Les meilleurs athlètes courent le 100 mètres en moins de 10 secondes. La majeure partie de ce court laps de temps est pourtant passée… à survoler la piste. Plus la vitesse augmente, plus le temps de contact au sol diminue et plus la cadence est rapide. Mais quelle est finalement la technique de course la plus optimale ?
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Le cycle de course est composé d'une phase de contact et d'une phase de vol, la phase de contact pouvant elle-même être scindée en trois phases : mise en charge, appui et propulsion. La duréedurée de ces différentes phases dépend de la vitessevitesse, de la longueur et de la fréquence de la foulée. Généralement, plus la cadence de la foulée est élevée, plus le temps d'impact est court. L'analyse du 100 mètres d’Usain Bolt couru en 9,58 secondes en 2009, à Berlin, montre une amplitude moyenne des foulées de 2,43 mètres pour une fréquence de 4,24 foulées par seconde. Le temps de contact au sol étant estimé à 91 millisecondes, on a donc 91 x 41 foulées = 3,731 secondes, soit 39 % du temps au contact du sol. Usain Bolt a donc passé 61 % de son sprint en survolsurvol !
Marathoniens : un temps aérien moins long
Mais ce n'est pas toujours le cas : la plupart des coureurs de fond passent, quant à eux, plus de temps au contact du sol qu'en l'airair. Selon une analyse portant sur différents coureurs du marathon de Chicago de 2011, seul le vainqueur Moses Mosop a passé plus de temps en l'air, avec un temps de contact de 138 millisecondes et un temps aérien de foulée de 185 secondes (soit 57 % de temps aérien). Mais ses concurrents, également vainqueurs d'autres marathons, possèdent des temps de contact au sol plus longs : 56 % du temps de course pour Geoffrey Mutai par exemple.
Attaque au talon ou attaque médio-pied
Ces différences s'expliquent notamment par la technique de course utilisée : certains coureurs attaquent le sol avec le talon et d'autres avec le milieu du pied. Selon une étude japonaise de 2011, le temps de contact au sol des coureurs ayant une attaque du talon est de 199 ms, contre 183 ms pour ceux ayant une attaque médio-pied. Ce gain de temps se fait cependant au détriment d'une plus grande fatigue. Finalement, les études n'ont pas permis de déterminer quelle technique était la plus efficace.
Chez un coureur lambda, le temps de contact au sol varie entre 160 et 300 millisecondes (il est généralement inférieur à 200 ms chez le coureur professionnel). Pour une cadence de 163 foulées par minute et un temps de contact de 240 ms, on a donc 163 x 0,240 = 39 secondes passées au sol, soit 65 % de temps au sol et 35 % de temps « aérien ».