Une « canicule mondiale » ou encore une « vague de chaleur planétaire » est-elle en train de toucher le monde ? Tels sont les termes utilisés par de nombreux médias français et internationaux pour décrire la surchauffe actuelle de plusieurs régions du monde.


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    L'Europe, la Chine, les États-Unis et une partie de l'océan Atlantique Nord sont en effet confrontés à de multiples dômes de chaleur, des zones de hautes pressionspressions qui piègent la chaleur et lui permettent de s'intensifier de jour en jour.

    Des vagues de chaleur distinctes aux 4 coins de l'hémisphère nord

    En prenant un peu de hauteur, on s'aperçoit que ces dômes de chaleur sont très présents dans l'hémisphère nord actuellement, mais s'agit-il pour autant de ce que les Anglophones appellent une « global heatwave » avec des phénomènes connectés les uns aux autres ? Non, selon le climatologue et coauteur du Giec Christophe Cassou : « il n'y a aucun mécanisme physiquephysique qui sous-tend cette affirmation. Ce que nous vivons à l'échelle globale correspond à des vagues de chaleur distinctes (quasi toutes induites par des "dômes de chaleur" non connectés) qui se produisent simultanément et en plusieurs lieux dans l'hémisphère nord ».

    Certains travaux scientifiques avancent tout de même le fait que les grands blocages météométéo (vagues de chaleur, fortes pluies...) qui se produisent simultanément dans le monde pourraient être connectés : il s'agit des ondes de Rossbyondes de Rossby, des ondes qui se produisent dans la circulation atmosphérique et océanique. Lorsqu'elles sont perturbées, celles-ci seraient capables d'influencer la météo de manière simultanée dans l'hémisphère nord, en particulier l'été, entre l'Amérique du Nord, l'Europe et l'Asie. Cependant, les recherches sur l'impact des ondes de Rossby sont encore récentes et les scientifiques ne sont pas tous d'accord sur le fait qu'elles puissent être responsables de blocages météo simultanés.

    Rappelons également que la moitié du monde se trouve en plein hiver, l'hémisphère sudhémisphère sud, avec des températures très basses dans certains pays comme l'Afrique du Sud, et qu'il n'y a donc pas lieu de parler de « caniculecanicule planétaire » dans ce cas.

    Pas de canicule planétaire, mais un emballement du réchauffement bien prévu

    Si ces zones ne sont pas directement connectées, ces chaleurs anormales ont toutes été accentuées par le mécanisme du réchauffement climatiqueréchauffement climatique lié aux émissionsémissions de gaz à effet de serre, et ce n'est pas une surprise pour les spécialistes du climatclimat : « la concomitance en temporalités et régions des extrêmes est attendue. Cette conclusion correspond à l'état des connaissances évalué dans le rapport du GiecGiec », précise Christophe Cassou sur sa page TwitterTwitter. Il n'y a donc pas de canicule planétaire, mais plutôt un emballement du réchauffement planétaire qui a pour effet d'augmenter la probabilité et l'intensité des vagues de chaleur au cours de l'été.