaux de dopamine sont associés à une sous-estimation du temps qui passe.

    Au fur et à mesure du temps, notre cerveau perd sa capacité à enregistrer les souvenirs. © DragonTiger8, Fotolia
    Au fur et à mesure du temps, notre cerveau perd sa capacité à enregistrer les souvenirs. © DragonTiger8, Fotolia

    Des réseaux neuronaux vieillissants qui stockent moins de souvenirs

    Une nouvelle explication est donnée par Adrian Bejan, professeur à l'université de Duke. D'après ce chercheur, ce décalage de perception est dû à notre cerveau qui perd en capacités cognitives. Chaque jour, nos réseaux de nerfsnerfs et de neuronesneurones grossissent et se complexifient, ce qui allonge le trajet des signaux. De plus, au fil du temps, ces « routes » se dégradent, ce qui augmente la résistancerésistance à la circulation des signaux électriques. Du coup, lorsqu'on vieillit, « le cerveau stocke moins de souvenirs en 24 heures que lorsque nous étions enfants, nous donnant l'impression que nos journées raccourcissent », explique Adrian Bejan.

    Bonne nouvelle : il est possible de contrer ce phénomène, par exemple en se créant de nouvelles expériences : partir en voyage sous une forme inédite, rencontrer de nouvelles personnes, parler une langue étrangère, diversifier ses activités... S'entourer de personnes jeunes s'avère aussi un bon remède pour voir le temps ralentir.