La moitié de la population mondiale se concentre dans les villes. Les agglomérations ont-elles anticipé et pris la mesure du changement climatique ? Les propositions existent, inspirées par la nature, pour prendre les devants et repenser l'aménagement urbain dans cette perspective, toute proche de nous.


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    Inondations, submersions marines, îlots de chaleurchaleur... Les villes, où vit la moitié de la population mondiale, font face à une myriademyriade de risques liés au changement climatique, selon le rapport des experts climat de l'ONU (Giec) paru lundi. En voici les principaux.

    • Les risques climatiques augmentent pour les 4,2 milliards de citadins, ainsi que pour les immeubles et les infrastructures.
    • Les principales menaces sont le « stress de chaleur » -- quand la température dépasse ce que le corps humain peut supporter --  et les inondations, ainsi que les conséquences de catastrophes climatiques pouvant impacter l'approvisionnement en nourriture, en eau ou d'autres ressources essentielles.
    • D'ici 2050, la population urbaine devrait croître de 2,5 milliards, en particulier dans des zones « particulièrement exposées » au changement climatique, sur les littoraux, en Afrique, en Asie et dans de petites îles.
    • Plus d'un milliard de personnes vivant sur des basses terres à proximité des littoraux pourraient être victimes d'inondation d'ici 2050, alors que le changement climatique entraîne hausse du niveau de la mer, pluies plus fréquentes et plus fortes et tempêtes tropicales plus puissantes.
    • Si la température moyenne mondiale augmente de 2 °C par rapport à l'ère pré-industrielle, les dégâts causés aux infrastructures pourraient coûter 4.200 milliards de dollars d'ici 2100.
    • Entre la moitié et les trois-quarts de la population mondiale, principalement urbaine, pourrait être exposée à des conditions invivables de chaleur extrême et d'humidité élevée d'ici 2100, selon le niveau du réchauffement climatiqueréchauffement climatique. La menace est particulièrement marquée dans les zones tropicales.
    • Le « stressstress de chaleur » pourrait réduire les capacités de travail de 20 % d'ici 2050 lors des mois les plus chauds.
    • Les aires urbaines exposées aux inondations et aux sécheresses pourraient plus que doubler entre 2000 et 2030.
    • 350 millions de personnes supplémentaires pourraient souffrir du manque d'eau si la température mondiale augmente de 1,5 °C et 410,7 millions à 2 °C.
    • Pour de nombreuses villes, la menace est multiple. Sur 571 villes analysées en Europe, plus d'une centaine sont exposées à deux impacts climatiques ou plus.
    Plus d'une centaine de villes européennes sont déjà exposées à au moins deux impacts climatiques. © Vonkara1, Getty Images
    Plus d'une centaine de villes européennes sont déjà exposées à au moins deux impacts climatiques. © Vonkara1, Getty Images

    Le défi de l'adaptation de l'espace urbain

    • Si le réchauffement climatique atteint 2 à 2,5 °C, au moins 25 mégalopoles seront affectées par la hausse du niveau de la mer.
    • Une hausse de 15 centimètres du niveau de la mer suffirait à augmenter le nombre de personnes exposées à une submersion marine centennale d'environ 20 %.
    • Ports et aéroports construits sur des terrains à la limite du niveau de la mer risquent d'être inondés. À 2 °C de réchauffement, 338 aéroports seraient sous l'eau.
    • Avec l'urbanisation en Asie, des villes du continent sont « très exposées » aux inondations futures. En Indonésie, le risque de crue augmentera jusqu'à 120 % entre 2000 et 2030.
    • Ce risque accru touchant villes côtières et petites îles va conduire à devoir planifier des déplacements de populations.
    • 122 millions de personnes supplémentaires souffriront de pauvreté extrême d'ici 2030, selon un scénario où les inégalités vont s'accroître.
    • Au sein des villes, les habitants et communautés les plus marginalisés socialement et économiquement sont les plus durement frappés. Le nombre de personnes vivant dans des campements sur les littoraux pourrait enfler si les États échouent à réduire pauvreté et inégalités.
    • Un développement des villes axé sur une forte demande en énergieénergie les rend encore plus vulnérables au changement climatique et dépendantes des énergies fossilesénergies fossiles.
    • L'adaptation au changement climatique dans les zones urbaines est essentielle pour la santé et le bien-être de la majorité de la population mondiale.
    • Selon le rapport, un phénomène de « gentrification climatique » a vu les communautés pauvres remplacées dans les zones les moins exposées par des populations plus aisées.
    • Fixer des normes d'efficacité pour les bâtiments et repenser l'urbanisme, avec par exemple des zones piétonnes, peut augmenter l'efficience des mesures d'adaptation.
    • Des solutions s'inspirant de la nature, comme des arbres, des toits végétalisés et des parcs permettent d'absorber l'excès d'eau en cas de fortes pluies, sont efficaces, bénéfiques pour la santé et créent des emplois si elles sont mises en place à grande échelle.
    • Le corps humain ne pourra pas s'adapter à certaines conditions climatiques extrêmes, entraînant des impacts « irréversibles ».

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